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Ahmed Souab n’a appris sa sentence que quatre jours plus tard

Par Myriam Ben Zineb

L’ancien juge et avocat Ahmed Souab a décidé de faire appel du verdict prononcé à son encontre le 31 octobre 2025 par la chambre criminelle spécialisée du pôle judiciaire antiterroriste. La décision a été confirmée lundi 3 novembre par son frère, Mongi Souab.
Condamné à cinq ans de prison ferme assortis de trois ans de surveillance administrative, Ahmed Souab a appris la nouvelle aujourd’hui, lundi 3 novembre 2025, avec « un moral élevé », selon le témoignage de Mongi Souab. L’avocat a immédiatement demandé à son comité de défense d’engager la procédure d’appel, tout en exprimant sa gratitude envers ceux qui lui ont manifesté leur soutien — avocats, militants, organisations et associations des droits de l’Homme en Tunisie et à l’étranger.

Le procès, rappelons-le, s’était tenu dans des conditions dénoncées par la défense comme inéquitables. L’audience, à laquelle Ahmed Souab avait refusé de participer à distance, n’avait duré que quelques minutes. Les avocats n’avaient pas été autorisés à plaider avant que le tribunal ne passe au dossier suivant et annonce que le verdict serait rendu à la fin de la séance.

L’ancien magistrat était poursuivi pour « incitation à commettre un acte terroriste » et « atteinte à la sûreté intérieure de l’État » sur la base d’une métaphore évoquée lors d’une précédente audience dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État ». En mimant un couteau sous la gorge, Ahmed Souab entendait, selon ses avocats, illustrer la pression exercée par le pouvoir exécutif sur les juges.

Plusieurs voix, en Tunisie comme à l’étranger, ont qualifié cette condamnation de politique et ont appelé à sa libération, dénonçant un nouveau coup porté à la liberté d’expression et à l’indépendance de la justice.

M.B.Z

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