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Voir des diplomates n’est pas une trahison

Par Nizar Bahloul

Du jamais vu dans l’histoire diplomatique de la Tunisie depuis l’indépendance. Deux ambassadeurs ont été convoqués cette semaine par le régime de Kaïs Saïed pour recevoir, au nom de la souveraineté nationale, une protestation ferme pour non-respect des règles du travail diplomatique.

Mardi 25 novembre, le chef de l’État convoque en personne l’ambassadeur de l’Union européenne, Giuseppe Perrone, pour lui exprimer sa colère.

Jeudi, fumasse, il reçoit son ministre des Affaires étrangères et lui intime l’ordre de convoquer une « représentante étrangère » et de lui adresser la même protestation. Ordre exécuté immédiatement : Mohamed Ali Nafti reçoit Josephine Frantzen, ambassadrice des Pays-Bas en Tunisie, avec qui il prend une photo où on le voit crispé, tandis que l’ambassadrice apparaît parfaitement sereine.

Ces convocations coïncident avec le procès en appel de l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État, dans laquelle des dizaines de politiciens ont été condamnés à des peines tout aussi démesurées, leur seul acte avéré étant d’avoir rencontré des diplomates étrangers.

Une fébrilité assumée, mais la vraie question est ailleurs

Ces événements traduisent une grande fébrilité du régime. Peu importe que le chef de l’État soit en colère ou inquiet pour son avenir : l’enjeu n’est pas émotionnel, il est politique.

Aujourd’hui, le régime cherche à humilier, devant les caméras, les ambassadeurs de notre premier partenaire économique : l’Europe.

Aujourd’hui, le régime condamne des politiciens à des dizaines d’années de prison uniquement parce qu’ils se sont entretenus avec des diplomates étrangers.

Dans tous les procès-verbaux, aucune infraction n’apparaît. Rien. Nada. Les seuls faits établis sont des rencontres avec des diplomates — rencontres que la justice prend soin de ne jamais nommer précisément.

La question est donc simple : est-il légal ou pas de rencontrer des diplomates étrangers ?

La réponse l’est tout autant : oui. Il n’existe aucun texte dans la loi tunisienne qui criminalise ces rencontres. Absolument aucun.

Une absurdité diplomatique en contradiction avec le droit international

Et un tel texte ne pourrait exister. Il contredirait la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, qui garantit aux diplomates la liberté de rencontrer les acteurs de la société civile pour comprendre l’environnement politique d’un pays. Il contredirait aussi la pratique universelle — hormis en Corée du Nord ou en Iran (et encore, pas toujours) — où les diplomates rencontrent qui ils veulent.

Ce que le régime reproche aux diplomates européens, ses propres ambassadeurs le pratiquent quotidiennement dans leurs pays d’affectation.

Imaginez un instant notre ambassadeur à Washington (qui n’existe même pas encore) demander à Donald Trump ou Marco Rubio l’autorisation de rencontrer des journalistes pour vanter l’huile d’olive de Sfax, les dattes de Tozeur ou les tapis de Kairouan. Avez-vous déjà vu notre ambassadeur à Paris demander une autorisation à l’Élysée ou au Quai d’Orsay pour rencontrer des dirigeants du PS ou des Républicains, ou un journaliste du Nouvel Obs ?

L’idée même fait sourire. Ce que Kaïs Saïed a fait la semaine dernière relève juste de l’absurdité diplomatique.

Un régime qui cherche à contrôler jusqu’à l’incontrôlable

L’état d’esprit du président est limpide : les ambassadeurs doivent tenir le ministère informé de toutes leurs activités.

La justice, aux ordres, suit le mouvement avec des condamnations surréalistes.

Les relais du pouvoir sur les réseaux sociaux se déchaînent mécaniquement. Les uns qualifient de traîtres tous ceux qui rencontrent des diplomates, les autres déforment la Convention de Vienne. Certains falsifient même ses articles pour nourrir leurs diatribes. D’autres encore osent ordonner aux ambassadeurs de rester enfermés dans leurs bâtiments.

Il y a là un étalage d’absurdités et de bêtises de la part des hérauts les plus fanatiques du régime, qu’ils s’expriment sur les réseaux sociaux ou dans les médias de propagande.

