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Crise des agrumes à Nabeul : les producteurs appellent à des mesures d’urgence

Par Myriam Ben Zineb

Imed El Bey, président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul, a lancé un appel pressant aux autorités afin d’intervenir rapidement pour sauver la campagne des agrumes 2025-2026. Il a exhorté le gouvernement à adopter des mesures exceptionnelles, notamment en matière de facturation, comme cela avait été le cas lors des précédentes saisons.

Dans une déclaration accordée, samedi 1er novembre 2025, à Jawhara FM, Imed El Bey a souligné que le système actuel de facturation ne reflète pas la réalité du terrain. « Tous les agriculteurs ne disposent pas des mêmes capacités de production ». Il a expliqué que la majorité déclare ses revenus chaque année mais reste incapable de se conformer aux règles imposant l’émission de factures officielles lors du transport du produit.

Selon les premières estimations, la récolte de cette saison atteindrait près de 270.000 tonnes, mais de nombreux obstacles compromettent déjà son écoulement : absence de circuits de commercialisation, disparition de certains marchés et rigidité du dispositif de facturation, qui bloque la circulation des marchandises.

Le responsable a alerté sur une situation de blocage quasi total. « Les producteurs ne disposent pas de factures officielles et ne peuvent donc plus vendre librement leurs agrumes ». Les intermédiaires habituels, craignant des sanctions lors du transport, ont suspendu leurs activités, laissant les agriculteurs dans l’incertitude, sans acheteurs directs sur place.

Imed El Bey a par ailleurs démenti les rumeurs évoquant un recours à la patente comme solution alternative, assurant qu’aucun mécanisme concret n’a été mis en place. Il a évoqué une désorganisation manifeste, alors même que la récolte n’a pas encore démarré, avec entre 1200 et 2000 tonnes d’agrumes cueillies chaque jour dans les régions de Beni Khalled, Menzel Bouzelfa et Soliman, sans marché capable d’absorber ces volumes.

Les producteurs placent beaucoup d’espoir dans la création d’un marché de gros à Beni Khalled et d’un marché de production à Menzel Bouzelfa, qui pourraient contribuer à résoudre les difficultés de commercialisation. Mais, selon lui, l’absence de mesures dérogatoires comme celles appliquées par le passé — notamment la suspension temporaire de la facturation — aggrave la crise.

À ces problèmes économiques s’ajoute une menace phytosanitaire : la prolifération de la mouche des agrumes (Ceratitis), également appelée siratit. Imed El Bey a indiqué que la campagne de traitement biologique, censée débuter en septembre, n’a toujours pas démarré en novembre, alors que trois opérations étaient prévues. « Les quantités de produits disponibles en Tunisie ne suffisent même pas pour un seul passage ».

Le responsable agricole a conclu en dénonçant le manque de planification de la part de la direction générale de la protection des végétaux, estimant que ce déficit d’anticipation met en péril tout le secteur : « La saison s’annonce difficile, tant sur le plan de la commercialisation que sur celui de la lutte contre les ravageurs ».

M.B.Z

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Commentaire

  1. Judili58

    1 novembre 2025 | 18h43

    En clair laissez nous continuer notre trafic ou bien on assèche le marché. Les transporteurs à qui on demande des factures d’achat sont les pivots du trafic des fruits et légumes . Les transporteurs ne doivent pas être autre que des transporteurs au profit des agriculteurs . Leur travail pour lequel ils doivent être payé est de transporter la production de l’agriculteur vers les marchés de gros ou bien les frigos. Malheureusement les D Max sont devenus des intermédiaires entre tous les intervenants ils sont même arrivé à faire travailler les agriculteurs pour leur propre compte. C’est eux qui contrôlent le marché. L’union de l’agriculture doit cesse de protéger ce trafic.