La journée du jeudi 27 novembre 2025 a débuté tôt devant la Cour d’appel de Bab Bnet, où un sit-in s’est formé à l’appel de la Coordination des familles des détenus politiques. Plusieurs proches, militants et soutiens se sont rassemblés en solidarité avec le prisonnier politique Jaouhar Ben Mbarek, dont l’état de santé inquiète fortement alors qu’il entame son 30ᵉ jour de grève de la faim. La mobilisation coïncidait avec la tenue d’une nouvelle audience dans l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ».
À l’intérieur du Palais de justice, la séance devait reprendre après les tensions de l’audience du 17 novembre : refus des détenus de comparaître à distance, contestation de l’état de santé de Jaouhar Ben Mbarek et demande de récusation du président déposée par Me Samia Abbou. Ces éléments avaient laissé en suspens plusieurs questions qui continuaient de planer au moment où la Cour rouvrait ses portes.
Mais, malgré la présence du public venu en nombre, l’accès au bâtiment s’est révélé strictement limité. Plusieurs proches, avocats et observateurs ont été empêchés d’entrer. Une seule personne par détenu a pu accéder à la salle. Cette restriction a immédiatement suscité des réactions, dont celle de l’ancien député Hichem Ajbouni, qui a dénoncé publiquement l’interdiction d’accès et rappelé que les procès politiques avaient été, par le passé, ouverts aux militants et à la presse.
Alors que les restrictions d’accès semblaient se poursuivre, les premiers entrants prenaient place dans la salle d’audience, dans un climat suspendu. Les familles, la défense et les observateurs attendaient le début de la séance, conscients que cette audience s’inscrivait dans la continuité d’un processus déjà marqué par des reports successifs, des contestations de procédure et l’absence répétée des détenus en raison de la comparution à distance. Autant d’éléments qui nourrissent, depuis des mois, les inquiétudes autour de la transparence et de l’équité du procès.
M.B.Z













