Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

La réponse de la ministre Asma Jabri sur la question de la polygamie

Par Myriam Ben Zineb

La ministre de la Femme, de la Famille et des Seniors Asma Jabri a réagi ce mardi 18 novembre 2025 aux propos du député Abdessattar Zarai, qui appelé à la légalisation de la polygamie en Tunisie. « Il n’y aura aucun retour en arrière possible sur les acquis de la femme en Tunisie, aucun retour en arrière ! », a-t-elle martelé.

« Je ne pensais pas devoir rappeler que la Tunisie est une forteresse pionnière en matière de droits des femmes, dans tous les domaines. La Tunisie, qui est fière d’avoir pour la deuxième fois une femme cheffe de gouvernement, ne permettra aucun recul sur les droits et la participation égalitaire des femmes aux côtés des hommes dans la construction de notre nation. »

Fragilisation de la cellule familiale : un enjeu social majeur

Lors de la plénière conjointe du même jour, consacrée au budget du ministère de la Femme, de la Famille et des Seniors, la ministre a recentré le débat sur un défi social grandissant : la fragilisation de la cellule familiale et la hausse des divorces en Tunisie.

Elle a rappelé que la famille reste, selon la Constitution, la cellule de base de la société, et que l’État a l’obligation de la protéger. Face à l’augmentation du nombre de ménages et des ruptures familiales, les conséquences sur la cohésion sociale et les enfants sont préoccupantes.

Vers une meilleure prévention des ruptures familiales

Pour répondre à cette évolution, Asma Jabri a annoncé l’élaboration d’un plan national de gouvernance du secteur familial. Ce plan vise à mieux comprendre les causes des désintégrations conjugales et à renforcer les dispositifs de prévention. Le ministère travaille également au développement de services de conseil et d’orientation familiale pour accompagner les couples en difficulté et réduire les tensions.

Elle a également évoqué le programme national de préparation à la vie conjugale, destiné à informer et encadrer les futurs mariés afin d’améliorer la communication, renforcer les compétences familiales et réduire les risques de séparation durant les premières années.

Encadrer le divorce et protéger les enfants

La ministre a révélé que plusieurs projets de loi sont en cours pour mieux encadrer les procédures de divorce. Elle a présenté la notion de « divorce réussi », visant à limiter les effets négatifs sur les enfants grâce à la médiation, la réconciliation et des solutions équilibrées entre parents.

La prise en charge des enfants affectés par les séparations a été un point clé de son intervention, insistant sur la nécessité de renforcer l’accompagnement, le suivi et le soutien psychologique. La stabilité familiale reste un facteur crucial pour le développement de l’enfant.

Enfin, Asma Jabri a souligné que les politiques publiques doivent désormais prendre en compte les transformations rapides de la société tunisienne. La réussite des réformes dépendra de la capacité de l’État à prévenir les ruptures familiales, soutenir les couples et garantir un environnement sûr et équilibré pour chaque enfant.


M.B.Z

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers

Commentaire

  1. HatemC

    18 novembre 2025 | 21h57

    Face à un élu qui ressuscite, en 2025, le fantasme poussiéreux de la polygamie, la ministre a remis les pendules à l’heure : la Tunisie ne régressera pas et les droits des femmes ne sont pas négociables.

    Pendant que certains pays s’orientent vers l’innovation, l’économie du futur, l’intelligence artificielle, nous avons encore des députés obsédés par des débats d’un autre siècle.

    Sur la question des divorces, il faut aussi rappeler une vérité simple et souvent taboue : en Tunisie, une grande partie des mariages sont encore arrangés, conclus entre familles plutôt qu’entre individus.
    Des couples qui ne se connaissent pas, qui ne partagent ni vision, ni attentes, ni compatibilité — et qui se découvrent après le mariage comme deux étrangers forcés de cohabiter.
    Le résultat est inévitable : tensions, incompréhension, frustrations… puis divorce.

    Et pendant qu’un pays entier cherche à comprendre comment reconstruire une cohésion sociale, un député archaïque croit avoir trouvé la solution dans la polygamie …

    Pauvre pays pris dans un engrenage … Un pays qui veut avancer, mais dont certains élus tirent encore la corde vers l’obscurantisme …. HC