Par Amin Ben Khaled *
De la guerre à l’institution : une anomalie historique
L’Union européenne est née d’un paradoxe. Rarement, dans l’histoire moderne, un espace ravagé par deux guerres mondiales a tenté, dans un laps de temps aussi court, de convertir la violence extrême en architecture institutionnelle. Le continent qui avait exporté la guerre industrielle au reste du monde s’est engagé, après 1945, dans une entreprise inverse : neutraliser politiquement ses propres démons.
Monnaie unique, marché commun, libre circulation, Parlement transnational, Cour de justice, Banque centrale : ces dispositifs composent un édifice sans équivalent historique. Il ne s’agit ni d’un empire ni d’une simple alliance. C’est une construction hybride, née non d’une homogénéité culturelle, mais du refus de la répétition tragique. L’Europe s’est unie non par amour spontané, mais par épuisement de la haine.
Ce « miracle » européen n’a pourtant rien de mystique. Il est le produit d’arrangements, de calculs, de compromis parfois cyniques. Il repose moins sur l’idéal que sur la peur lucide de l’effondrement. Mais c’est peut-être là sa singularité : une utopie fabriquée avec les outils du réel.
Une puissance sans empire dans un monde de prédation
Dans le paysage géopolitique contemporain, l’Union européenne occupe une position instable. Face à l’affirmation stratégique de la Chine, au retour assumé au rapport de force sous Donald Trump, à la militarisation croissante de la scène internationale, l’Europe demeure une puissance incomplète. Elle dispose d’un poids économique majeur, d’une capacité normative considérable, mais reste limitée sur le plan militaire et diplomatique.
Son mode d’action privilégie le droit, la régulation, la négociation. Elle agit davantage par normes que par canons. Cette singularité la rend difficilement lisible dans un monde redevenu brutal. Là où d’autres puissances avancent par le choc, elle avance par procédures. Là où d’autres imposent, elle conditionne.
Cette posture n’est ni purement morale ni entièrement stratégique. Elle relève d’une culture politique forgée dans l’expérience de la guerre totale et de la reconstruction. Mais elle expose l’Union à une vulnérabilité structurelle : celle de devoir produire du temps dans un monde saturé d’urgence.
L’Europe face à elle-même : populismes et désagrégation intérieure
L’Union n’est pas seulement fragilisée de l’extérieur. Elle est travaillée de l’intérieur par des forces centrifuges puissantes. Les populismes se nourrissent des peurs économiques, des flux migratoires, du sentiment de déclassement, de la défiance envers les élites. Le Brexit a matérialisé la possibilité du retrait. Les tensions entre États membres sur les questions budgétaires, démocratiques ou migratoires révèlent une fracture persistante entre le projet et ses nations.
L’Europe est ainsi prise dans une contradiction fondamentale : elle est trop intégrée pour être une simple coopération, mais pas assez pour être une véritable puissance politique unifiée. Elle avance dans un entre-deux permanent, zone instable où s’affrontent l’aspiration à l’unité et la résistance des souverainetés.
C’est cette indétermination même qui constitue son laboratoire. L’Europe n’est pas un bloc, elle est un processus. Un corps politique sans forme définitive, dont les membres ne cessent de se disputer la direction tout en redoutant la dislocation.
La Tunisie et l’Europe : une relation fondatrice mais asymétrique
La relation entre la Tunisie et l’Union européenne s’inscrit dans une temporalité longue. L’accord d’association de 1995, entré en vigueur en 1998, marque un moment structurant : intégration progressive au marché européen, ouverture commerciale, programmes d’appui économique et institutionnel.
Depuis, l’Union est devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie, son principal investisseur et son principal bailleur de fonds. Cette centralité économique a façonné l’économie tunisienne en profondeur. Mais elle a aussi installé une asymétrie durable : dépendance commerciale, vulnérabilité aux chocs extérieurs, exposition accrue aux conditionnalités.
