Le président de la Fédération nationale du Cuir et de la Chaussure, Wajdi Dhouib, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique que traverse le secteur, affirmant que le marché parallèle occupe désormais 80 % du marché de la chaussure en Tunisie.
S’exprimant en marge d’une assemblée sectorielle de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure, Wajdi Dhouib a dénoncé l’absence d’application des lois destinées à protéger le consommateur et à soutenir le produit local, estimant que cette situation menace directement l’économie nationale.
Le responsable a averti que la majorité des chaussures écoulées dans le circuit parallèle sont d’origine inconnue et ne répondent à aucune norme sanitaire, ajoutant qu’elles peuvent même contenir des substances cancérigènes.
Selon lui, le secteur vit une véritable crise : le nombre d’entreprises actives est passé de 520 en 2010, employant environ 6000 artisans, à seulement 180 aujourd’hui, ne fournissant plus de travail qu’à 1500 artisans. La majorité de ces entreprises dépendent exclusivement du marché local.
Wajdi Dhouib a également souligné la pénurie de main-d’œuvre spécialisée qui frappe les ateliers de fabrication, appelant à une révision de la législation encadrant la formation des artisans.
Malgré ces difficultés, il a relevé que les exportations tunisiennes de chaussures sont en hausse, estimant qu’elles pourraient doubler si les autorités prenaient en compte les doléances du secteur.
S.H










