Dans un message publié, lundi 17 novembre 2025, sur les réseaux sociaux, Faiza Rahem, épouse du secrétaire général du parti Al Joumhouri, Issam Chebbi, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation de son mari, détenu depuis 999 jours.
Elle dénonce « 999 jours derrière les barreaux de la tyrannie, sans enquête, sans audition et sans même assister à ses propres procès », estimant que les violations constatées atteignent un niveau « inédit ». Elle s’indigne également des « moqueries » visant ceux qui ont choisi de protester par une grève de la faim, malgré « des ventres vides » et une fragilité physique extrême.
Selon Faiza Rahem, Issam Chebbi en est aujourd’hui à son onzième jour de grève. Sa glycémie serait tombée à 0,73, il aurait perdu huit kilos et souffrirait de douleurs abdominales nocturnes, d’une fatigue aiguë et de fréquentes contractions musculaires. « Malgré tout, il poursuit sa grève pour un pouvoir judiciaire indépendant et pour la liberté de tous les détenus d’opinion », affirme-t-elle, rappelant que la quête de liberté n’est « pas seulement sa revendication, mais un droit pour tous ceux pour qui la dignité a une valeur inestimable ».

Ces déclarations interviennent alors qu’Issam Chebbi, opposant et détenu politique, a confirmé dans une lettre publiée le 13 novembre qu’il observe une grève de la faim depuis le 7 novembre. Dans ce courrier, il accuse le Comité général des prisons de « manipulation de l’opinion publique » après que celui-ci a nié l’existence de grèves de la faim et la dégradation de l’état de santé des détenus politiques. Chebbi affirme n’avoir jamais refusé de suivi médical, précisant que son dossier à la prison de Borj Erroumi en apporte la preuve. Il indique toutefois qu’après son dernier examen à l’hôpital, il a décidé de suspendre tout contrôle médical tant qu’aucune excuse officielle ne lui sera présentée.
La situation d’Issam Chebbi s’inscrit dans un mouvement plus large. Plusieurs détenus, dont Jaouhar Ben Mbarek et Ridha Belhaj, mènent actuellement des grèves de la faim pour dénoncer la nature de leurs procès dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État. L’administration pénitentiaire persiste, de son côté, à affirmer que l’état de santé de tous les détenus est normal, que certaines informations relayées sont « infondées » et que plusieurs grévistes continuent à s’alimenter.
Parallèlement, trois avocats font désormais l’objet de poursuites, accusés par le Comité général des prisons d’avoir relayé de « fausses informations » sur la situation sanitaire des détenus. Le comité assure avoir transmis des éléments de preuve aux autorités judiciaires.
Le sujet a également été abordé à l’Assemblée des représentants du peuple. Lors de la discussion sur le budget du ministère de la Justice, la ministre Leïla Jaffel a déclaré samedi qu’« aucune » grève sauvage n’était en cours, que les détenus « mangent tous », parfois « un peu ici et un peu là ». Elle affirme que les protocoles médicaux restent appliqués pour ceux qui se déclarent grévistes.
M.B.Z











Commentaire
Citoyen_H
QUE CHAQUE PERSONNE QUI ENTREPREND UNE ACTION DE SON PROPRE CHEF,
assume pleinement sa responsabilité.
Nous avons déjà assez de problèmes personnels à régler et on n’a pas trop le temps pour s’occuper de ceux des autres.
Chaque jour, nous avons droit à un nouvel épisode, relatant les actions des embastillés.
Ça devient presque lassant.
Nous n’y sommes pour rien.
Est-ce qu’ils se sont occupés de chacun de nous, lors de nos diverses traversées du désert ?
Non, bien sûr que non.
Il y a des dizaines d’autres nouvelles plus intéressantes à connaitre à propos de la situation économique du pays.