Ce partenariat n’est ni une tutelle coloniale déguisée ni une solidarité désintéressée. Il s’agit d’une relation d’interdépendance inégale, structurée par des rapports de force réels, mais aussi par une communauté d’intérêts partagée autour de la stabilité méditerranéenne.
Migration : mirage et mur
Pour une partie importante de la jeunesse tunisienne, l’Europe n’est pas d’abord une institution. Elle est une projection. Un espace fantasmé où l’avenir semble encore possible. Face à l’impasse économique, au chômage, à la restriction des horizons sociaux, le désir de départ se transforme en nécessité intérieure.
L’Europe devient alors un symbole ambivalent : promesse de salut et machine de tri. L’autre rive est à la fois l’appel et l’obstacle. La Méditerranée agit comme un seuil initiatique tragique. Certains la franchissent. D’autres s’y dissolvent.
Cette tension révèle un paradoxe : l’Europe se protège de plus en plus par ses frontières, mais elle continue d’aimanter les corps et les imaginaires. Sa puissance n’est pas seulement économique ; elle est symbolique. Elle attire même ceux qu’elle repousse.
Populisme tunisien et désorientation stratégique
La Tunisie n’échappe pas au climat global de repli identitaire. Le discours populiste, fondé sur la dénonciation des élites, la suspicion vis-à-vis de l’étranger et la glorification d’une souveraineté abstraite, gagne du terrain. L’Union européenne devient parfois le réceptacle de colères diffuses : partenaire soupçonné d’ingérence, de duplicité, de pillage économique.
Ce récit séducteur fonctionne parce qu’il simplifie. Il transforme la complexité des interdépendances en un affrontement moral entre un « nous » pur et un « eux » corrupteur. Mais cette simplification est politiquement dangereuse. Elle nourrit l’illusion de l’autarcie dans un monde où aucun pays, a fortiori de taille moyenne, ne peut survivre seul.
Ni soumission ni rupture : la voie étroite de la responsabilité
La relation tuniso-européenne ne peut être pensée ni dans la soumission technocratique ni dans la rupture romantique. Elle exige une politisation lucide. Un rapport adulte, fondé sur l’intérêt mutuel, mais aussi sur la dignité réciproque.
L’Union ne peut limiter sa lecture de la Tunisie à une fonction de rempart migratoire ou de zone tampon sécuritaire. Une telle vision réductrice alimente l’instabilité au lieu de la contenir. Le développement n’est pas un effet secondaire de la sécurité ; il en est la condition.
La Tunisie, de son côté, ne peut évacuer ses propres responsabilités dans l’échec de son modèle économique, la persistance de la corruption, l’affaiblissement de l’État social, la paralysie des réformes structurelles. L’interdépendance n’efface pas la responsabilité interne.
Un monde fragmenté, une Méditerranée sous tension
La reconfiguration actuelle de l’ordre mondial bouleverse profondément l’équilibre méditerranéen. Les grandes puissances redéploient leurs stratégies sur un mode compétitif. Les alliances deviennent mouvantes. Le droit international s’effrite. Dans ce contexte, la relation entre la Tunisie et l’Europe acquiert une dimension stratégique nouvelle.
Elle ne relève plus seulement du commerce, de l’aide ou de la coopération technique. Elle touche à la question de la place de la Méditerranée dans le nouvel échiquier mondial. Zone de fracture, de passage, de rivalités, elle est appelée à redevenir un espace de projection des tensions globales.
L’Europe comme expérience humaine inachevée
L’Union européenne n’est ni un modèle achevé ni une forteresse morale. Elle est une expérience humaine incomplète. Une tentative historique pour convertir la violence en règle, la rivalité en procédure, le chaos en organisation.
La Tunisie, elle aussi, est une expérience inachevée. Une révolution suspendue, un État fragile, une société traversée de contradictions, d’élans et de fatigue. Entre ces deux entités imparfaites, le lien ne peut être ni sacralisé ni rompu. Il doit être reconfiguré.
