Le directeur exécutif de la Fédération tunisienne des restaurants touristiques, Mohamed Haouas, a annoncé, mardi 4 novembre 2025 sur Mosaïque FM, une série d’initiatives visant à dynamiser le secteur de la restauration touristique et à le rapprocher des citoyens tunisiens.
Mohamed Haouas a rappelé que la Tunisie compte actuellement 470 restaurants classés de une à trois fourchettes, selon un système en place depuis 1989. « Nous avons tenu une séance de travail productive avec le ministre du Tourisme, qui permettra sans doute de développer ce secteur capable de jouer un rôle économique important dans toutes les régions », a-t-il déclaré, soulignant que la restauration touristique pouvait contribuer significativement à l’amélioration des recettes du tourisme.
Selon lui, plusieurs pays développés investissent massivement dans le tourisme gastronomique, un créneau encore peu exploité en Tunisie. Dans cette optique, une étude conjointe a été menée avec le ministère du Tourisme et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) sur plusieurs années. Elle a conclu à la nécessité de réformer les critères de classification des restaurants afin de les adapter aux nouvelles tendances et attentes des clients. « Les tables ne sont plus les mêmes, il faut varier et diversifier l’offre », a insisté Mohamed Haouas.
Par ailleurs, le responsable a indiqué que la Fédération souhaite favoriser le tourisme intérieur. Depuis l’an dernier, elle plaide pour la mise en place de tarifs préférentiels pour les citoyens tunisiens, notamment durant les vacances ou les week-ends. « Un menu spécial pourrait être proposé aux familles tunisiennes. Nous avons déjà ce type de pratiques dans d’autres secteurs ; les restaurants touristiques pourraient très bien l’adopter de temps à autre et pendant certaines occasions », a-t-il ajouté.
M.B.Z
2 commentaires
HatemC
La Tunisie veut un tourisme gastronomique… mais oublie la culture de la table
Mais avant de parler « tables étoilées », il faudrait déjà apprendre à tenir la table, n’es ce pas Mr Haouas ?
Car la réalité est crue : la Tunisie ne dispose pas d’une culture gastronomique valorisée, ni d’un art de la table reconnu.
Et surtout, une manière de manger qui éloigne plus qu’elle ne séduit, pas de couvert, le tunisien mange avec les mains, selon le codex des bonnes manières, il ne convient pas de saucer son assiette avec son pain et avec les 10 doigts … si je me fais comprendre Mr Haouas …
On parle de “tourisme gastronomique” alors qu’il n’existe ni circuits culinaires, ni écoles d’hôtellerie performantes, ni chefs ambassadeurs du goût tunisien.
Les responsables semblent l’ignorer :
Le tourisme culinaire ne se limite pas aux plats, mais à l’art de recevoir, la mise en valeur du terroir, et la culture de la présentation, Mr Haouas.
Le client ne cherche pas seulement à manger, mais à vivre une expérience, Mr Haouas.
Or, chez nous, même dans les zones touristiques, le service est absent, le sourire rare, et le respect du client encore perçu comme une faveur.
Avant d’espérer rivaliser avec Marrakech, Beyrouth ou Dubaï, il faut réapprendre à accueillir, à servir, à présenter, à respecter le client et la table.
C’est une question de culture.
Avant de vendre la “gastronomie tunisienne”, il faut apprendre à valoriser la culture du repas — propreté, présentation, respect du lieu, tenue, savoir-vivre.
HatemC
J’ai une observation bien qu’un peu provocatrice, touche à une réalité culturelle et comportementale que le texte ne dit pas explicitement mais qu’il contourne politiquement : la distance entre la culture tunisienne de table et la culture du “tourisme gastronomique” que Mohamed Haouas veut promouvoir,
Mr Haouas cherche à moderniser et revaloriser un secteur en crise ou sous-exploité : la restauration touristique.
Question à se poser …
1. Les restaurants dits “touristiques” ne sont pas fréquentés par les Tunisiens eux-mêmes, car ils sont perçus comme chers, guindés et étrangers à la culture locale.
2. Mais ils ne séduisent pas non plus les touristes internationaux, car ils ne reflètent pas une gastronomie tunisienne authentique ou modernisée.
Un secteur coincé entre deux publics qu’il ne satisfait pas vraiment.