Peu après son arrestation, une vidéo bouleversante de Chayma Issa a été publiée sur Facebook, samedi 29 novembre 2025.
La militante politique et figure de l’opposition a enregistré la vidéo dans la matinée avant de rejoindre la marche qui a été organisée par plusieurs acteurs de la société civile et partis politiques contre la répression.
« Si vous êtes en train de regarder cette vidéo, c’est que j’ai été arrêtée », a-t-elle lancé d’emblée. « Un verdict inique et d’une sévérité accablante vient d’être prononcé contre moi : vingt années de prison pour un crime que je n’ai jamais commis. Mon seul ‘tort’ aura été de croire que je vivais dans un pays démocratique et libre, et que, comme femme, je pouvais exprimer mes convictions et participer à la vie politique sans intimidation ni persécution », a-t-elle noté.
« Depuis que j’ai déclaré mon opposition au coup d’État du 25-Juillet et au pouvoir en place, je subis un harcèlement incessant, dont le jugement annoncé hier n’est que l’ultime manifestation », a-t-elle ajouté.
« Hier encore, face au juge, j’affirmais pouvoir démontrer l’ensemble des mensonges dont ce dossier est tissé et j’ai demandé un procès juste, un procès équitable », a-t-elle affirmé rappelant que les revendications des prisonniers politiques dans ce dossier ont été refoulées.
« Nous ne sommes ni terroristes ni comploteurs ; nous n’avons ni armes ni argent. Tout ce que nous possédons, c’est notre conscience et l’amour indéfectible que nous portons à notre patrie », a-t-elle souligné avant de fondre en larmes. « Si vous visionnez ces images, c’est que je ne reverrai plus mon fils, mon père, ma famille (…) Continuez de défendre les droits et les libertés, défendez votre liberté. C’est tout ce qui importe, car l’injustice que nous subissons aujourd’hui peut, demain, vous atteindre à votre tour. Je vous aime. Tunisiens, restez unis. »
Chayma Issa a été arrêtée au cœur de la manifestation en défense des libertés organisée au centre-ville de Tunis. Selon plusieurs témoins, dont l’avocate Dalila Ben Mbarek Msaddek, des agents en civil l’auraient interpellée alors qu’elle marchait parmi les manifestants. L’opération s’est déroulée rapidement, dans une forte cohue, sous le regard choqué des participants.
L’arrestation a immédiatement suscité l’indignation de la foule. Des slogans dénonçant la répression ont fusé, et l’atmosphère s’est brusquement tendue.
N.J













9 commentaires
zaghouan2040
Ce régime est une aberration pathologique le produit d’un système politique institutionnel et culturel détourné de sa légitimité et sa raison d’être
Chaque jour il s’enfonce davantage dans le délire paranoïaque et l’illégitimité
jamel.tazarki
— Liberté pour madame Chayma Issa ! Vingt ans de prison, c’est non seulement de l’injustice, mais aussi de la pure folie ! Je me demande comment Kais peut dormir la nuit en causant des injustices infinies aux Tunisiens et à la Tunisie. Est-il encore un être humain doté de raison, d’émotions et d’empathie? Ce qu’il inflige à ses adversaires (je dis bien adversaires, et non ennemis) est horrible.
Il est injuste de maintenir M. Ayachi Zammel et Mme Siwar Bargaoui en prison pendant des années supplémentaires. En effet, aucune preuve convaincante de leur culpabilité n’existe. D’ailleurs, une juge tunisienne intelligente a libéré M. Zammel, mais d’autres juges l’ont contredite, ce qui a eu des conséquences fatales pour elle. La faute revient également à une loi électorale et à une constitution très mal conçues. Pleines d’erreurs !
– Liberté pour tous les détenus politiques et pour les victimes de la liberté d’expression.
