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Routes et ponts : le ministère dévoile un réseau sous tension et des milliards à investir

Par Imen Nouira

Khaled Latrach, directeur général des ponts et chaussées au ministère de l’Équipement, a détaillé, lundi 1er décembre 2025, lors de l’émission Yaoum Said sur la Radio Nationale animée par Nabila Abid, l’état des routes et des ponts en Tunisie ainsi que les projets d’entretien et de modernisation en cours et à venir.

Un réseau routier national diversifié mais à renforcer

Selon Khaled Latrach, la Tunisie dispose d’un réseau routier structuré mais nécessitant encore des efforts d’entretien et de modernisation. La longueur totale des routes relevant du ministère de l’Équipement s’élève à 200.000 kilomètres (km), répartis comme suit :

  • 4.750 km de routes nationales, soit 24 % du réseau ;
  • 6.513 km de routes régionales, représentant 33 % du réseau ;
  • 5.940 km de routes locales, soit 30 % du réseau ;
  • 58.800 km de chemins ruraux, dont environ 50 % sont aménagés et carrossables.

M. Latrach a rappelé que certaines routes et chemins ruraux relèvent d’autres institutions, notamment le ministère de l’Agriculture et les municipalités. Cependant, le ministère de l’Équipement conserve la responsabilité des routes carrossables et des chemins principaux.

Concernant l’état général des infrastructures, environ 50 % des routes et 50 % des chemins ruraux sont jugés en état acceptable ou bon. Les routes à grande circulation, quant à elles, disposent d’environ 12.180 km aménagés et restent prioritaires pour les opérations de maintenance.

Les ponts et ouvrages hydrauliques : un réseau surveillé

La Tunisie compte environ 3.800 ouvrages hydrauliques et techniques, incluant des ponts de plus de trois mètres de largeur. Selon le directeur général, ces ouvrages font l’objet d’une maintenance annuelle, complétée par des inspections régulières.

Dans le cadre d’un partenariat avec la JICA (Agence japonaise de coopération technique), le ministère met en place un système de suivi et de contrôle des ponts à l’image de celui appliqué au Japon, avec formation d’ingénieurs et recommandations techniques visant à prévenir tout incident futur.

Des budgets conséquents mais encore insuffisants

Le budget alloué à l’entretien routier et aux ponts pour l’année en cours est estimé à 600 millions de dinars, couvrant :

  • la réparation des zones endommagées ;
  • l’entretien des chaussées et des bordures ;
  • la signalisation horizontale et verticale ;
  • la gestion des eaux pluviales et l’entretien des ouvrages techniques.

Cependant, ce budget de 600 millions de dinars n’est pas suffisant, ce qui explique l’état actuel des routes : l’État est obligé de se concentrer sur les maintenances urgentes.

Pour 2025, 76 projets ont été réalisés pour un coût total de 4,2 milliards de dinars, tandis que le budget prévu pour 2026 atteindra 6,8 milliards de dinars, incluant de nouveaux projets de modernisation et de renforcement.

Parmi les projets majeurs figurent :

  • 450 Km de préparation et pavage en asphalte de routes dans 21 gouvernorats ;
  • La RN13 reliant Kasserine – Sidi Bouzid à Sfax, d’une longueur de 180 km et coût estimatif de 1,45 milliard de dinars ;
  • La route Tunis–Jelma sur 186 km divisé en huit segments et pour un coût de 1,71 milliard de dinars, dont le taux d’avancement atteint actuellement 33%. L’entrée en activité est prévue pour 2027. Par la suite, les travaux continueront sur 200 km supplémentaire pour arriver que cette autoroute parvienne à Tozeur (en cours d’étude) ;
  • La route régionale 27 reliant Nabeul à Kélibia, divisée en trois segments, dont les travaux de la première partie devraient s’achever début 2026 ;
  • Entrée sud de la capitale d’un coût de 370 millions de dinars et comprend cinq tronçons, avec un taux de réalisation avoisine 70%, visant à fluidifier la circulation. La fin des travaux est prévue pour la fin de 2026.

M. Latrach a également évoqué des projets locaux, tels que 117 chemins ruraux liés à des axes économiques, des routes régionales comme la route 77 à Siliana et des routes locales comme la 899 à Gafsa, totalisant environ soixante millions de dinars pour leur réhabilitation.

Priorité à la sécurité et à la fluidité du trafic

Le directeur général a insisté sur la réduction des points noirs routiers, autrefois au nombre de 145 (2007–2011), qui sont désormais réduits à cinq grâce à des actions ciblées.

Par ailleurs, le ministère surveille les “points bleus”, zones où l’eau s’accumule et peut gêner la circulation ou créer des risques pour les usagers, particulièrement en hiver ou lors de fortes pluies.

La maintenance et les travaux sont priorisés selon la gravité des dommages, la densité de trafic et les contraintes budgétaires. Une coordination étroite est maintenue avec les municipalités et l’Observatoire national de la sécurité routière pour gérer efficacement ces zones à risque.

Environ 187 petites entreprises locales sont impliquées dans les programmes de maintenance via un dispositif incitatif, contribuant à la réparation des chaussées, au nettoyage et à l’entretien des infrastructures.

La stratégie du ministère pour 2026–2030 prévoit un renforcement significatif du réseau routier et des infrastructures, tout en mettant l’accent sur la sécurité routière, la fluidité du trafic et l’ouverture des zones isolées.

I.N.

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