Le Front de salut national a dénoncé, vendredi 31 octobre 2025, la tenue d’un procès à distance dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État, qu’il considère comme une atteinte flagrante au droit à un procès équitable.
Dans un communiqué rendu public, la coalition a appelé toutes les forces démocratiques, les acteurs de la société civile et les citoyens à se rassembler massivement devant la Cour d’appel de Tunis, le 17 novembre pour exprimer leur solidarité avec les détenus politiques et défendre le principe d’une justice transparente et publique.
Le Front souligne que Jaouhar Ben Mbarek et Saïd Ferjani, poursuivis dans cette affaire, entament leur cinquième jour de grève de la faim ouverte. Ce mouvement de protestation vise à dénoncer la décision de la Cour d’appel de les juger à distance et à revendiquer leur droit à une audience publique, en présence de leurs avocats, des journalistes, des observateurs, des familles et du public.
Lors de la séance du lundi 27 octobre, la Cour d’appel de Tunis a décidé de maintenir la procédure de comparution à distance, malgré le refus des avocats de plaider dans ces conditions. Le bâtonnier Boubaker Bethabet a, dès l’ouverture de la séance, affirmé que le corps des avocats refusait de servir de « décor » à une mise en scène judiciaire et qu’il n’assurerait pas la défense tant que les accusés ne seraient pas physiquement présents et que la salle d’audience ne serait pas ouverte au public.
Le Front de salut national a salué la position courageuse et historique de l’Ordre national des avocats, soulignant qu’elle redonne à la profession son rôle de rempart des libertés et de pilier de la démocratie tunisienne. Le mouvement a également rendu hommage à la détermination de Jaouhar Ben Mbarek et Saïd Ferjani, estimant qu’ils mènent un combat pacifique et exemplaire pour la justice et la dignité.
L’universitaire Jaouhar Ben Mbarek a entamé une grève de la faim sauvage depuis cinq jours pour protester contre ses conditions de détention et dénoncer ce qu’il qualifie de « procès politique maquillé en procédure judiciaire ». Il a indiqué, par la voix de ses proches, que son corps représentait désormais « le dernier acte de résistance face à l’injustice et au déni des droits ». Sa famille et ses avocats alertent sur la dégradation rapide de son état de santé, dans un contexte de tension croissante entre les autorités et les détenus politiques.
De son côté, Saïd Ferjani, dirigeant du mouvement Ennahdha, a également entamé une grève de la faim ouverte quelques jours plus tôt. Il proteste contre la même procédure de comparution à distance et revendique, lui aussi, le droit à un procès public et équitable. Dans ses déclarations récentes, il a rappelé que les détenus politiques ne réclament « aucun traitement de faveur », mais simplement le respect des garanties fondamentales prévues par la loi et les conventions internationales.
Le Front de salut national conclut en exhortant l’ensemble des forces démocratiques à ne pas rester spectatrices, et à se mobiliser massivement le 17 novembre prochain devant la Cour d’appel de Tunis, afin de soutenir les grévistes de la faim et réaffirmer le refus d’une justice d’exception.
M.B.Z











