Une publication virale a récemment fait l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux, semant confusion et inquiétude parmi les utilisateurs des services Google.
Selon cette publication, l’outil d’intelligence artificielle Gemini de Google aurait accès aux e-mails sans que les utilisateurs en aient conscience, allant jusqu’à analyser des années de correspondance pour en dresser des profils psychologiques détaillés.
À l’origine de cette alerte, un article publié dans Forbes le 9 novembre 2025, annonçant que Gemini, dans sa fonction Deep Research, pouvait désormais extraire des informations contextuelles directement depuis Gmail, Docs, Drive et Google Chat. Ce qui, interprété de façon alarmiste, pouvait laisser penser que l’intimité des utilisateurs était menacée.


Le consentement, clé de l’accès aux données
Cependant, un examen plus approfondi des faits et des précisions apportées par l’article de Forbes montre que cette version est largement exagérée. Il convient donc de remettre les choses en perspective, en clarifiant les contours de cette nouvelle fonctionnalité et en dissipant les craintes infondées.
Le point crucial est que l’accès de Gemini aux données personnelles n’est jamais automatique. Selon Forbes, pour que Gemini puisse analyser les informations contenues dans Gmail, Drive ou Docs, l’utilisateur doit explicitement sélectionner ces sources dans le menu de l’outil. Autrement dit, Gemini n’accède à aucune donnée tant que l’utilisateur n’en a pas donné son autorisation. Ce consentement est donc actif et nécessite une action de l’utilisateur, ce qui diffère largement de l’idée selon laquelle les données seraient automatiquement exploitées à l’insu de ce dernier.
Une personnalisation limitée, pas un profilage psychologique
L’activation de cette fonctionnalité dépend donc de l’utilisateur lui-même, et il peut, à tout moment, choisir de désactiver l’accès aux données de Gmail, Docs, Drive et autres services Google. Ce processus de personnalisation est un standard des outils d’intelligence artificielle modernes, qui nécessitent un certain niveau de configuration et de permissions explicites pour fonctionner.
L’un des points les plus alarmants soulevés par la publication virale concerne la capacité de Gemini à créer des profils psychologiques détaillés des utilisateurs à partir de leurs échanges de courriels. En réalité, cette inquiétude repose sur une mauvaise interprétation du fonctionnement de l’outil. Si Gemini peut effectivement analyser des données pour mieux comprendre le contexte et affiner ses réponses, cela n’implique en aucun cas une capacité à dresser un profil psychologique complet et détaillé de l’utilisateur.
L’outil peut, en revanche, personnaliser ses interactions en fonction des informations dont il dispose, ce qui peut inclure des préférences exprimées dans des e-mails ou des documents. Toutefois, cette personnalisation reste limitée à l’outil de recherche et d’analyse de données, sans aller jusqu’à une « lecture » des messages dans un but de profilage personnel. L’idée qu’un outil puisse reconstituer un profil psychologique complexe à partir de simples échanges de mails semble relever davantage de la science-fiction que de la réalité actuelle.
Google, comme le souligne l’article de Forbes, reste transparent sur la gestion de ces données. Il est possible de désactiver cette fonctionnalité à tout moment via les paramètres de Gemini. Cela signifie que les utilisateurs ont un contrôle total sur les informations qu’ils choisissent de partager avec l’outil. En outre, Google insiste sur le fait qu’il est déconseillé de partager des informations confidentielles dans ses e-mails ou autres services Google, afin de ne pas risquer qu’elles soient utilisées à des fins d’amélioration de l’outil, comme c’est souvent le cas avec les technologies d’apprentissage automatique.
Il est donc faux de dire que la fonctionnalité Gemini s’active par défaut sans le consentement des utilisateurs. Bien au contraire, elle repose sur une configuration claire et accessible. En cas de doute, les utilisateurs sont invités à consulter les paramètres de confidentialité et à ajuster les options de partage de données selon leurs préférences.
R.A












