L’avocat Karim Marzouki a exprimé, jeudi 6 novembre 2025, sa profonde inquiétude à l’issue d’une visite à Jaouhar Ben Mbarek à la prison de Belli. Il a décrit un état de santé « très affaibli », conséquence directe de la grève de la faim sauvage que mène l’opposant politique depuis le 29 octobre 2025, c’est-à-dire sans nourriture, sans eau et sans médicaments.
« Ma décision est définitive, il n’y aura pas de retour en arrière », aurait confié Jaouhar Ben Mbarek, d’une voix à peine audible. Interrogé sur sa relation à la vie, il aurait ajouté : « J’aime la vie, mais j’aime la vie qui a un sens, pas une vie absurde. »

Karim Marzouki dit avoir quitté la prison avec « un sentiment écrasant de peine », laissant la place à Dalila Ben Mbarek, sœur du détenu, pour lui rendre visite.
La journaliste Monia Arfaoui a réagi vivement à ce témoignage, évoquant un « choc » et une « peur réelle » face à la détermination de l’opposant.
Elle rappelle l’image d’un homme « débordant d’énergie, constamment dans l’argumentation, toujours en mouvement », et s’adresse directement à lui :
« Ta vie compte, Jaouher. Pour ton père, tes enfants, ta sœur… et pour nous. »
Elle met en garde contre « une fin que les consciences ne pourraient supporter ».

La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) avait exprimé, mardi, sa « profonde inquiétude » face à la dégradation de l’état de santé de Jaouhar Ben Mbarek.
Elle confirme qu’il mène depuis le 29 octobre une grève de la faim sauvage, en protestation contre ce qu’il considère comme une détention arbitraire et un procès « dépourvu des conditions élémentaires d’un jugement équitable ».
La Ligue dénonce une « indifférence volontaire » des autorités et les tient « pleinement responsables » de la vie et de l’intégrité physique du détenu.
Elle appelle à « l’arrêt immédiat de la politique du déni », à son transfert urgent vers une structure médicale et à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques.
L’avocat Samir Dilou avait déjà alerté sur une situation « extrêmement critique », affirmant que Jaouhar Ben Mbarek est désormais « aux portes de la mort ».
Le père du détenu, Ezzeddine Hazgui, a, lui aussi, dénoncé une « responsabilité directe » des autorités et décrit la grève comme « un acte de résistance politique ».
M.B.Z