La grande faute revient au ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti (et à son prédécesseur Nabil Ammar), incapables d’expliquer à Kaïs Saïed en quoi consiste réellement le travail d’un ambassadeur.

Ils se sont couchés devant ses fantasmes : celui de croire que la Tunisie est sa propriété privée, qu’il peut faire la leçon à des diplomates chevronnés, qu’il peut façonner leurs activités au nom d’une souveraineté dévoyée.

Kaïs Saïed et la tentation du paternalisme autoritaire

Un autre état d’esprit contamine la vision de Kaïs Saïed. En tant que chef de l’État, il se croit tuteur ou supérieur hiérarchique de tous les Tunisiens.

Comme l’a parfaitement expliqué l’influenceur Mehrez Belhassen, repris dans la chronique du samedi de Maya Bouallégui : « Dans l’imaginaire officiel, nous ne sommes pas des citoyens, mais des “otages”, coincés à l’intérieur du “territoire” d’une bureaucratie qui nous possède comme on possède un troupeau. Une manière polie de dire que la souveraineté, chez nous, c’est le droit sacré de maltraiter les gens du pays sans que personne n’ait le mauvais goût d’intervenir. »

Par son ivresse du pouvoir, juché dans sa tour d’ivoire, Kaïs Saïed se croit tout-puissant et veut dicter aux Tunisiens qui ils peuvent rencontrer.

Il oublie l’essentiel : c’est lui qui est au service du peuple et non l’inverse. C’est lui qui doit rendre des comptes au peuple et non l’inverse.

« Ce qui est vendu aujourd’hui aux masses sous le label “souveraineté” n’a rien à voir avec la souveraineté réelle. Ce souverainisme-là, hypertrophié, poussé jusqu’à l’absurde, est devenu une arme politique, une justification prête-à-l’emploi pour transformer l’injustice en choix national, l’arbitraire en décision légitime et la répression en expression sacrée de la volonté du peuple », résumait Ikhlas Latif dans sa chronique hebdomadaire.

Réinventer l’eau chaude : la diplomatie selon Carthage

Par ses convocations, ses condamnations et ses vociférations, Kaïs Saïed, ses magistrats et ses relais zélés sont en train de réinventer l’eau chaude.

Ils veulent offrir une nouvelle définition du travail diplomatique, autre que celle de la Convention de Vienne — et totalement introuvable dans nos lois.

Tous parlent de souveraineté. Sauf que la souveraineté disparaît quand, mardi dernier, on reçoit le président d’Afreximbank pour accepter des crédits à des taux usuriers, cinq à six fois supérieurs à ceux du FMI.

Elle disparaît quand on quémande des bus d’occasion à la France ou à la Suisse.

Elle disparaît quand on ne boucle son budget qu’avec des emprunts.

Elle disparaît quand ses jeunes choisissent la mer pour fuir le pays, quand le chômage explose, quand la croissance est surestimée et l’inflation sous-estimée.

Le fait est que la Tunisie vit, depuis 2011, grâce aux dons et aux prêts — non grâce à sa production.

Le fait est que notre État vit au-dessus de ses moyens et impose aux Tunisiens des taxes et impôts dépassant les 50 % de leurs revenus.

Le fait est que l’Europe — dont l’ambassadeur est convoqué — est de loin notre plus grand partenaire, alors que la Chine — à qui on fait les yeux doux — est le pays avec lequel nous avons le plus grand déficit commercial.

Et le fait est que l’Europe a un droit de regard sur la Tunisie : l’article 2 de l’accord d’association de 1995 lie nos relations au respect des principes démocratiques et des droits de l’homme. C’est écrit noir sur blanc. C’est un engagement mutuel, pas une option.

La pratique diplomatique : une évidence universelle

Partout dans le monde — y compris pour les ambassadeurs tunisiens — les diplomates rencontrent qui ils veulent.

La Commission européenne l’a rappelé sèchement après la convocation de leur ambassadeur : « Les ambassadeurs européens dialoguent naturellement avec un large éventail d’acteurs dans leurs pays d’accueil (…) Ces contacts font partie intégrante des usages diplomatiques internationaux. »

Ce large éventail ne comprend pas n’importe qui cependant.

