Selon une publication de sa sœur, Ramla Dahmani, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani a été transférée, vendredi 7 novembre 2025, à la Cour d’appel de Tunis sans que ses avocats ni elle-même n’en aient été informés. Elle a comparu devant la chambre 17 dans le cadre de la deuxième affaire dans laquelle elle a été condamnée à deux ans de prison pour avoir dénoncé le racisme en Tunisie lors d’une intervention médiatique.
Toujours selon la même source, Sonia Dahmani a demandé le renvoi, qui a été accordé. L’audience est désormais fixée au 21 novembre 2025.
Sonia Dahmani est poursuivie dans plusieurs dossiers fondés sur le décret 54, visant ses prises de parole sur le racisme, la migration, l’organisation de la justice et les conditions de détention. Elle a déjà été condamnée à cinquante mois de prison ferme, peines non confondues, et est détenue depuis son arrestation à la Maison du Barreau de Tunis.
Un important mouvement de soutien s’est structuré en Tunisie et à l’étranger. Sa fille Nour, son frère Mehdi et sa sœur Ramla mènent des démarches auprès de barreaux, organisations professionnelles et instances internationales pour alerter sur les poursuites qu’ils considèrent comme une atteinte directe à la liberté d’expression. Plusieurs délégations d’avocats, notamment venues de France, assistent régulièrement aux audiences pour lui témoigner leur soutien.
M.B.Z













Commentaire
HatemC
La dérive autoritaire de la justice tunisienne et sa soumission quasi totale au pouvoir exécutif.
Depuis la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature en 2022, les juges sont nommés, mutés ou révoqués sur décision présidentielle.
Cette mainmise institutionnelle a transformé les tribunaux en chambres d’exécution politique.
L’affaire Sonia Dahmani en est une démonstration brutale : absence d’information des avocats, procédures expéditives, cumul de condamnations, et surtout criminalisation d’une opinion.
Condamner le racisme est un devoir moral.
Ce racisme n’est plus seulement social ou ordinaire — il est devenu institutionnalisé par le discours présidentiel.
Quand le chef de l’État parle d’un “complot pour altérer la démographie et la religion des Tunisiens”, il légitime la haine.
Autrement dit : ce ne sont plus les racistes qui sont jugés, mais ceux qui refusent de l’être.
Je condamne le racisme j’écope de combien d’années de prison ????? Qui fait confiance en la justice en Tunisie ? Plus personne … HC