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Après la condamnation d’Ahmed Souab, Sonia Dahmani s’effondre derrière les barreaux

Par Sarra Hlaoui

Dans un long témoignage publié lundi 3 novembre 2025 sur les réseaux sociaux, Ramla Dahmani, la sœur de Sonia Dahmani, décrit avec une intensité bouleversante l’état de santé alarmant de l’avocate incarcérée depuis plusieurs mois à la prison pour femmes de la Manouba.

« Ce lundi, jour de parloir, ce sont Mehdi et Belhassen qui ont pu lui rendre visite. Ils savaient », écrit Ramla, « qu’ils ne la trouveraient pas mieux, qu’il n’y aurait pas de répit, pas de jour “moins pire” ». Dès le début de la rencontre, Sonia n’a eu qu’une seule question : « Combien ? »

Une question adressée à propos de Maître Ahmed Souab, récemment condamné à cinq ans de prison et trois ans de surveillance administrative. « Les chiffres sont devenus notre seul langage : les années qu’ils volent, les mois qu’ils arrachent, les jours qu’ils comptent à notre place », écrit encore Ramla Dahmani.

Selon sa sœur, Sonia Dahmani est malade depuis près d’une semaine, souffrant d’une bronchite et d’une angine, accompagnées de fièvre et de toux violente. « Son corps ne suit plus. Elle a perdu toute résistance. Et pas de médecin. Pas mardi, pas mercredi, pas jeudi, pas vendredi, pas samedi, pas dimanche. Rien. Personne. Six jours sans soins. »

Une situation d’autant plus choquante, souligne Ramla Dahmani, que toute la prison semble privée d’encadrement médical, comme si « la douleur faisait partie de la punition ».

Son frère Mehdi l’aurait trouvée « méconnaissable, tremblante, fiévreuse, sans force, sans soin, sans repos ». La sœur de l’avocate évoque aussi un incident dramatique survenu vendredi soir :  « Dans la cellule d’à côté, une jeune femme s’était pendue. Une instagrammeuse… Ils l’ont sauvée in extremis. Mais l’odeur de la mort est restée. »

Ramla Dahmani décrit une atmosphère oppressante, faite de peur, d’humiliation et de silence, aggravée par la coupure, depuis mercredi, de la dernière chaîne de télévision à laquelle les détenues avaient accès :  « Parce qu’ils ne supportent même plus que ces femmes entendent un son qui ne vient pas d’eux. Parce que même un peu de lumière leur fait peur. » Pour Ramla Dahmani, la prison de la Manouba est devenue « un endroit où on enterre les vivantes », où « la maladie est une punition » et où « le désespoir est contagieux ».

Sonia est là-dedans. Malade, privée de soins, de sommeil, de chaleur, de ciel », écrit-elle, avant d’ajouter :  « J’écris pour qu’elle existe. Pour qu’on ne la laisse pas mourir dans ce silence. J’écris pour hurler. Parce que si je me tais, ils auront gagné. »

S.H

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Commentaire

  1. HatemC

    4 novembre 2025 | 0h11

    @ quand un soulèvement pour emporter ce régime despotique … et svp que ce panarabiste de KS goutte lui aussi aux prisons … c’est ce qui l’attend … qu’il soit rassuré …