On n’imagine pas notre ambassadeur à Paris prendre un verre avec Éric Zemmour, ni l’ambassadrice de France discuter avec Ahmed Saïdani. Les ambassadeurs, quelle que soit leur nationalité, choisissent soigneusement leurs interlocuteurs : ils rencontrent ce qui les enrichit, pas le premier hater venu, ni un scribouillard de caniveau, ni un maître assistant aigri.

En revanche, ils voient naturellement de grands avocats, des journalistes influents, des professeurs respectés, des jeunes ambitieux ou des femmes démunies qu’ils aident dans leurs projets de développement.

Citoyens libres, pas sujets d’un prince

Un ambassadeur est accrédité auprès d’un pays et non auprès d’un régime. Un État est au service de ses citoyens, non de ses dirigeants.

Et ces citoyens sont libres, d’après les articles 1, 2, 3 et 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

Monsieur le président Kaïs Saïed :

nous ne sommes pas vos enfants,

nous ne sommes pas vos serviteurs,

nous ne vous devons aucun compte.

Nous voyons qui nous voulons, quand nous voulons, et seule la loi nous fixe des limites.

Vous êtes notre président, certes, mais jamais notre tuteur.

Vous n’aimez pas la Tunisie plus que nous.

Nous ne sommes pas des traîtres.

Nous sommes des citoyens libres.

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9 commentaires

  1. Roberto Di Camerino

    2 décembre 2025 | 14h14

    J’ai lu et relu la chronique et les commentaires, quoique assez pertinents et si justes . un mot manque à l’appel: DEGAGE.

    • Tunisino

      2 décembre 2025 | 15h30

      Dégage, oui, mais dans les règles de l’art. Saied doit se comporter comme un fonctionnaire responsable et civilisé face aux critiques, les critiques blessent mais incitent à améliorer, résister aux critiques conduit à la fuite vers l’avant, vers plus d’échec. Saied doit mettre le pays sur les rails du progrès durable, ensuite partir dignement en laissant sa place à quelqu’un de meilleur, pour que la Tunisie puisse avancer, sans coupure qui laisse la chance aux aventuriers d’accéder au pouvoir, pour emmerder et s’emmerder, mais aussi pour faire perdre aux tunisiens du temps précieux. Les rails du progrès durables sont de deux, technique moyennant un projet stratégique, et démocratique moyennant un système au service du rail technique, ensuite les rails sont à garder contre tout aventurier qui prend la politique comme moyen pour faire du mal aux tunisiens et à la Tunisie. Saied est normalement en train de lire nos commentaires, puisque le sujet est brulant, à travers ses agents, qui sont payés par les sinistrés tunisiens, d’où sa réaction est à être sage et constructive.

      • Hannibal

        2 décembre 2025 | 16h49

        L’espoir fait vivre…
        Pas dans ce cas parce que c’est le type d’aventurier que vous mentionnez.
        Et puis, il y a la branche sécuritaire (que j’appellerais insécuritaire) qui veut garder le statu quo pour maintenir ses basses manœuvres en toute impunité.
        On est foutu (autrement dit: aucun espoir!)

  2. mohamed.souhail.nouili

    1 décembre 2025 | 20h30

    Ce qui se déroule aujourd’hui sous nos yeux n’est pas un simple incident diplomatique : c’est un révélateur, presque clinique, d’une dérive où l’État se replie sur une vision archaïque de lui-même, et où la souveraineté devient un slogan creux pour masquer un déclin soigneusement dissimulé.

    Qu’un président convoque des ambassadeurs comme on sermonne des écoliers n’est pas une démonstration de dignité nationale, mais un aveu de fragilité.
    Car la force véritable d’un État ne se mesure ni au ton de sa colère, ni aux murs de son palais, mais à la solidité de ses institutions, à l’intelligence de sa diplomatie et à la maturité de sa relation avec le monde.

    Ce régime, obsédé par l’image qu’il croit donner, s’enfonce dans une confusion dangereuse :
    il confond l’autorité avec l’autoritarisme, la souveraineté avec l’isolement, la critique avec la trahison.
    Il voudrait que les Tunisiens cessent de penser, cessent de rencontrer, cessent de dialoguer.
    Comme si la démocratie elle-même devenait un acte suspect.

