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Ahmad al-Charaa en visite officielle inédite à Washington, l’ex-jihadiste devenu allié

Le président intérimaire syrien, Ahmad al-Charaa, entame une visite officielle inédite à Washington, au cours de laquelle il doit être reçu, lundi 10 novembre 2025, à la Maison-Blanche par Donald Trump, consacrant l’alliance de l’ancien jihadiste avec les États-Unis.

Il s’agit de la première visite bilatérale d’un chef d’État syrien aux États-Unis depuis l’indépendance du pays en 1946.

La visite du dirigeant syrien intervient au lendemain de son retrait de la liste noire américaine du terrorisme, dans la foulée de la levée des sanctions contre al-Charaa par le Conseil de sécurité de l’ONU.

À la tête d’une coalition islamiste, Ahmad al-Charaa avait renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad en décembre 2024, mettant fin à une guerre civile de plus de treize ans.

Selon les médias officiels syriens, al-Charaa est arrivé à Washington samedi 8 novembre, et a rencontré des représentants des organisations syriennes dans la capitale fédérale.

Lors de sa visite, il devrait signer un accord pour rejoindre la coalition antijihadiste menée par les États-Unis, selon l’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack.

Le groupe jihadiste État islamique (EI) avait été défait militairement en 2019 en Syrie par la coalition et les Forces démocratiques syriennes (FDS), conduites par les Kurdes, qui négocient actuellement leur intégration dans l’armée syrienne.

Les États-Unis pourraient pour leur part établir une base militaire près de Damas, a indiqué à l’AFP une source diplomatique en Syrie.

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Campagne anti EI

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, qui accompagne Ahmad al-Charaa, a mis en ligne samedi une vidéo tournée avant le voyage illustrant le réchauffement des relations avec les États-Unis.

On y voit les deux hommes échangeant des passes de basket-ball avec le commandant des forces américaines au Moyen-Orient, Brad Cooper, ainsi qu’avec le chef de la coalition internationale anti-jihadistes, Kevin Lambert.

Le ministère syrien de l’Intérieur a annoncé samedi avoir mené 61 raids et procédé à 71 arrestations dans une « campagne proactive pour neutraliser la menace que représente l’EI », selon l’agence officielle Sana.

Ces raids ont eu lieu notamment dans les secteurs d’Alep, d’Idlib, de Hama, de Homs, de Deir ez-Zor, de Raqqa et de Damas, où subsistent des cellules dormantes de l’organisation, a-t-il été précisé.

Bouleversement

Jeudi 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU avait levé les sanctions contre al-Charaa, saluant dans une résolution préparée par les États-Unis l’engagement des nouvelles autorités à « lutter contre le terrorisme ».

Ahmad al-Charaa dirigeait il y a encore un an le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda.

Mais dès sa prise du pouvoir, il a clairement rompu avec son passé djihadiste, multipliant les ouvertures vers l’Occident et les pays de la région, notamment les riches monarchies arabes. Il a également engagé des négociations avec Israël, pays avec lequel la Syrie est théoriquement en état de guerre.

Donald Trump avait déjà rencontré le dirigeant syrien lors d’un voyage dans le Golfe en mai et avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie.

Les deux hommes doivent également évoquer les négociations avec Israël et la reconstruction de la Syrie, un chantier dont le coût pourrait dépasser les 216 milliards de dollars (187 milliards d’euros), selon la Banque mondiale.

Trump avait pressé en mai le dirigeant syrien de rejoindre les accords d’Abraham, qui ont acté en 2020 la reconnaissance d’Israël par plusieurs pays arabes.

Aux yeux de Michael Hanna, analyste à l’International Crisis Group, « le président Trump a bouleversé de manière inattendue la politique de longue date des États-Unis concernant la Syrie en mai et a continué à soutenir le nouveau gouvernement à Damas, malgré des épisodes d’instabilité et de violence sectaire qui ont entamé la confiance envers les nouveaux dirigeants du pays ».

La visite prévue à la Maison-Blanche de Ahmad al-Charaa est « un témoignage supplémentaire de l’engagement des États-Unis envers la nouvelle Syrie et un moment hautement symbolique pour le nouveau dirigeant du pays, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa transformation étonnante de chef militant en homme d’État mondial », ajoute l’analyste.


© Agence France-Presse

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Commentaire

  1. Citoyen_H

    9 novembre 2025 | 14h13

    ALORS,

    qui est-ce qui nous fait avaler des couleuvres, à longueur de journée, selon son bon vouloir ?
    Réveillez-vous les filles, avant qu’il ne soit trop tard !!