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Le SNJT appelle à une mobilisation nationale pour défendre la liberté de la presse et les droits des journalistes

Par Nadya Jennene

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a lancé, samedi 15 novembre 2025, un appel à la mobilisation de tous les journalistes, médias, organisations de défense des droits humains et composantes de la société civile, et ce le jeudi 20 novembre 2025 à 10h30 à la place de la Kasbah, ainsi que dans les régions. 

Cette mobilisation vise, selon le communiqué du SNJT, à réaffirmer l’unité de la profession et de défendre la liberté et la dignité des journalistes face aux restrictions et pressions exercées par le pouvoir exécutif.  

Le syndicat affirme que le secteur de la presse en Tunisie traverse une crise sans précédent, caractérisée par une série d’abus et de violations touchant journalistes et médias publics et privés. Ces pratiques restreignent la liberté d’expression, l’indépendance des médias et les droits acquis des professionnels de l’information, en contradiction avec la Constitution et les engagements internationaux de l’État en matière de liberté de la presse et d’accès à l’information.

Le syndicat déplore l’indifférence des autorités malgré les multiples tentatives de dialogue, correspondances et dossiers transmis aux structures officielles. Il estime que cette attitude met en péril l’avenir et la qualité de la profession journalistique.

Parmi les principaux problèmes dénoncés :

• Le blocage des cartes de presse 2025 : plus de 2 000 journalistes n’ont pas pu obtenir leur carte professionnelle, en raison du blocage de la commission indépendante chargée de les délivrer et de l’absence de prolongation officielle des cartes 2024.

• Les restriction imposées aux correspondants étrangers : depuis septembre 2025, les journalistes internationaux en Tunisie se voient refuser leurs permis de travail sans justification légale.

• Le statut des médias publics : les révisions des statuts de la Radio et de la Télévision tunisiennes ainsi que de l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) restent suspendues depuis janvier 2024, privant des centaines d’employés de leurs droits et menaçant l’indépendance des médias publics.

• Les conditions de travail précaires : les journalistes des médias publics et privés souffrent de retards de salaires, de l’absence de contrats légaux et de non-affiliation à la sécurité sociale.

• Les problèmes liés à la loi n°48 de 2024 : malgré les avantages financiers et sociaux prévus pour les journalistes indépendants via le régime des travailleurs indépendants, des obstacles administratifs et techniques continuent de priver les bénéficiaires de leurs droits.

• Les procédures judiciaires abusives : le décret n° 54 est utilisé pour poursuivre les journalistes en dehors du cadre légal, mettant en danger la liberté d’expression et de publication. Plusieurs procès sont programmés dans les semaines à venir, dont ceux de Mourad Zghidi, Borhan Bsis, Sania Dahmani et Shaza Haj Mubarak.

• La suspension des sites indépendants « Nawat », et « Inkyfada » ainsi que le harcèlement des sites « Al Qatiba » et « Legal Agenda », ciblés par des mesures judiciaires et administratives qui portent atteinte au droit à l’information et à la liberté d’association.

Face à cette situation, le SNJT revendique plusieurs mesures immédiates notamment l’activation de la commission indépendante pour les cartes de presse, le renouvellement des licences de travail des correspondants internationaux, la mise en œuvre des révisions des statuts de la Radio et de la Télévision nationales ainsi que celui de la TAP, la levée des obstacles pour les journalistes indépendants, et la libération des journalistes détenus, ainsi que la réouverture des sites suspendus.

Le syndicat réaffirme sa lutte pacifique et légitime pour défendre les droits acquis et appelle le pouvoir exécutif à assumer ses responsabilités pour garantir une presse libre et indépendante en Tunisie.

N.J

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