Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

Coup de tonnerre à Paris : le RN fait voter la fin de l’accord franco-algérien de 1968

Des députés du RN applaudissent après l'adoption d'une proposition de résolution visant à « dénoncer » l'accord franco-algérien de 1968 - Photo d'ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Coup de tonnerre à Paris : l’Assemblée nationale française a adopté, jeudi 30 octobre 2025, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national (RN) visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. Ce texte, soutenu par une partie des groupes Les Républicains (LR) et Horizons, marque la première victoire parlementaire du parti d’extrême droite.

« C’est une journée qu’on peut qualifier d’historique pour le RN », s’est félicitée Marine Le Pen, cheffe des députés d’extrême droite, saluant le premier texte de son groupe adopté par l’Assemblée malgré l’opposition de la gauche, des macronistes et du gouvernement.

Un texte symbolique mais politiquement lourd

Bien que cette résolution n’ait pas de valeur législative, elle appelle le gouvernement à « tenir compte » du vote du Parlement. Le RN souhaite ainsi mettre fin à l’accord bilatéral de 1968, qui accorde aux ressortissants algériens des dispositions spécifiques en matière d’immigration, de séjour et de travail en France.

« Nous considérons qu’il n’y a plus rien qui justifie le maintien de cette convention », a martelé Marine Le Pen.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a dénoncé sur X une extrême droite qui « continue sans fin les guerres du passé ». « Honte au RN. L’Algérie, le Maroc, la Tunisie sont des nations sœurs de la France. Nos peuples ont tant de familles et d’amour en commun ! Le RN est l’ennemi personnel de millions de compatriotes. Il continue sans fin les guerres du passé. Assez ! Assez de haine ! », s’est exclamé Mélenchon.

Signé en 1968, l’accord franco-algérien encadre les conditions de circulation, de séjour et d’emploi des ressortissants algériens en France. Il leur accorde un statut particulier, distinct du droit commun applicable aux autres étrangers, notamment en facilitant l’obtention de titres de séjour et les regroupements familiaux. Négocié dans le contexte post-indépendance, cet accord visait à préserver les liens humains et économiques entre la France et l’Algérie, mais il est depuis plusieurs années régulièrement critiqué par la droite et l’extrême droite, qui le jugent obsolète.

L’absence remarquée de Gabriel Attal

L’adoption de la résolution a surtout mis en lumière les absences dans les rangs macronistes. Sur 92 députés du groupe Ensemble pour la République, seuls 30 ont participé au vote, dont trois se sont abstenus. Gabriel Attal, chef du groupe et ancien Premier ministre, était quant à lui absent de l’hémicycle, participant à ce moment-là à un forum sur la transformation durable du tourisme.

Une absence qui a suscité de vives critiques à gauche.
« Ils étaient où les macronistes ? Gabriel Attal absent ! », a fustigé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, dénonçant sur X un « texte raciste voté grâce à l’absence des macronistes ». La présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain a renchéri : « Cette voix qui nous a manqué pour faire face au Rassemblement national, c’est celle de Gabriel Attal. »

Une majorité éclatée et un vote fragmenté

Le texte du RN a été adopté grâce à l’alliance circonstancielle entre le RN, une partie de LR et d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe.
Parmi les autres groupes, 52 députés LFI sur 72 ont pris part au scrutin, 53 socialistes sur 69, 32 écologistes sur 38, et six députés communistes et ultramarins sur 17.
Douze députés MoDem ont voté (dix contre, deux abstentions), et trois députés du groupe Liot (deux pour, un contre).

Gabriel Attal avait pourtant, en janvier dernier, plaidé pour une révision de l’accord de 1968 afin de « poser les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie », notamment après l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Mais son groupe s’est opposé à soutenir un texte présenté par le RN.

Un revers symbolique pour la majorité

Le macroniste Charles Rodwell, auteur d’un rapport critique sur l’accord, avait justifié le rejet de la résolution en évoquant un risque de vide juridique susceptible de « provoquer un report migratoire » en France – un argument rejeté par le RN.

La victoire du texte, même purement symbolique, constitue un revers politique pour la majorité présidentielle, fragilisée par les absences et les divisions internes.
Marine Le Pen, elle, savoure son succès : « Le RN a enfin fait entendre la voix de la France qu’on tait depuis trop longtemps ».

BN avec AFP

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers

7 commentaires

  1. zaghouan2040

    30 octobre 2025 | 17h52

    Non Mr Mélenchon le Maghreb n’est pas constitue de « nations soeurs » de la France
    Il y a maldonne
    Alors certes il existe encore un certain substrats français dans les corpus législatifs administratifs et de gouvernance des organisations
    Une minorité de plus en plus réduite et âgée reste francophile

    Mais dans l’ensemble le fait maghrébin est incommensurable au fait français et réciproquement
    De manière générale la civilisation occidentale rationaliste et humaniste est radicalement étrangère aux sociétés magjrebines

    Le cas de la Tunisie est emblématique : l’initiative audacieuse de Bourguiba de faire fructifier le legs français à l’indépendance a lamentablement échouée aussi bien en raison de sa dérive autoritatiste que du tsunami des mentalités bédouines qui ont submergé la Tunisie a partir des années 90

    A cela s’ajoute le fait qu’une partie notable de la population maghrébine ou d’origine maghrébine pourrit littéralement laviefes Français alors que simultanément nombre de Maghrébins créent réellement de la valeur ajoutée dans l’hexagone

    Bref il est temps de faire les derniers cartons et de laisser chacun revenir à sa dynamique propre

  2. HatemC

    30 octobre 2025 | 15h09

    Une vérité dérangeante mais nécessaire

    Il y a soixante ans, les Algériens et les Tunisiens se battaient pour leur indépendance, au nom de la liberté et de la dignité.
    Soixante ans plus tard, nombre d’entre eux se battent pour revenir en France.
    Ironie de l’histoire : la quête d’émancipation d’hier s’est muée en dépendance assumée.

