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Croissance, inflation, investissement : la Banque mondiale dresse un bilan contrasté de l’économie tunisienne

Par Sarra Hlaoui

La Banque mondiale constate un début de reprise pour l’économie tunisienne, portée par une production agricole plus robuste, un regain d’activité dans la construction et une amélioration du tourisme. Selon sa dernière note économique, intitulée « Renforcer les filets de sécurité sociale pour plus d’efficacité et d’équité », le PIB réel a progressé de 2,4% durant les neuf premiers mois de 2025, après plusieurs années de croissance modérée marquées par les séquelles de la crise sanitaire.

La croissance devrait atteindre 2,6% en 2025, avant de se stabiliser autour de 2,4% entre 2026 et 2027. Si les conditions climatiques favorables et le dynamisme retrouvé de certains secteurs soutiennent la reprise, des contraintes structurelles persistent. Parmi elles, des financements extérieurs limités, une productivité en berne et un niveau d’investissement jugé insuffisant continuent de peser sur les perspectives à moyen terme.

Inflation maîtrisée et stabilité macroéconomique : un équilibre délicat à préserver

Sur le front des indicateurs macroéconomiques, l’inflation poursuit sa décrue pour le septième mois consécutif et atteint 4,9% en octobre, contre un pic de 10,4% en février 2023. Cette tendance s’explique notamment par la baisse des prix mondiaux de l’énergie et des céréales. L’inflation alimentaire recule, elle, à 5,6%. En revanche, le déficit du compte courant s’est aggravé pour atteindre 2% du PIB au premier semestre, sous l’effet d’une hausse des importations et d’exportations stagnantes. Les recettes touristiques et les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger ont toutefois contribué à atténuer les pressions extérieures.

Quant aux investissements directs étrangers, ils progressent de 41% sur les sept premiers mois de l’année, principalement grâce aux projets dans les énergies renouvelables, soutenant la stabilité extérieure malgré un accès réduit aux marchés internationaux. Sur le plan budgétaire, le déficit public se réduit à 6,3% du PIB en 2024, tandis que la dette publique avoisine 84,5% du PIB.

Renforcer la protection sociale pour une croissance inclusive et durable

Le rapport consacre par ailleurs un chapitre spécial au système tunisien de protection sociale, en particulier aux programmes d’assistance. Il souligne que le programme de transferts monétaires AMEN a joué un rôle clé dans la réduction de la pauvreté et des inégalités. Sa couverture a triplé en dix ans pour atteindre environ 10% de la population. La Banque mondiale recommande d’améliorer encore le ciblage et l’équité, notamment grâce à des outils numériques renforcés. Elle insiste aussi sur la nécessité d’étendre progressivement l’assurance sociale aux travailleurs informels afin de bâtir un système plus efficace et équitable.

« La Tunisie a réalisé d’importants progrès en matière de couverture en faveur des plus pauvres », affirme Alexandre Arrobbio, représentant résident de la Banque mondiale. « En ligne avec notre partenariat axé sur le capital humain et la résilience, renforcer l’efficacité et l’équité des filets sociaux peut réduire les inégalités et stimuler l’inclusion économique des ménages vulnérables. »

Préserver la stabilité macroéconomique, renforcer la viabilité budgétaire et poursuivre l’extension d’une protection sociale mieux ciblée restent, selon la Banque mondiale, des priorités majeures pour assurer une prospérité partagée. Le rapport appelle également à poursuivre les réformes visant à améliorer la performance des entreprises publiques, la concurrence et le climat de l’investissement.

S.H

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