Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a présenté, mardi 4 novembre 2025, devant une séance conjointe des commissions des relations extérieures et de l’investissement des deux chambres du Parlement, les grandes orientations de son département pour l’année 2026.
Selon les informations rapportées par Saïda Hammami pour Mosaïque FM, le ministre a souligné, dès l’ouverture de la séance, le rôle central de la diplomatie économique dans la stratégie nationale visant à renforcer la présence de la Tunisie sur les marchés internationaux. Il a évoqué la volonté du gouvernement de diversifier les partenariats économiques, en s’ouvrant davantage à la Chine, au Japon, à la Corée du Sud et aux États-Unis, tout en consolidant la position du pays au sein du COMESA.
Mohamed Ali Nafti a également rappelé que l’Union européenne demeure le principal partenaire commercial de la Tunisie. Toutefois, il a précisé que le ministère travaille, en concertation avec d’autres départements, à la révision de l’accord d’association avec l’UE, afin de le mettre en phase avec les nouvelles priorités économiques du pays et d’assurer une meilleure intégration dans l’espace européen.
Sur le plan régional, le chef de la diplomatie a annoncé la reprise du dialogue tripartite entre la Tunisie, l’Algérie et l’Égypte, sous l’égide des Nations unies, au sujet de la situation en Libye. Il a tenu à préciser que cette initiative n’implique aucune ingérence dans les affaires internes libyennes, mais vise à favoriser la stabilité et à rapprocher les points de vue des différentes parties.
Toujours selon Saïda Hammami, le ministre s’est également penché sur la situation des Tunisiens à l’étranger, notamment dans les zones de tension comme Bamako, où les récents événements ont suscité des inquiétudes. Il a assuré que le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunisie au Mali est en contact permanent avec la communauté tunisienne sur place.
Mohamed Ali Nafti a, par ailleurs, évoqué la généralisation du service de délivrance des passeports à distance, ainsi qu’une révision de la carte du réseau consulaire, avec l’ouverture envisagée de nouvelles représentations dans les zones à forte présence tunisienne.
S’agissant du dossier migratoire, il a affirmé que la Tunisie, en coordination avec ses partenaires africains, œuvre à la mise en place d’un programme de retour volontaire pour les migrants en situation irrégulière, dans le respect de leur dignité. Il a rappelé que la plupart d’entre eux sont victimes de réseaux de traite d’êtres humains.
Le ministre a également souligné que les pays d’origine ont accueilli favorablement cette approche, et que la Tunisie continue d’affirmer à ses partenaires européens qu’elle ne saurait être une zone de transit. Enfin, il a salué la coopération fructueuse avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), précisant qu’à ce jour, dix mille migrants ont déjà été rapatriés dans le cadre de ce programme, et que les efforts se poursuivent pour mettre fin durablement à ce phénomène.
M.B.Z
