Deux cents jours après l’arrestation de l’avocat et ancien magistrat Ahmed Souab, la mobilisation s’intensifie. Le comité de soutien au prisonnier politique Ahmed Souab a publié, ce jeudi 6 novembre 2025, un communiqué appelant à un vaste mouvement de protestation sous le mot d’ordre « Free Ahmed Souab », dénonçant une « grave régression des principes de la justice ».
Le texte intervient une semaine après le verdict rendu à l’issue de ce que la commission qualifie de « procès expéditif de sept minutes », ayant conduit à la condamnation de Me Souab à cinq ans de prison ferme, suivis de trois années de surveillance administrative. Selon le communiqué, cette peine repose sur « une interprétation malveillante d’une expression métaphorique transformée en “crime terroriste” ».
Le comité fustige un « jugement inique » et annonce avoir décidé de poursuivre les actions militantes nécessaires pour dénoncer cette décision. Il replace l’affaire Ahmed Souab dans un contexte plus large de dérive autoritaire, marqué par la multiplication des procès visant les opposants, la détention prolongée de figures comme Jaouhar Ben Mbarek et Sonia Dahmani, ainsi que la restriction du travail associatif et civil.
Le communiqué souligne que « la cause dépasse la personne d’Ahmed Souab pour devenir un combat du droit contre l’arbitraire, de la liberté contre la tyrannie ». La commission tient le président de la République, Kaïs Saïed, pour politiquement, moralement et juridiquement responsable de ce qu’elle qualifie de « détournement des institutions de l’État à des fins répressives ».
Dans un appel solennel, la Comité de soutien à Ahmed Souab invite toutes les forces civiles, politiques, syndicales et associatives à se mobiliser massivement pour le « Mouvement national des droits et libertés contre l’injustice et les violations », prévu le 22 novembre 2025.
S.H