    Un constat amer pour deux nations qui avaient tout pour réussir.
    À leur départ, les Français ont laissé bien plus qu’un souvenir colonial : un État structuré, un cadastre, des frontières claires, une administration fonctionnelle.
    Ils ont aussi laissé un réseau routier et ferroviaire complet, des ports, des aérodromes, des hôpitaux, des centrales électriques, des terres cultivables et irriguées, des bâtiments publics par centaines.
    Les possibilités étaient immenses, le socle institutionnel solide.

    Mais cet héritage n’a pas été transformé.
    Les élites locales ont préféré la rente, la corruption, le repli idéologique.
    L’énergie nationale s’est perdue dans la nostalgie du passé plutôt que dans la construction de l’avenir.
    Pendant ce temps, la Corée du Sud, dévastée par la guerre et sans ressources naturelles, misait sur l’éducation, la rigueur et l’innovation — et est devenue une puissance mondiale.

    Soixante ans après, la question n’est plus de savoir ce que la France a fait de ces pays, mais ce qu’eux-mêmes ont fait de leur liberté.
    Reconnaître cet échec, ce n’est pas trahir la mémoire nationale — c’est admettre une vérité : la grandeur d’un peuple ne se hérite pas, elle se construit ….

    C’est sans doute la question la plus percutante.
    Qui oserait, aujourd’hui, en Algérie ou en Tunisie, dire ces vérités dérangeantes sans être traité d’“ennemi de la nation” ?
    Pourtant, le véritable patriotisme n’est pas de glorifier les échecs, mais d’avoir le courage d’en tirer les leçons …. HC

    • zaghouan2040

      30 octobre 2025 | 18h08

      Je suis d’accord avec vous
      Incontestablement la France a laissé un legs civilisationnel appréciable au Maghreb
      Mais a quel prix ??
      Les Français ont majoritairrment.jusque dans les années 80 considérés les Maghrébins comme des sauvages imperméables a la civilisation moderne : il y a un peu de vrai dans ce mépris radical malheureusement
      La Tunisie est un cas d’école : mes grands parents et mes parents sont issus de l’école franco-arabe et ils m’ont expliqué a quel point le fait français structurait la vie intellectuelle et urbaine des années 50 60 et 70

      Et puis la dictature policière associée au déferlement massif de l’exode rural anarchique a fait surgir une Tunisie radicalement étrangère au Savoir a la civilité a la Culture au travail et au respect du Droit

      La majorité des Tunisiens, hormis les résidus des familles urbaines aujourd’hui disparues, sont ainsi revenus a leur substrat originel : la filiation directe aux tribus benihilal

      Meme si la majorité des Tunisiens se conçoit comme un peuple moderne et civilisé

  3. HatemC

    30 octobre 2025 | 14h31

    Le paradoxe français
    La France se réclame de l’égalité républicaine, mais maintient un système où certains étrangers (Algériens) bénéficient de droits supérieurs, et d’autres (Tunisiens, Marocains, Africains subsahariens, Asiatiques…) doivent affronter la lourdeur du droit commun.

    Pourquoi une honte ? Pourquoi les Algériens auraient-ils encore des privilèges que les autres étrangers n’ont pas ?
    L’accord franco-algérien de 1968 accorde des facilités d’emploi, de séjour et de regroupement familial que ni les Tunisiens ni les Marocains ne possèdent.
    Ce n’est pas une honte de questionner cela — c’est une exigence d’égalité.

    Mélenchon parle de “nations sœurs”, mais l’égalité entre “sœurs” suppose des droits équitables.
    On ne construit pas une politique migratoire sur la nostalgie coloniale, mais sur la justice et la réciprocité.
    Mélenchon confond la mémoire coloniale avec la rationalité juridique.

    Si la France veut une politique migratoire claire et juste, elle doit unifier ses régimes bilatéraux (Algérie, Maroc, Tunisie) en un cadre unique et moderne, fondé sur la réciprocité (comme dans les accords UE–Maroc/Tunisie), la compétence, et l’intégration civique.

  4. Anas Zemito

    30 octobre 2025 | 13h38

    Allez les Algériens , un peu de fierté et rentrez chez vous . C’est déjà suffisammment humiliant que vous vivez par millions chez l’ancien colonisateur qui a humilié vos parents et que vous insultez jour et nuit .

    Allez développer votre pays qui manque de tout

  5. Larry

    30 octobre 2025 | 12h33

    Ce n’est que le début…..
    Je vous l’avais prédit depuis plus d’un an…
    J’en connais qui vont rire jaune au Maghreb….

    • zaghouan2040

      30 octobre 2025 | 18h12

      Il faut que les choses suivent leur cours naturel
      La France  »a rien à voir avec le Maghreb et les Maghrébins ne respectent ni la France ni encore moins le peuple français
      Comme d’habitude ce dont les élites maghrébines qui ont morfler
      Mais c’est ainsi