Léon XIV est arrivé dimanche 30 novembre 2025 au Liban en messager de paix. Il a appelé les Libanais, frappés par une crise profonde et la crainte d’un nouveau conflit avec Israël, à ne pas émigrer et à se réconcilier. Le Liban est la seconde étape de son premier voyage international, après la Turquie.
L’exode massif au cœur du message papal
Au palais présidentiel, il a exhorté la population à « rester » dans son pays malgré l’effondrement économique qui a accéléré l’exode depuis 2019. Il a également pressé les dirigeants de « se mettre au service du peuple » et rappelé que le bien commun devait primer sur les intérêts partisans. La crise, largement imputée à une classe politique accusée de corruption et de clientélisme, a vidé le pays de ses forces vives. Selon le centre al-Doualiya, 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024.
La visite, accueillie avec un enthousiasme rare, a rassemblé des foules sous une pluie battante. Le pape a affirmé que « le peuple libanais est un seul peuple », tandis que son cortège traversait la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah récemment visé par des frappes israéliennes. Malgré un cessez-le-feu, Israël a intensifié ses attaques ces dernières semaines.
Un pays fracturé et un pontife attendu
Premier pape à se rendre au Liban depuis Benoît XVI en 2012, Léon XIV arrive dans un pays où les chrétiens, bien que toujours influents, sont devenus minoritaires. Le président Joseph Aoun a défendu le Liban comme « modèle unique de coexistence » entre chrétiens et musulmans, un modèle « irremplaçable ». Le système politique garantit une parité confessionnelle devenue fragile avec le temps.
Le voyage survient alors que Léon XIV affirme un style prudent, soucieux d’équilibre, tout en répétant ses appels à l’unité et au respect de la diversité religieuse.
Le 8 mai 2025, Léon XIV, nom choisi par le cardinal américain Robert Francis Prevost, est devenu le premier souverain pontife originaire des États-Unis. Âgé de 69 ans, ancien préfet du Dicastère pour les évêques, il est reconnu pour son sens du dialogue et son approche stratégique.
Son élection, annoncée par la fumée blanche à la chapelle Sixtine, a provoqué une immense ferveur place Saint-Pierre. Il succède au pape François, décédé le 21 avril à 88 ans, dont le pontificat avait marqué l’Église par la défense des pauvres, l’écologie et des réformes profondes.
BN avec AFP