– Il n’y a pas de justice sans l’instauration d’une Cour constitutionnelle et d’un Conseil supérieur de la magistrature dont la majorité des membres serait élue et non nommée par le président de la République.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
jamel.tazarki
Introduction: Selon la constitution de KS, en cas de désaccord entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et les membres du « Conseil national des régions et des districts », le dernier mot reviendrait à KS lui-même. Or, tout le monde sait que les membres de ce conseil ne sont pas objectifs et ne servent qu’à satisfaire les désirs de KS, même si ses décisions sont contreproductives pour la Tunisie. KS leur a en effet accordé de nombreux privilèges, ce qui les rend incapables de prendre des décisions objectives pour le bien de la Tunisie et des Tunisiens. Ils ne peuvent pas ainsi contredire celui qui les a gâtés par ses différents décrets.
– Nos députés n’ont en réalité aucun pouvoir législatif. En effet, c’est l’exécutif qui gère le législatif à travers les membres du soi-disant « Conseil national des régions et des districts », qui, par leur opposition à l’ARP, transmettent les décisions législatives à KS –> à l’exécutif.
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Quelle constitution intelligente, écrite en solo, au seul profit du solo!
Pourquoi Jaouhar Ben Mbarek crève-t-il en prison ? Oui, parce qu’il s’est opposé à la constitution écrite en solo par Kaïs Saïed, au seul profit de ce dernier!
Je donne la procédure prévue par la constitution de KS de 2022 en en cas de désaccord entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD):
a) Commission mixte paritaire : En cas de désaccord sur un projet de loi, une commission commune composée de dix membres (cinq de chaque chambre) est créée pour tenter de trouver une solution dans un délai de sept jours.
b) Renvoi aux chambres : Si la commission parvient à un accord, la solution proposée est soumise à l’approbation de l’assemblée générale de chaque chambre.
C) Transfert au Président : C’est seulement si la commission ne parvient pas à une solution, ou si les assemblées générales des deux chambres n’approuvent pas la solution proposée, que le projet de loi est transmis au Président de la République pour promulgation.
Dans ce scénario spécifique, le Président KS reçoit le texte en l’état après l’échec de la conciliation parlementaire, son rôle reste celui de la promulgation de la loi, selon les termes définis par le processus parlementaire et le décret-loi régissant les relations entre les deux chambres.
Question : quel est le rôle de la Cour constitutionnelle dans ce processus ? Aucun, car nous n’en avons pas (KS nous la refuse). C’est le président de la République KS qui joue ce rôle, à la suite d’un désaccord entre l’Assemblée des représentants du peuple et l’ARP !
jamel.tazarki
Nous sommes dans une situation où les structures de contrôle démocratique ont été neutralisées. Ces structures reposent sur la séparation des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire) pour garantir un équilibre, ainsi que sur des institutions indépendantes, comme les tribunaux. Elles incluent également des mécanismes, comme les élections libres et justes, la liberté de la presse, de réunion et d’expression, et la participation citoyenne (consultations publiques, budgets participatifs).
1) Institutions et mécanismes de contrôle:
– Contrôle du législatif sur l’exécutif : Le Parlement a le pouvoir de contrôler et d’interroger le gouvernement.
– Institutions indépendantes : Des organismes comme les tribunaux ou des institutions spécialisées (contrôle de police, etc.) veillent à la légalité des actions gouvernementales et au respect des droits fondamentaux.
– Libertés fondamentales : La liberté de la presse, de réunion et d’association permet la discussion publique et le jugement de l’action du gouvernement.
– Participation citoyenne : Les citoyens peuvent participer directement au processus décisionnel par le biais de référendums, de consultations publiques, de conseils citoyens ou de budgets participatifs
2) Pas de justice sans le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont les membres sont élus et non pas nommés par le Président de la République.
– Le CSM garantie l’indépendance et l’impartialité de la justice, condition nécessaire à l’État de droit. En gérant la carrière des magistrats et en statuant sur leurs nominations et leur discipline, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) contribue à assurer un système judiciaire indépendant des pressions extérieures.
– Le CSM est le conseil de discipline des magistrats, ce qui lui permet de traiter / contrôler des comportements des juges et procureurs et de veiller à ce que l’institution judiciaire respecte ses devoirs de déontologie.