Nous et l’Europe : une question existentielle
La Méditerranée n’est pas une frontière étanche. Elle est une membrane. Elle filtre, elle relie, elle laisse passer les drames autant que les échanges. La question de l’Europe pour la Tunisie n’est pas géographique. Elle est existentielle.
L’Europe est un miroir dans lequel la Tunisie observe ses propres manques, ses promesses inabouties, ses rêves contrariés. La Tunisie, de son côté, est un révélateur pour l’Europe : révélateur de ses contradictions, de ses limites, de sa capacité réelle à incarner ses valeurs hors de ses frontières.
Entre les deux rives ne se joue pas seulement une relation diplomatique. Se joue une interrogation plus profonde sur la possibilité, dans un monde brutalisé, de maintenir des formes de coopération fondées sur autre chose que la force nue.
L’Union européenne n’est pas un salut. La Tunisie n’est pas une victime passive. Mais leur relation demeure l’un des lieux décisifs où se mesure, aujourd’hui, la possibilité d’un rapport digne, lucide et responsable entre le Nord et le Sud.
*Avocat au barreau de Tunis











16 commentaires
Citoyen_H
@Gg 22h43 BEN VOYONS,
France24, i24, CNEWS, CANAL+, BFM-WC, France info, TF1, LCI, FR2, FR3, Arte, etc… chantent tous la même chanson sous la direction du chef d’orchestre, Mainstream !!!
EIles sont infiltrées, jusqu’à leur plus petite particule atomique, par la mafia des usuriers et des voleurs d’organes.
https://x.com/news_and_truth/status/1994655063298478134?t=siJ9gotype5bwcJxjmFbzg&s=08
Citoyen_H
@Gg
Si tu es disposé, je pourrais éventuellement te faire un petit condensé sur Nathalie Bondil, directrice de l’institut du monde arabe.
Encore, une grosse arnaque, à la sauce CNEWS !!!
Citoyen_H
@Gg 29/11/2025 | 17h28
OH, VOYEZ-VOUS CA.
RIEN QUE CA …..
« Pamphlet condamné par l’ARCOM, qui veille à la pluralité de l’information, et n’a retenu aucune des accusations portées contre CNEWS. »
BIEN ENTENDU, tu espères qu’on va te croire sur parole.
Je suppose que tu détiens cette info de i24 !
PARLONS-EN UN PEU DE TON « ARCOM » et de son président.
Le président de l’Arcom, Martin ADJARI , n’est en poste que depuis février 2025, et pourtant, il a déjà participé aux événements suivants avec le CRIF :
– 4 avril 2025 : Rencontre bilatérale.
– 9 juillet 2025 : Réunion inter-associative initiée par la ministre Aurore Bergé.
– 6-7 octobre 2025 : Exposition mémorielle.
– 12 novembre 2025 : Soirée-débat commémorative.
Rappel : l’une des trois missions officielles du CRIF, décrite sur son site, est « la défense de l’État d’Israël ».
Quant à Bolloré, le patron de CNEWS » et CANAL+, tout le monde, ou presque, connait sa généalogie !!!!
Donc, à ton tour de « recirculer », la FOURBERIE a toujours été ton violon d’Ingres !!!!!!!
Cesse donc d’essayer d’enfumer les gens.
À chaque fois, tu t’enfonces encore plus.
Jettes en un mot à ton pote Ali Labyedh, le Chalghoumi de ce site, qui vient à chaque fois à la rescousse, quand un des trolls, Shlomo & Co, sont pris à partie
Gg
Tiens, « Citoyen » H :
france24.com/fr/info-en-continu/20251127-l-arcom-ne-constate-pas-de-manquement-au-pluralisme-sur-cnews-sur-la-p%C3%A9riode-vis%C3%A9e-par-rsf
J’espère que tu sais ouvrir le lien!