    Or, rencontrer un diplomate n’a jamais été un crime — c’est même l’essence de l’ordre international, codifié dans la Convention de Vienne, enseigné dans toutes les académies diplomatiques du monde, pratiqué par tous les États modernes.
    Et pourtant, ici, on criminalise l’évidence et on sacralise l’absurde.
    On réinvente une diplomatie primitive où la rencontre devient un complot, l’échange un danger, et la parole un délit.

    Il y a, dans cette attitude, un vertige inquiétant : celui d’un pouvoir qui veut contrôler jusqu’à l’incontrôlable — la pensée, le regard, la conversation.
    Comme si la Tunisie n’était plus une République, mais un enclos idéologique où chaque citoyen devrait demander permission pour respirer.

    Pendant que le régime joue à humilier les diplomates devant les caméras, la réalité — elle — ne s’humilie pas.
    Elle frappe :
    une économie exsangue, une jeunesse qui prend la mer, un État qui vit d’emprunts, un peuple qui s’enfonce dans un quotidien de plus en plus lourd.

    La souveraineté ne disparaît pas quand un Tunisien parle à un ambassadeur.
    Elle disparaît quand un pays quémande des prêts aux taux usuraires, quand il sollicite des bus d’occasion comme s’il s’agissait de trophées, quand il maquille ses chiffres pour masquer ses échecs.

    Ce régime brandit la souveraineté comme un bouclier sacré.
    Mais cette souveraineté ne sert plus à protéger le peuple — elle sert à le réduire au silence.

    Ce que nous rappelons aujourd’hui est simple, mais essentiel :
    La Tunisie n’est pas la propriété d’un homme.
    Elle n’est pas un domaine privé où l’on décide qui a le droit de parler, de penser ou de rencontrer.

    Nous ne sommes ni des otages, ni des sujets d’un prince, ni des mineurs placés sous la tutelle de Carthage.
    Nous sommes des citoyens libres, porteurs d’une souveraineté authentique : celle que l’on construit par le droit, la dignité, la responsabilité et l’ouverture au monde.

    Et si le régime l’a oublié, il est de notre devoir de le lui rappeler.
    Avec calme, avec hauteur, mais avec une fermeté inébranlable :
    la Tunisie appartient à son peuple — et ce peuple n’a pas renoncé à sa liberté

    • zaghouan2040

      2 décembre 2025 | 0h06

      A cela s’ajoute le fait ,encore plus inquiétant, que le président cherche avant tout à améliorer son image et son acceptabilité internationales avant l’image et l’intérêt du pays
      En sermonnant les diplomates européens
      Kaes Saed veut imposer une légitimité personnelle largement decriee a l’international plus que la défense des intérêts du pays
      Par ailleurs tout contact avec des institutions étrangères -y compris des organismes d’aide au développement come l’AFD la GIZ SWISSCORP etc – est considéré comme potentiellement suspect
      Tout débat avec un responsable de ces organisations qui interviennent dans plus d’une centaine de pays peut être considéré comme potentiellement attentatoire a la souveraineté tunisienne et au régime ; les locaux de ces organisations sont d’ailleurs sous surveillance policière permanente

  3. Tunisino

    1 décembre 2025 | 19h28

    Justement, lorsque les dirigeants oublient qu’ils sont des fonctionnaires qui sont payés par les citoyens pour les servir durablement (présent et futur), tout dérapage devient possible.

    • mohamed.souhail.nouili

      1 décembre 2025 | 20h28

      Ce qui se déroule aujourd’hui sous nos yeux n’est pas un simple incident diplomatique : c’est un révélateur, presque clinique, d’une dérive où l’État se replie sur une vision archaïque de lui-même, et où la souveraineté devient un slogan creux pour masquer un déclin soigneusement dissimulé.

      Qu’un président convoque des ambassadeurs comme on sermonne des écoliers n’est pas une démonstration de dignité nationale, mais un aveu de fragilité.
      Car la force véritable d’un État ne se mesure ni au ton de sa colère, ni aux murs de son palais, mais à la solidité de ses institutions, à l’intelligence de sa diplomatie et à la maturité de sa relation avec le monde.