– Le CSM renforce l’indépendance des magistrats en évitant toute ingérence politique ou hiérarchique, et en garantissant que les jugements seront basés uniquement sur le droit et les faits du dossier
– Le CSM contribue à maintenir la confiance du public dans l’institution judiciaire, car l’indépendance et l’impartialité de la justice sont nécessaires pour un procès équitable,
– Le CSM garantit que l’égalité de tous devant la loi sera respectée, car elle repose sur l’accès à une magistrature impartiale.
– Les justiciables peuvent saisir le CSM pour dénoncer le comportement d’un magistrat, renforçant ainsi le contrôle de ses actions et sa responsabilité.
3) Pas de justice sans la cour constitutionnelle
– L’importance d’une cour constitutionnelle réside dans sa mission de garantir le respect de la Constitution et de l’État de droit, en s’assurant que les lois sont conformes à la loi suprême du pays. Elle protège les droits et libertés fondamentaux des citoyens, limite le pouvoir du législateur et assure l’équilibre entre les pouvoirs publics.
– Rôle principal:
— Contrôle de constitutionnalité des lois : Vérifie si les lois et règlements sont conformes à la Constitution et à d’autres textes à valeur constitutionnelle, comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
— Protection des droits et libertés : Protège les droits et libertés fondamentaux des citoyens, en particulier en cas de contestation d’une loi existante (par exemple, via la QPC ou Question Prioritaire de Constitutionnalité).
— Régulation des pouvoirs publics : Assure le bon fonctionnement des institutions de l’État et veille à l’équilibre des pouvoirs.
— Contrôle des élections : Veille à la régularité des élections nationales (présidentielle, législatives, référendum) et proclame les résultats.
— Avis et contentieux : Peut être amenée à donner des avis dans des situations spécifiques et traiter des contentieux.
— Garantie de la stabilité démocratique : Assure la stabilité démocratique en protégeant la Constitution des atteintes potentielles d’une majorité parlementaire, surtout dans des pays ayant connu des régimes autoritaires.
jamel.tazarki
Toutes les lois qui n’auront pas été soumises à un contrôle de constitutionnalité exercé par la Cour constitutionnelle finiront dans une poubelle. –> 1ère priorité : est de créer une Cour constitutionnelle, sur la base d’un CSM, dont les membres sont élus et non pas nommés par le Président de la République. La Tunisie a besoin d’un État de droit, et non pas d’une dictature.
Ce dont la Tunisie a urgemment besoin :
– 1. D’une Cour constitutionnelle, –> avant la promulgation d’une loi, elle devrait être soumise à un contrôle de constitutionnalité exercé par la Cour constitutionnelle, ce qui nécessite une constitution sans erreurs de pensée, sans contradiction, sans dilemme, et non écrite en solo, sur mesure. Même les lois et les décrets ne devraient pas être en contradiction avec la Constitution.
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Malheureusement, la Tunisie fonctionne aujourd’hui à travers une confusion de décrets présidentiels, qui se placent, par abus de pouvoir, au-dessus de la constitution et des lois.
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Je rappelle la hiérarchie des textes dans les pays démocratiques (la « pyramide du droit ») :
a) Constitution, protégée par la Cour constitutionnelle ; b) Lois ; c) Décrets et arrêtés ; d) Circulaires.
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Ce qui est nullement vérifié en Tunisie : la preuve est la déformation de la loi électorale (« amendement ») à quelques jours de la récente élection présidentielle.
– 2. D’une justice indépendante,
-3. D’un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République.
–> La fonction première du CSM est d’assurer l’égale application de la loi et de protéger les droits et libertés des personnes, notamment contre l’éventuel arbitraire du pouvoir.
–> Par ses prérogatives le CSM contribue à la gestion des ressources humaines du corps de la magistrature. Par son rôle disciplinaire, il vise à garantir l’exemplarité des juges et procureurs. Enfin, par ses travaux, il est une instance de réflexion sur le fonctionnement de la justice, sa déontologie et les valeurs de l’Etat de droit doivent guider son action.
