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Une grève de la faim solidaire en soutien aux détenus politiques

Par Myriam Ben Zineb

La coordination des familles des détenus politiques dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » a annoncé, samedi 8 novembre 2025, le lancement d’une grève de la faim solidaire depuis le siège du parti Al Joumhouri.

Ce mouvement est mené par Ezzeddine Hazgui, père du militant et opposant Jaouhar Ben Mbarek, lui-même en grève de la faim en détention. Il est accompagné dans ce mouvement par Aouatef Dziri, Mohamed Cheikh Kacem, ainsi qu’un groupe d’activistes engagés dans la défense des libertés publiques et des droits civiques.

Une mobilisation pour dénoncer les procès politiques

En parallèle, la coordination organise une rencontre-débat intitulée : « Les procès politiques en Tunisie après le 25 juillet 2021 ». Celle-ci se tient ce samedi soir au siège du parti Al Joumhouri, avec la participation d’avocats et de défenseurs des droits humains.

Les organisateurs estiment que la présence du public constitue un soutien essentiel aux détenus, à leurs familles et aux personnes en grève de la faim, et un geste de rejet des procès politiques qu’ils jugent injustifiés.

Ils appellent à « faire entendre la voix de ceux qu’on tente de réduire au silence » et à multiplier les mobilisations citoyennes face aux « dérives répressives ».

Tensions et émotion devant la prison de Belli

Environ cent personnes se sont rassemblées le 7 novembre 2025 devant la prison de Belli (Nabeul) pour soutenir le détenu politique Jaouhar Ben Mbarek, dirigeant du Front de salut national.
La tension est montée lorsque les forces de l’ordre ont d’abord empêché les familles d’accéder au site et confisqué temporairement leurs cartes d’identité. L’émotion a culminé avec le malaise du père du détenu, Ezzeddine Hazgui, soutenu par les participants.


Ce rassemblement intervient alors que l’état de santé de Jaouhar Ben Mbarek, en grève de la faim depuis plusieurs jours, s’aggrave. Sa sœur, Dalila Ben Mbarek Msaddek, a rapporté sa détermination à poursuivre le mouvement malgré les risques vitaux : « Je sortirai de cette prison, soit libre, soit mort. »

Un procès sans preuves ni équité

Arrêté en février 2023 et condamné en avril 2025 pour « complot contre la sûreté de l’État », Jaouhar Ben Mbarek, figure de l’opposition et coordinateur du Front de salut national, est devenu le symbole d’une justice tunisienne décriée. L’affaire dans laquelle il est impliqué repose sur des témoignages anonymes, des accusations floues et aucune preuve matérielle. Le dossier cite des rencontres diplomatiques publiques et un rapport financier sans irrégularités, mais qualifié de « suspect » par la CTAF. Ce flou judiciaire a suffi pour transformer des opposants politiques en prétendus conspirateurs.

Le procès, mené à huis clos et en visioconférence, a été marqué par des atteintes graves aux droits de la défense : journalistes exclus, diplomates refoulés, accusés non interrogés et condamnés à distance. Autour de Jaouhar, d’autres figures ont écopé de peines disproportionnées, comme Khayam Turki (48 ans) ou Kamel Letaïef (66 ans), dans une affaire où un témoin évoque même un mort accusé d’avoir « conspiré ».

Refusant de plaider coupable, Jaouhar Ben Mbarek a entamé une grève de la faim sauvage pour dénoncer ce qu’il considère comme une parodie de justice. Son geste vise moins à s’immoler qu’à exposer la dérive d’un système judiciaire instrumentalisé. Derrière son combat, c’est l’idée d’une Tunisie libre et juste qui vacille, prisonnière d’un pouvoir ayant fait du soupçon une arme politique.

M.B.Z

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2 commentaires

  1. ZARZOUMIA

    9 novembre 2025 | 15h01

    le ghannouchi hab hab , en solidarité avec d’autres détenus , décidé ine grève de la faim !!! ou un appel de pied pour (( ho les gars je suis toujours vivant ) ,oumour likleb twil .

  2. Citoyen_H

    9 novembre 2025 | 14h10

    VOUS AURIEZ MIEUX FAIT

    de vous préoccuper de la visite d’El-Joulani à Washington pour célébrer la fin de son classement au top ten des plus grands terroristes de la « planète » US.
    Ce serait plus constructif pour nous et pour l’humanité.