      Ce régime, obsédé par l’image qu’il croit donner, s’enfonce dans une confusion dangereuse :
      il confond l’autorité avec l’autoritarisme, la souveraineté avec l’isolement, la critique avec la trahison.
      Il voudrait que les Tunisiens cessent de penser, cessent de rencontrer, cessent de dialoguer.
      Comme si la démocratie elle-même devenait un acte suspect.

      Or, rencontrer un diplomate n’a jamais été un crime — c’est même l’essence de l’ordre international, codifié dans la Convention de Vienne, enseigné dans toutes les académies diplomatiques du monde, pratiqué par tous les États modernes.
      Et pourtant, ici, on criminalise l’évidence et on sacralise l’absurde.
      On réinvente une diplomatie primitive où la rencontre devient un complot, l’échange un danger, et la parole un délit.

      Il y a, dans cette attitude, un vertige inquiétant : celui d’un pouvoir qui veut contrôler jusqu’à l’incontrôlable — la pensée, le regard, la conversation.
      Comme si la Tunisie n’était plus une République, mais un enclos idéologique où chaque citoyen devrait demander permission pour respirer.

      Pendant que le régime joue à humilier les diplomates devant les caméras, la réalité — elle — ne s’humilie pas.
      Elle frappe :
      une économie exsangue, une jeunesse qui prend la mer, un État qui vit d’emprunts, un peuple qui s’enfonce dans un quotidien de plus en plus lourd.

      La souveraineté ne disparaît pas quand un Tunisien parle à un ambassadeur.
      Elle disparaît quand un pays quémande des prêts aux taux usuraires, quand il sollicite des bus d’occasion comme s’il s’agissait de trophées, quand il maquille ses chiffres pour masquer ses échecs.

      Ce régime brandit la souveraineté comme un bouclier sacré.
      Mais cette souveraineté ne sert plus à protéger le peuple — elle sert à le réduire au silence.

      Ce que nous rappelons aujourd’hui est simple, mais essentiel :
      La Tunisie n’est pas la propriété d’un homme.
      Elle n’est pas un domaine privé où l’on décide qui a le droit de parler, de penser ou de rencontrer.

      Nous ne sommes ni des otages, ni des sujets d’un prince, ni des mineurs placés sous la tutelle de Carthage.
      Nous sommes des citoyens libres, porteurs d’une souveraineté authentique : celle que l’on construit par le droit, la dignité, la responsabilité et l’ouverture au monde.

      Et si le régime l’a oublié, il est de notre devoir de le lui rappeler.
      Avec calme, avec hauteur, mais avec une fermeté inébranlable :
      la Tunisie appartient à son peuple — et ce peuple n’a pas renoncé à sa liberté

  4. Hannibal

    1 décembre 2025 | 17h01

    Garantir la souveraineté du pays est un des rôles du PR et évidemment pas le seul.
    Aussi, cette façon de la garantir n’est pas normale.
    Les subordonnés peuvent fallir à leur rôle de conseillers pour des raisons alimentaires ou pour des avantages liés à la fonction et ce n’est pas normal.
    Mais l’entourage personnel peut ramener à la raison à moins que lui aussi ferme les yeux pour continuer de bénéficier d’avantages.
    C’est triste.
    Mr Bahloul, vous faites bien de rappeler les évidences.

  5. zaghouan2040

    1 décembre 2025 | 16h43

    Milles bravos pour cette chronique qui est en réalité d’acte de résistance devant une aliénation collective insupportable
    L’Histoire se souviendra de vous Si Bahloul vous et les résistants leaders et anonymes qui veillent à ce que le flambeau de la Liberté ne s’éteigne pas dans le tunnel glauque que nous traversons
    Je me contente de souligner un élément fondamental que vous connaissez évidemment mais que vous ne pouvez pas mentionner ; la Tunisie actuelle est tout sauf souveraine elle est quasiment inféodée a un pays voisin dont les services secrets et les mafias afférentes causent un tort immense à notre société via notamment trafic de migrants economie informelle et trafics de stupéfiants
    Et ce combat existentiel évidemment Kaes Saed et les siens évitent soigneusement de s’y engager
    Voire pire