Lors de la séance plénière du vendredi 7 novembre 2025, la députée Fatma Mseddi a vivement mis en garde contre ce qu’elle a décrit comme une tentative visant à « faire tomber les institutions de l’État » à travers les tensions internes qui secouent actuellement l’Assemblée des représentants du peuple.
La députée a déclaré qu’elle voulait « défendre la pérennité des institutions de l’État » et appeler à « faire primer la raison ». Selon elle, certaines parties chercheraient à exploiter les divisions internes du Parlement dans le but de provoquer sa dissolution et, plus largement, l’effondrement du système politique issu du 25 juillet 2021.
« Il y a des gens qui guettent l’occasion de renverser les institutions de l’État pour que le Parlement soit dissous et que le régime tombe », a-t-elle affirmé, ajoutant que « cette affaire ne concerne pas des personnes, mais des parties qui ont même des relations étrangères ».
Une mise en garde contre la motion de retrait de confiance
Fatma Mseddi a évoqué les démissions enregistrées au sein du bureau du Parlement et les discussions autour d’une motion de retrait de confiance contre le président de l’Assemblée, Brahim Bouderbala. Si elle a reconnu « la colère légitime » de certains députés face au blocage de propositions de loi ou aux polémiques sur les missions à l’étranger, elle a estimé qu’un retrait de confiance constituerait une erreur grave.
« Même du temps de Rached Ghannouchi, qui était un terroriste et présidait l’Assemblée du peuple, il n’y a jamais eu de retrait de confiance », a-t-elle lancé, provoquant des réactions dans l’hémicycle.
Elle a insisté sur le fait que le président actuel du Parlement, élu dans le cadre du « processus du 25 juillet », devait être défendu non en tant qu’individu mais en tant qu’institution, soulignant qu’attaquer la présidence du Parlement revenait à fragiliser l’État lui-même.
Des tensions vives au sein de la plénière
Son intervention a été marquée par plusieurs interruptions et échanges tendus avec d’autres députés, notamment la députée Syrine Mrabet, que Fatma Mseddi a accusée de lui couper la parole. Réclamant à plusieurs reprises la restitution de son temps de parole, elle a dénoncé une atteinte à sa liberté d’expression :
« J’ai le droit de m’exprimer, comme n’importe quel député dans ce Parlement », a-t-elle insisté.
« Si les institutions s’effondrent, c’est le chaos qui nous attend »
En conclusion, Fatma Mseddi a averti que toute tentative de déstabiliser les institutions conduirait la Tunisie vers un vide dangereux : « Si les institutions de l’État tombent, nous trouverons un autre Joulani (le président syrien) qui nous attend », a-t-elle déclaré, en référence à la situation qui prévalait dans le pays avant le 25 juillet 2021.
Selon la députée, les appels au retrait de confiance ne seraient qu’un prétexte pour pousser le président de la République à dissoudre le Parlement, une manœuvre qu’elle attribue à « des parties qui n’ont pas réussi ni dans la rue ni dans les élections ».
R.B.H











2 commentaires
HatemC
L’ intervention de cette dame est un concentré de la rhétorique autoritaire et de la paranoïa institutionnalisée qu’on retrouve dans les régimes qui glissent vers la fermeture politique.
Elle ne parle pas de faits, mais de fantômes politiques.
Elle évoque :
« des gens qui guettent l’occasion », « des parties qui ont même des relations étrangères ».
Aucun nom, aucune preuve, aucune structure identifiable.
C’est la technique classique de la désignation d’un traître invisible : on crée la peur d’un ennemi intérieur sans jamais le définir, afin de légitimer la suspicion permanente et de soustraire le pouvoir à toute critique.
Le discours de cette dame prend place dans une chambre dépourvue de réel pouvoir autonome, où la majorité des députés doivent leur élection au processus verrouillé du 25 juillet.
Le comble est qu’elle affirme défendre “la raison”, alors que son discours repose sur la peur, la menace et la disqualification morale des adversaires.
Elle ne défend pas l’État, elle défend l’État captif.
Son discours illustre cette dérive typiquement autoritaire où l’État devient la propriété du régime et où tout désaccord est traité comme une trahison.
C’est un langage de servitude politique, qui transforme la peur en patriotisme et la soumission en vertu….
LA QUESTION MORALE AU COEUR DE TOUT REGIME AUTORITAIRE :
COMMENT PEUT-ON ENCORE SE REGARDER DAN LE MIROIR QUAND ON REPETE DES MENSONGES QU’ON SAIT CREUX … HC
Hannibal
C’est quoi au fait le système politique issu du 25 juillet 2021 ?
Vous avez 4 heures de dissertation.