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Agression de Jaouhar Ben Mbarek : ouverture d’une enquête après son hospitalisation

Par Sarra Hlaoui

L’enquête sur l’agression subie par Jaouhar Ben Mbarek, détenu dans le cadre de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État, a officiellement été ouverte, a annoncé jeudi 13 novembre le comité de défense des détenus politiques incarcérés dans cette affaire.

L’opposant, actuellement en troisième semaine de grève de la faim, a été transporté à l’hôpital régional de Nabeul après avoir subi des violences à l’intérieur de la prison de Belli. Selon son avocate, l’agression se serait déroulée dans une zone non filmée, impliquant six détenus et cinq agents pénitentiaires.

Selon sa défense, Me Dalila Mseddi, qui lui a rendu visite, aujourd’hui même, l’universitaire et militant a confirmé point par point le récit de son agression tel que présenté précédemment par Me Hanen Khemiri, avec une précision : les examens médicaux ont révélé des contusions sur deux côtes, sans fracture, contrairement aux premières suspicions.

L’avocate a également constaté des traces visibles de coups et d’éraflures sur le corps de son client.

Toujours selon ses avocates, un médecin mandaté par les autorités pénitentiaires s’est rendu auprès de Jaouhar Ben Mbarek 24 heures après les faits, à la suite d’un signalement pour acte de torture. Ce médecin aurait ordonné son transfert immédiat à l’hôpital, où des examens complémentaires ont été réalisés.

Le soir même, vers 23 heures, un haut responsable de la direction générale des prisons et de la rééducation s’est rendu sur place et a confirmé l’ouverture d’une enquête administrative. Les personnes soupçonnées d’implication, plusieurs détenus, des agents pénitentiaires et le chef d’un pavillon auraient déjà été entendues, selon la même source.

La défense de Jaouhar Ben Mbarek réaffirme sa détermination à assurer la protection de ses clients « face aux injustices et à l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire dans des conflits politiques ».

Elle dénonce également les pressions et menaces visant ses membres, dont trois avocats font désormais l’objet d’une enquête judiciaire pour leur rôle dans la défense des détenus politiques.

La défense appelle enfin la direction générale des prisons à « cesser la politique du déni » et la justice de Grombalia à ouvrir sans délai une enquête judiciaire contre les auteurs présumés de l’agression.

L’Ordre des avocats de Tunisie dénonce des entraves aux visites de Jaouhar Ben Mbarek

Mercredi 12 novembre, l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat) s’est indigné du refus des autorités judiciaires et pénitentiaires d’autoriser plusieurs avocates à rendre visite à leur client, Jaouhar Ben Mbarek, détenu à la prison de Belli. Malgré des autorisations valides, Dalila Msaddek Ben Mbarek, Hanen Khemiri et Lobna Mejri ont fait face à des obstacles administratifs injustifiés. De plus, des violences ont été signalées contre le détenu lors d’une précédente visite.

Le bâtonnier Boubaker Bethabet a dénoncé une violation flagrante des lois protégeant le droit des détenus à rencontrer leur avocat en toute confidentialité. Il a appelé à une enquête immédiate et annoncé une réunion urgente du Conseil de l’Ordre pour décider des mesures à prendre face à ces faits graves.

Instruction ouverte contre trois avocats pour diffusion de fausses informations sur les grèves de la faim en prison

Le parquet de Tunis a ordonné l’ouverture d’une instruction contre trois avocats, suite à des plaintes de la Direction générale des prisons pour diffusion de rumeurs et fausses informations sur les grèves de la faim et l’état de santé des détenus concernés. Des poursuites judiciaires ont été engagées contre toute personne diffusant des informations inexactes, avec transmission des preuves aux autorités compétentes.

Le Comité général des prisons dément les allégations sur l’état de santé des grévistes de la faim


De son côté, le Comité général des prisons a nié ce qu’il a qualifié d’allégations de délabrement de la santé des détenus en grève de la faim, affirmant que leur état est surveillé conformément aux protocoles médicaux. Il a contesté l’existence même de certaines grèves, précisant que certains détenus refusent les examens médicaux et continuent de consommer nourriture et boissons.


S.H

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Commentaire

  1. Hannibal

    13 novembre 2025 | 21h51

    Les prisons sont devenues des zoos inversés : les humains sont en cages et les animaux sauvages sont les visiteurs qui ne font pas que voir et qui obéissent plutôt à leur réflexes innés.