Le député Malik Kammoun est intervenu, samedi 15 novembre 2025, lors de la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée à l’examen du budget du ministère de la Justice, en présence de la ministre Leila Jaffel.
Dans son intervention, il a choisi de ne pas revenir sur les problèmes structurels du système judiciaire, qu’il s’agisse de la surcharge des magistrats, de l’état des prisons, de la lenteur des procédures ou du manque de coopération du ministère avec le Parlement. Selon lui, bien que ces dysfonctionnements soient réels, ils ne constituent pas le cœur du problème.
Une crise de confiance entre citoyens et justice
Le député a insisté sur le danger majeur : la rupture de confiance entre le citoyen et l’État dans sa capacité à garantir un procès équitable et transparent. Il a dénoncé une situation où les dossiers judiciaires et les accusations sont souvent débattus dans les médias et sur les réseaux sociaux avant d’être examinés par les tribunaux. « Les accusations deviennent des titres politiques et les jugements se rendent sur Facebook avant les tribunaux », a-t-il dénoncé.
L’expression menacée et un climat de peur
Malik Kammoun a alerté sur le climat d’insécurité où l’expression d’une opinion peut être perçue comme une menace. Il a souligné que les citoyens, les journalistes et certains élus se sentent sous pression, tandis que les parents voient l’avenir de leurs enfants compromis « pour un mot, un statut ou une discussion privée ». Selon lui, cette situation alimente une rupture entre l’État et la population.
Le silence plus dangereux que la colère
Le député a averti que lorsque les citoyens, les magistrats et les journalistes ont peur de s’exprimer, le pays entre dans une « phase de silence », plus dangereuse encore que la colère. « Les peuples qui ont peur des mots ne construisent pas d’État, et l’État qui a peur des mots ne construit pas l’avenir », a-t-il affirmé, appelant à rétablir un climat sain où la justice reste indépendante et où la loi prévaut sur les pressions politiques et médiatiques.
En conclusion, Malik Kammoun a insisté sur le fait que la Tunisie n’a pas besoin de nouvelles procédures, mais d’un environnement où « la justice est la justice », où « l’opinion est l’opinion » et où « la loi est la loi ». Pour lui, les États ne s’effondrent pas à cause des chiffres économiques ou des changements de gouvernement, mais lorsque les citoyens perdent confiance dans l’équilibre de la justice.
R.B.H











4 commentaires
zaghouan2040
Commentaire pertinent
Ce est pas seulement une caricature de pouvoir autocrate
C’est une pathologie individuelle transformée, en complicité o directe avec une société d’aliénés, en pathologie collective
On a déjà assisté à ces intéressants phénomènes d’aliénation et de manipulation de asse, du syndrome de Stockholm jusqu’à l’abomination collective nazie
HatemC
Une Assemblée sans partis = une démocratie sans moteur
Un Parlement où les députés n’ont ni couleur, ni programme, ni idéologie, ni ligne politique, ce n’est pas de la neutralité : c’est la négation de la démocratie représentative.
Sans partis, il n’y a pas de programme
Dans tous les pays du monde, les élections servent à choisir entre des visions du pays, des projets de société, des orientations économiques, sociales, culturelles.
En Tunisie ?
On a des députés “indépendants”, mais en réalité :
sans cohérence, sans expertise, sans équipe, sans mandat clair, sans promesse à tenir.
Donc… sans obligations envers les citoyens.
Des députés sans parti = des députés interchangeables
Quand personne n’a de couleur politique : ils ne sont redevables à personne, ils n’ont aucune structure qui les encadre, aucune discipline, aucune vision collective, aucune feuille de route.
Donc chacun fait du bricolage solo, au gré de sa compréhension limitée des dossiers.
C’est la porte ouverte, au populisme, aux coups d’éclat ridicules, et au pouvoir personnel du président.
Un Parlement sans partis = un Président tout-puissant
C’est exactement ce que Kaïs Saïed a construit :
Un Parlement faible, fragmenté, non professionnel, sans ancrage national, composé d’individus isolés.
Quand un Président supprime les partis politiques dans la pratique, il supprime l’alternance, la critique structurée, les contre-pouvoirs, la pluralité.
Donc il crée une MONARCHIE déguisée, UN POUVOIR VERTICLA, sans garde-fou ….
zaghouan2040
Mon premier commentaire vous était destiné
Je vous trouve trop politiquement correct bien que toutes vos remarques soient justifiées
C’est une dictature médiocre aveugle et irresponsable tout simplement
Une république bananiere hautement toxique tentant de se maquiller en hyper présidence
HatemC
Merci pour votre retour,