Lors de la plénière du 6 novembre 2025 consacrée à la discussion du budget 2026, le député Imed Ouled Jebril a décidé d’ouvrir les débats avec une touche de philosophie. Une audace intellectuelle rare au Parlement… et pour cause.
Citant René Descartes, il a entrepris de corriger l’un des fondements de la pensée moderne : « Descartes dit : je pense donc je suis. Ceci est faux », a-t-il proclamé, sûr de lui. Puis, avec l’assurance tranquille de celui qui confond introspection et improvisation, il a reformulé la célèbre maxime : « En réalité, il aurait dû dire : je fais donc je suis. C’est l’action qui prouve l’existence. »
Ce moment d’illumination parlementaire restera sans doute dans les annales du penser approximatif. Comme l’aurait dit Paul Valéry, « le plus sûr moyen de cacher son ignorance est de la mettre en avant » — et notre honorable député l’a appliqué avec un zèle exemplaire. Descartes doit actuellement se retourner dans sa tombe à 7.000 tours par minute.
Le député a ensuite étendu sa “réflexion” à la cheffe du gouvernement : selon lui, elle ne fait que penser, sans agir. « Le peuple attend des réalisations. Nous demandons de l’audace », a-t-il lancé, oubliant que la véritable audace consiste parfois à se taire quand on cite un philosophe.
L’effet Dunning-Kruger en séance plénière
Pour les psychologues Dunning et Kruger, plus on ignore, plus on croit savoir. Le député en a offert une démonstration éclatante, en direct et sans la moindre trace d’autodérision.
La question qu’il pose enfin — « Où est le concret ? » — mériterait d’être retournée : où est la pensée ?
R.B.H










