La matinée du jeudi 20 novembre 2025 a pris des airs de mobilisation citoyenne : journalistes, photo-reporters, techniciens, correspondants et militants de la société civile ont convergé vers la Kasbah pour rappeler, en images, que la liberté de la presse reste un droit fondamental.
Cette action nationale répond à l’appel lancé le 15 novembre par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Le syndicat avait alerté sur une crise sans précédent : plus de 2000 journalistes toujours privés de carte professionnelle 2025, restrictions visant les correspondants étrangers depuis septembre, précarité grandissante dans les médias publics et privés, retards de salaires, absence de contrats légaux ou d’affiliation sociale. Les révisions statutaires des médias publics – Radio, Télévision nationale et Tap – demeurent gelées depuis janvier 2024, accentuant la fragilité du secteur.
Dans le cortège, les slogans ont porté la voix des manifestants et traduit leur inquiétude autant que leur détermination. On pouvait lire : « Le journalisme n’est pas un crime », « Dehors le décret 54 », « Bloquer l’information, c’est priver les citoyens de leurs droits », « La liberté de la presse : ligne rouge », ou encore « Quand on ferme les portes à la presse, on enferme les esprits dans des cages ».
Les protestataires ont également dénoncé le recours accru au décret 54 pour poursuivre des journalistes, ainsi que la suspension ou le harcèlement de médias indépendants tels que Nawaat, Inkyfada, Al Qatiba ou Legal Agenda.
À travers cette mobilisation, le SNJT a rappelé ses revendications : libération des journalistes détenus, réouverture des médias suspendus et activation urgente des mécanismes institutionnels susceptibles de garantir un environnement médiatique libre, pluraliste et réellement indépendant.
M.B.Z
