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Maher Ketari détaille l’avancement des discussions sur la Loi de finances 2026

Le député et membre de la commission des finances et du budget au Parlement, Maher Ketari, est revenu, vendredi 14 novembre 2025, au micro de Wassim Ben Larbi dans l’émission Expresso sur Express FM, sur l’état d’avancement des travaux relatifs au projet de la Loi de finances 2026.

Il a expliqué que la commission poursuit un examen « dense et continu » du projet, en auditionnant un large éventail d’acteurs économiques, sociaux et professionnels afin d’affiner les propositions qui seront soumises en plénière.

Maher Ketari a affirmé que les élus « n’ont pas aujourd’hui la vision nécessaire pour considérer les contribuables, notamment les hommes d’affaires, comme de véritables partenaires dans un schéma gagnant-gagnant ».

Il a rappelé qu’une stratégie allant dans ce sens existait auparavant au sein du ministère des Finances, mais qu’« elle a disparu » et n’est plus suivie par l’administration actuelle.

Selon lui, cette rupture de vision se traduit par une absence de ligne directrice claire sur la réforme de la fiscalité tunisienne.

Le député a également insisté sur la nécessité d’instaurer rapidement une comptabilité à partie double dans la gestion financière de l’État.
Maher Ketari estime que cette réforme doit être mise en place « dans un délai d’un à deux ans au maximum », alors que le ministère des Finances juge que la transition ne pourrait intervenir avant 2030 ou 2035.

Pour le membre de la commission, cette réforme est pourtant indispensable : elle permettrait de révéler la véritable situation des finances publiques et celle des entreprises et institutions publiques.

Il a martelé que « tous les chiffres sont flous » et que la comptabilité actuelle en mode recettes/dépenses « ne donne aucun détail exploitable », empêchant un diagnostic fiable.

« En tant que commission des finances, nous allons pousser dans ce sens malgré la réticence du ministère », a-t-il assuré.

Ketari a rappelé que la commission auditionne quotidiennement des représentants d’organisations professionnelles, d’associations sectorielles et de divers acteurs économiques. Toute structure souhaitant soumettre des propositions peut le faire.

Les membres de la commission mènent ainsi des « sessions marathoniennes » pour examiner toutes les contributions avant la plénière.

Concernant la possible instauration d’une taxe sur la fortune comprise entre 0,5% et 1%, le député a confirmé les fortes réticences au sein de la commission.
Il a rappelé que plusieurs pays l’ayant adoptée sont revenus sur leur décision après une ou deux années, ce qui pousse les députés à se montrer prudents.

Il estime que la pression fiscale en Tunisie est déjà très élevée et que les recettes devraient provenir davantage de la croissance et de l’investissement plutôt que d’un alourdissement des impôts.

Dans la seconde partie de l’entretien, Maher Ketari a présenté son initiative législative visant à stimuler l’intégration internationale des entreprises tunisiennes et à encourager les exportations.

Il a plaidé pour de grandes incitations fiscales, notamment l’exonération des bénéfices provenant de l’export, rappelant que la Tunisie avait déjà connu des périodes de forte croissance grâce à ses exportateurs.

Selon lui, seule une ouverture ciblée vers les marchés les plus avancés permettra aux entreprises tunisiennes de monter en gamme et de s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales.

I.N.

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