La ministre des Finances, Mechket Slama, a lancé un avertissement ferme ce mardi 2 décembre 2025, lors de son intervention devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), estimant que plusieurs propositions d’amendements présentées par les députés contreviennent au cadre juridique en vigueur et mettent en péril l’équilibre financier de l’État.
Dès l’entame de son discours, la ministre a rappelé que « toutes les propositions formulées » sont, selon elle, en contradiction avec l’article 49 de la loi organique du budget, un article qu’elle affirme avoir été « violé, écarté et supprimé de fait » dans les discussions actuelles. Elle a précisé que certaines suggestions introduisent de nouvelles dépenses sans ressources supplémentaires, ce qui, selon elle, place l’État dans une impasse : « On propose une dépense sans indiquer comment la financer, puis on dit à l’État : tu appliqueras ! Ce n’est plus possible ! »
Mechket Slama a affirmé que la poursuite de cette logique risque de déséquilibrer les finances publiques, de fragiliser les fonds sociaux et de mettre en danger la pérennité des établissements publics.
« Ce que je vois, c’est une atteinte aux équilibres financiers généraux, aux équilibres des caisses et aux institutions publiques », a-t-elle déclaré, avant de souligner qu’elle ne peut cautionner des propositions qui, selon elle, « mèneraient à la chute » de ces institutions.
Dans un ton particulièrement direct, la ministre a mis en garde : « Si nous continuons ainsi, la Loi de finances ne sera pas exécutée et ne pourra pas être appliquée. » Elle a insisté sur la responsabilité qui lui incombe devant le peuple tunisien : « J’assume cette responsabilité. J’ai été honorée par cette mission pour être à la hauteur. »
Tout en se disant prête à étudier toutes les suggestions exprimées par les députés, Mechket Slama a rappelé que toute proposition en contradiction avec la loi demeure irrecevable : « Je suis disposée à accepter toutes les idées, mais enfreindre la loi est impossible. »
S.H