Gg
Aaaah…. nous y voilà : la défense d’Israël.
Ben oui, pas de problème avec la défense d’Israël et des juifs en France.
Gg
@ Citoyen H et aux autres commentateurs
Bien qu’hors sujet, je reviens m’expliquer car je crois que c’est important.
Je présente aussi mes excuses à l’auteur de l’article pour le dérangement, bien que ce que je vais dire soit très partagé en Europe.
Vous m’avez lu, je vous ai lu, le clash est total. Vous vous dites de moi que je suis un épouvantable raciste, eh bien non, c’est même le contraire.
Un vieil adage dit « A Rome, vis comme les romains! ». Tout est là.
Mon souci est que ma femme, née tunisienne, musulmane, ayant acquis la double nationalité en 2021, puisse continuer à vivre en France. Car elle y est heureuse.
Lorsque nous nous sommes connus, il ya 13 ans, la première phrase entière qu’elle m’a dite en français, fut « sors moi de là! ».
De là… c’est à dire qu’elle ne supportait plus de devoir porter le foulard, de ne jamais pouvoir sortir autrement qu’accompagnée par un mâle de la famille ou un voisin, de se soucier de sa virginité comme si c’était sa seule qualité etc…
Elle voulait vivre en France, pour être l’égale des hommes, se vêtir comme elle voulait, sortir quand elle voulait sans être chaperonnée, dire, lire et penser comme elle le voulait.
Et nous avons fait en sorte de réaliser son rêve.
Et aujourd’hui, dans le chaos sociétal que nous vivons, mon souci est qu’elle puisse continuer à vivre comme une femme libre, à égalité de droits avec tout homme.
D’autres Tunisiens, amis en France, ont le même souci. Des gens bien, respectueux du pays, de ses lois et traditions, sans pour autant renoncer à leur culture d’origine et à leur religion.
Il se trouve que cette osmose, cette intégration, est gravement remise en question par vos comportements. Prosélytisme islamique éhonté et agressif, attentats « petits » et grands, profs égorgés, policiers caillassés et parfois aussi égorgés jusque chez eux, églises et cimetières vandalisés, comportements agressifs, violences de toutes sortes, femmes attaquées dans les rues… vous êtes largement sur-représentés dans ces crimes et délits, vous créez le rejet vos cultures d’origine.
Vous êtes les seuls immigrés à vous comporter de la sorte (j’inclus les Afghans et autres du même acabit).
Nous allons droit vers ce qui pourrait être une sorte de guerre civile.
Et par voie de conséquence, je suis farouchement opposé à cette gauche qui vous récupère pour des raisons purement électorales, et qui, en vérité n’a rien à cirer de vous et de la Palestine.
Mon Dieu si vous saviez le mal que vous vous êtes fait en défilant avec le drapeau palestinien jusque sur et dans nos lieux emblématiques!
C’est tout cela que vous commencez à payer, et que vous ne comprenez pas.
Il est urgent de remettre « L’église au centre du village », autre jolie expression…
Gg
@ Citoyen H
Reportage de complètement d’enquête?
Non, pamphlet à charge contre CNEWS, totalement partisan de la part d’un service public au service des idéologie de gauche.
Pamphlet condamné par l’ARCOM, qui veille à la pluralité de l’information, et n’a retenu aucune des accusations portées contre CNEWS.
Donc nul et non avenu, circulez, il n »y a rien à voir!
Rationnel
L’Europe et la Tunisie font face aux mêmes défis structurels (endettement massif, déficits, déclin économique et industriel, érosion de confiance, vieilissement), engendrés par les mêmes types d’acteurs. La cause principale réside dans la formation de l’élite dirigeante, largement dominée, dans les deux cas, par la fraternité des avocats et des hommes de droit. Le réflexe pavlovien, face à toute difficulté, est de promulguer davantage de lois.
