Le samedi 8 novembre 2025, le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu Ali Ben Hammoud, présenté comme un « ingénieur tunisien diplômé de l’Université de Shanghai des industries chimiques ». Ce dernier a été chargé de constituer une équipe de travail chargée d’élaborer des solutions immédiates à la crise environnementale de Gabès, en attendant la mise en place de mesures stratégiques plus larges dans la région et ailleurs.
Le communiqué publié par la présidence ne donne guère plus de détails sur cet homme présenté comme « une compétence nationale » ayant « répondu sans hésiter à l’appel de la patrie ».
Un profil encore peu documenté
Le texte de Carthage décrit Ali Ben Hammoud comme ingénieur en pétrochimie, diplômé de l’Université de Shanghai pour les industries chimiques. Il serait donc formé en Chine, mais aucun document académique officiel n’a été publié pour le confirmer.
Nous avons effectué des recherches en croisant les informations de plusieurs outils d’intelligence artificielle, dont ChatGPT, DeepSeek, DeepSearch, Claude… Aucune IA, ni américaine, ni chinoise, ni française, n’a réussi à trouver des informations sur le profil de ce monsieur.
Nos recherches nous ont permis de retrouver ce qui semble être la page LinkedIn d’Ali Ben Hammoud.
Sa page LinkedIn qui indique un diplôme en raffinage pétrolier obtenu entre 1982 et 1986 à la East China University of Science and Technology de Shanghai, reste très succincte et peu alimentée. Elle ne présente aucune information détaillée sur son parcours professionnel ni sur ses expériences, et ne compte que trois relations, témoignant d’une présence limitée sur ce réseau.
Il convient de préciser que cette page n’a qu’un caractère indicatif et ne saurait être considérée comme un document officiel ou une preuve formelle de ses qualifications ou de sa fonction actuelle.
Une prise de position publique en 2022 sur la gestion du phosphogypse
Grâce aux outils de recherche en ligne, nous avons retrouvé une déclaration donnée en 2022 au journal Assabah, dans laquelle Ali Ben Hammoud est présenté comme ingénieur à la retraite spécialisé en chimie pétrolière. Il y dénonce le stockage à sec du phosphogypse sans valorisation, car il risque de contaminer la nappe phréatique de Menzel El Habib malgré la présence d’une couche isolante. Il critique cette méthode, présentée comme rapide par des experts du complexe chimique tunisien, mais inefficace, et recommande plutôt la valorisation du phosphogypse pour résoudre durablement la pollution.
Aucune trace de travaux antérieurs connus
Jusqu’à présent, aucune biographie complète, publication scientifique ni rapport de projet environnemental n’a pu être retrouvée sous son nom dans les bases de données académiques ou techniques accessibles.
Aucune preuve publique ne permet donc d’attester d’une expérience directe en matière de dépollution industrielle ou de gestion environnementale à Gabès.
R.B.H
