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Ridha Chkoundali démonte l’argument de la « monnaie la plus forte d’Afrique »

Par Myriam Ben Zineb

La cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, avait affirmé, hier, lors de son allocution à l’Assemblée des représentants du peuple sur le projet de Loi de finances 2026, que le dinar tunisien était « la monnaie la plus forte d’Afrique » en termes de valeur nominale.

L’économiste Ridha Chkoundali est revenu sur cette déclaration dans une intervention sur Jawhara FM, jeudi 6 novembre 2025, estimant que l’argument repose sur des données erronées. Il a rappelé que le classement utilisé pour appuyer cette affirmation provient d’une association indépendante « non classée, non reconnue internationalement et dont les données ne constituent pas une référence ». Selon lui, baser une communication gouvernementale sur un tel indicateur pose un problème de rigueur.

La force d’une monnaie, rappelle l’économiste, se mesure à travers le pouvoir d’achat interne — ce que le dinar permet réellement d’acheter en biens et services — et à travers sa capacité à obtenir des devises étrangères. « Si nous avions réellement la monnaie la plus forte d’Afrique, nous aurions une inflation très faible, un revenu par habitant élevé et un dinar capable d’acheter davantage à l’étranger. Or un dinar ne permet même pas d’obtenir 0,3 dollar », a-t-il affirmé.

Ridha Chkoundali reconnaît toutefois que le dinar a résisté face à l’euro et au dollar ces derniers mois, grâce à la politique de stabilisation menée par la Banque centrale et au niveau actuel des réserves en devises. Il rappelle que la stabilité du taux de change dépend directement du volume de ces réserves : toute baisse significative entraînerait automatiquement une dépréciation.

M.B.Z

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