Devant l’explosion de la révolution de l’intelligence artificielle, l’Union européenne a répondu en adoptant l’AI Act, un cadre juridique exhaustif, alors même qu’elle est en retard et ne joue qu’un rôle marginal dans cette nouvelle industrie dominée par les États-Unis et la Chine. L’UE se positionne en régulateur plutôt qu’en innovateur. La Tunisie illustre ce même déséquilibre : après la révolution de 2011, le pays a enfanté deux constitutions et une centaine de nouveaux cadres législatifs. Pourtant, l’économie a stagné, le niveau de vie a chuté, et l’État de droit a subi une érosion.
Ce contraste souligne la différence avec l’élite dirigeante chinoise. La Chine est historiquement gouvernée par des ingénieurs, des problem-solvers par formation. Depuis 1993, tous ses Présidents sont diplômés en ingénierie, favorisant une approche pragmatique axée sur la solution technique et la planification concrète.
Gg
@ Citoyen H
Nous parlions de l’Europe.
Mais puisque vous évoquez
« la France avec tous ses goyim !
C’est d’une homogénéité sans égale »,
il faut dire que la France est judeo-chrétienne, en dépit de la vague d’antisémitisme fanatique importée depuis quelques années.
Citoyen_H
AURIEZ-VOUS,
à tout hasard, vu le complément d’enquête de ce jeudi 27/11 ??
« Complément d’enquête » sur CNews : « On ne va plus faire que du muslim », que révèle l’émission de France 2 ?
Je n’en dirais pas plus !!
Hannibal
l’Europe est la clé de voûte du monde
zaghouan2040
Excellente chronique l’une des meilleures jamais publiée dans BN
Le fait maghrébin est incommensurable au fait européen et réciproquement
La fixation la fascination qu’entretient notre jeunesse vis a vis de l’Europe est pathogique une pathologie collective qui nous dédouane de la nécessité de l’introspection de l’effort de réflexion sur ce que nous étions avant l’ignominie de la colonisation et sur ce que nous sommes devenus 70 ans après l’indépendance
Tant que cette réflexion collective cette mise en lucidité de asse n’est pas entamée nous resterons des zombies répugnants hallucinés par l’Europe tournant en rond autour de cette Civilisation tels des vagabonds en quête d’asile
De gré ou de force
Il faut me semble t-il mettre un terme à ce déséquilibre existentiel radical qui sans cesse nous ramène à notre condition de bougnouls non pas du fait des Européens mais de notre propre fait : de notre sauvagerie intrinsèque soigneusement occultées de la dictature et l’ignominie policière dans laquelle on se complaît de l’absence de l’État de Droit de la culture du travail de la droiture et du mérite
Gg
» [l’UE] née non d’une homogénéité culturelle… »
Mais si! Tous les peuples qui la constituent sont chrétiens.
André Malraux a très justement dit qu’ « une civilisation est tout ce qui s’agrege autour d’une religion ».
A preuve les problèmes (euphémisme) qui apparaisent avec la religon importée, l’islam.
L’UE doit retrouver la fierté d’être chrétienne…
Citoyen_H
CERTAINEMENT
C’est pour cela que le CRIF gouverne la France avec tous ses goyim !
C’est d’une homogénéité sans égale
C’est aussi limpide que l’eau de roche.
Citoyen_H
IDEM POUR
pour le reste des pays du monde, infiltrés jusqu’à la moelle par les champions du monde, sans foi ni loi, de l’usure et du vol d’organes.
ali.labyedh
Le Crif gouverne la France?C’est un argument digne du café de commerce de Bab Souika!!!!Les élections en France sont aux suffrages directs et donc aucun lobby ne peut intervenir.La France n’est pas le Zaïre ou l’Algerie ni même la Tunisie.Si le Crif gouvernait la France comme vous le dites,la France n’aurait pas accueilli des millions d’arabes en leur octroyant les memes droits que les francais et surtout les juifs auraient imposé l’expulsion des arabes comme ils avaient expulsé les palestiniens de leur terre