– 4.D’une Cour de cassation dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République –> la Cour de cassation est le juge du droit. Elle a pour mission de contrôler et d’unifier l’interprétation de la loi afin que les règles de droit soient appliquées de manière identique par l’ensemble des tribunaux et des cours d’appel de l’ordre judiciaire. Elle ne réexamine pas les faits qui sont à l’origine du litige, mais vérifie que la loi a été correctement appliquée et que les règles de procédure ont été respectées. La Cour de cassation ne se prononce donc pas sur le conflit qui oppose les parties, mais sur la qualité de la décision de justice qui a été rendue. –> Dans certains cas, on ne peut pas faire appel d’un jugement, alors il faudrait faire recours à un pourvoi en cassation, qui ne rejugera pas l’affaire sur le fond mais vérifiera le respect des règles de droit.
– 5. D’une loi électorale intelligente, sans erreurs de pensée, sans contradictions, sans dilemmes, et non écrite en solo…
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Je cite : « l’aberration de demander des parrainages non numérisés et non soumis à l’obligation d’une signature légalisée, et donc facilement contestables a posteriori [. . .] de ces faits, chaque personne peut revenir sur son parrainage pour des raisons politiques ou pour faire chanter le concerné » voir Business News TN du 17/09/2024 | 10:28.
– 6. D’une Constitution intelligente, sans erreurs de pensée, sans contradictions, sans dilemme, et non écrite en solo…
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Je cite Mr. Sofiene Ben Hamida : « En août 2022, il [KS] jette à la poubelle un projet collectif de constitution et publie sa propre constitution. Tant pis pour ce peuple nigaud qui a avalé, sans réagir, la couleuvre des quarante-six erreurs qui se sont faufilées dans le texte publié :))
Voir Business News TN du 06/04/2025 à 15:59.
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Je cite M. Mohamed Abbou : « Selon la Constitution actuelle, en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle. Voir Business News TN du 19/01/2025 à 17:27.
C’est-à-dire qu’« en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle ». –> Mais nous n’avons pas de Cour constitutionnelle, et ainsi pas de président de la Cour constitutionnelle. –> Et prétendre que notre constitution est géniale 🙂
– 7. Des débats socio-économiques et politiques de haut niveau.
–> Notre récente élection présidentielle était dépourvue de tout débat socio-économique…
– 8. D’élections législatives, présidentielles et communales (municipales) justes et équitables,
L’absurdité des 10000 parrainages non numérisés et non soumis à l’obligation d’une signature légalisée, et donc facilement contestables à posteriori, et qu’aucun candidat n’a pu passer saint et sauf, à l’exception de KS par sa position…
– 9. La séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
PS : Je n’ai aucune ambition politique, je voudrais tout simplement revenir à mon village, Tazarka, et vivre dans un État de droit.
Fares
Merci Kaisoune!
Merci d’avoir créé une panoplie de résistants et de héros par ces incarcérations folles et non justifiées. Comme ça on aura plusieurs candidats présidentiables aux prochaines élections qui suivront un coup d’Etat qui devient de plus en plus probable. Il faut arrêter cette mascarade cruelle.
HatemC
Ce régime doit tomber.
Arrêter des femmes parce qu’elles défendent les droits et les libertés, intimider, poursuivre, terroriser… c’est le retour assumé du Ben Ali 2.0.
La vidéo de Chayma Issa, publiée juste avant son arrestation, est un cri d’alerte d’une violence absolue :
20 ans de prison pour une opinion.
20 ans pour avoir refusé le coup d’État du 25-Juillet.
20 ans pour avoir cru que la Tunisie pouvait encore être un pays libre.
Les intimidations, les procès politiques, les arrestations arbitraires… tout cela ne cessera qu’avec le départ de ce régime qui étouffe la Tunisie.
On ne protège pas une nation en enfermant ceux qui la défendent….HC
zaghouan2040
Et tout cet arbitraire ignoble sur la base de délires pathologiques
ZARZOUMIA
illi ihib ilillou yashir illil bkoulou , idem pour el bassassa lkoul ./