Lors de la plénière des dirigeants à la COP30, tenue à Belém au Brésil, le 7 novembre 2025, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a déclaré que l’Afrique, bien qu’elle détienne 40 % du potentiel mondial en énergies renouvelables, ne reçoit que moins de 12 % du financement climatique mondial.
Cette affirmation, largement reprise dans les médias, a suscité des interrogations. Est-elle exacte ? Que révèle-t-elle réellement sur la place de l’Afrique dans la finance climatique mondiale ?
Une déclaration prononcée à la COP30
Lors de la plénière officielle de la COP30, Mahmoud Ali Youssouf a souligné un paradoxe : un continent riche en potentiel énergétique, mais très pauvre en ressources financières pour le climat. Le chiffre de « moins de 12 % » a été avancé pour illustrer cette inégalité perçue dans la répartition des financements mondiaux.
L’origine du chiffre
Le pourcentage de 12 % provient d’estimations réalisées par des organismes spécialisés dans la finance climatique. Selon plusieurs études, les besoins annuels de financement climatique en Afrique sont évalués à environ 250 milliards de dollars pour atteindre les objectifs d’adaptation et de réduction des émissions. En comparaison, le financement réellement reçu ne dépasse pas trente milliards de dollars par an, soit environ 12 % des besoins totaux.
Cependant, d’autres analyses internationales indiquent que l’Afrique ne reçoit en réalité que 3 à 4 % du financement climatique mondial, lorsqu’on considère l’ensemble des flux destinés à toutes les régions du globe. Autrement dit, le chiffre de 12 % est exact pour la part des besoins couverts, mais inexact quand il est appliqué au financement global mondial.
Une vérité partielle mais révélatrice
L’affirmation du président de la Commission de l’Union africaine est donc globalement fondée, mais manque de précision. Elle souligne une réalité indéniable : l’Afrique est largement sous-financée face à l’ampleur de ses besoins climatiques.
Cependant, la formulation « moins de 12 % du financement climatique mondial » peut prêter à confusion, laissant entendre que le continent reçoit cette part du total des flux mondiaux, ce qui est surestimé. En réalité, l’Afrique obtient environ 12 % des financements nécessaires pour s’adapter et atténuer le changement climatique, mais seulement 3 à 4 % du total des financements climatiques mondiaux, une proportion faible au regard de sa vulnérabilité et de ses émissions limitées.
R.A












