Les relations militaires entre la Tunisie et l’Arabie saoudite et les perspectives de leur développement ont été au centre de l’entretien qui a réuni, lundi 24 novembre 2025 au siège du ministère de la Défense, le ministre de la Défense nationale, Khaled Shili, et le chef d’état-major de la Marine royale saoudienne, le lieutenant-général Mohammed Ben Abdelrahman Al Gheribi.
À cette occasion, le ministre a salué la solidité des liens fraternels et l’ancrage historique des relations entre les deux pays, soulignant l’évolution constante du partenariat bilatéral, en particulier dans le domaine militaire. Il a mis en avant la qualité du niveau de coordination entre les deux commandements et la convergence des positions sur les principales questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Khaled Shili a appelé à l’ouverture de nouvelles perspectives de coopération, notamment dans les domaines de la formation, de l’entraînement, de la sécurité maritime, de l’échange d’expertises et des visites entre les deux marines. Il a également insisté sur l’importance du partage d’informations afin d’anticiper les menaces transfrontalières, ainsi que sur la nécessité de finaliser un programme de travail réaliste pour la sixième session de la commission militaire mixte tuniso-saoudienne, prévue en décembre prochain à Tunis.
Pour sa part, le responsable saoudien a exprimé sa satisfaction quant au niveau de coopération existant entre les deux pays dans l’ensemble des domaines, réaffirmant la volonté de Riyad de poursuivre le développement du partenariat militaire avec la Tunisie, dans l’intérêt mutuel des deux parties et au service du renforcement des relations bilatérales.
M.B.Z











Commentaire
Mustapha Stambouli
L’Arabie Saoudite serait en quête de compétences militaires tunisiennes afin de renforcer son armée. Cette collaboration pourrait s’avérer bénéfique pour les deux parties, mais l’État tunisien devrait exiger en contrepartie un investissement significatif en Tunisie. Parmi les demandes prioritaires, le financement du port d’Enfida, qui revêt une importance stratégique pour le développement économique du pays, devrait être au cœur des négociations.
De plus, la modernisation de l’armée tunisienne est essentielle. Cela pourrait se traduire par l’acquisition d’équipements de pointe, permettant à l’armée de s’adapter aux nouvelles menaces et de renforcer sa capacité opérationnelle. Un tel partenariat offrirait également l’opportunité de former les militaires tunisiens aux dernières technologies et stratégies militaires, consolidant ainsi les compétences locales.
En outre, l’État tunisien pourrait insister sur la mise en place d’une ligne de crédit destinée à financer des projets innovants visant à moderniser le secteur public à travers l’intelligence artificielle. Cela inclurait des initiatives dans divers domaines tels que la santé, l’éducation et l’administration publique, permettant ainsi d’améliorer l’efficacité et la transparence des services gouvernementaux.
Il serait également judicieux d’explorer des accords de coopération dans le domaine de la recherche et du développement, favorisant ainsi l’émergence de startups tunisiennes spécialisées dans les technologies avancées. En somme, cette initiative pourrait non seulement renforcer les capacités militaires de l’Arabie Saoudite, mais également propulser la Tunisie vers une ère de modernisation et d’innovation, tout en créant des opportunités économiques substantielles pour le pays.