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Panique au Bardo après l’apparition d’un animal sauvage en zone urbaine

Par Nadya Jennene

Une vidéo montrant des citoyens tentant d’intercepter une mangouste ichneumon — un carnivore sauvage appelé ‘nems’ en dialecte tunisien repéré sur la toiture d’une maison au Bardo, à Tunis — a largement circulé sur les réseaux sociaux. Sa diffusion, lundi 1er décembre 2025, a suscité un vif émoi, nourri par l’étonnement de voir cet animal, strictement associé aux milieux naturels, se retrouver en pleine zone urbaine.

Les images montrent la mangouste, manifestement stressée, cherchant à échapper à un groupe d’habitants dont un muni d’une pelle. L’animal longe un mur, multiplie les mouvements d’évitement caractéristiques de la panique, puis traverse rapidement la chaussée, échappant de justesse à un véhicule en mouvement.

Cet incident a relancé les inquiétudes concernant la présence croissante de la faune sauvage au sein des agglomérations tunisiennes, un phénomène déjà observé avec les sangliers et les renards, particulièrement dans le quartier d’Ennasr, en bordure du parc Ennahli.

Intervenant sur les ondes de Mosaïque FM, Sahbi Ben Dhiaf, directeur de la conservation des forêts au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a expliqué, mardi 2 décembre 2025, que ces intrusions peuvent résulter de perturbations écologiques, de la fragmentation des habitats naturels ou de la recherche de nourriture lorsque les ressources se raréfient.

Contrairement à certaines interprétations hâtives, la mangouste ne représente pas un danger pour l’être humain. Les réactions observées dans la vidéo — accélérations brusques, mouvements désordonnés, tentatives répétées d’évasion — sont typiques d’un animal soumis à un stress extrême et cherchant uniquement à se soustraire à une menace perçue, selon les explications de Sahbi Ben Dhiaf. 

Il a affirmé, par ailleurs, que la présence de ces animaux constitue un signal positif de la biodiversité locale. Il a rappelé que plusieurs de ces espèces, dont la mangouste ichneumon, sont menacées d’extinction dans certaines régions. Les observer en milieu urbain ou périurbain indique non seulement qu’elles subsistent, mais également qu’elles continuent à remplir leur rôle écologique fondamental.

En effet, ces petits carnivores contribuent au contrôle naturel des populations de rongeurs, d’insectes et de reptiles, participant ainsi à l’équilibre des écosystèmes. Leur présence reflète également la résilience des habitats naturels, même fragmentés par l’urbanisation, et souligne l’importance de préserver les corridors écologiques qui permettent à la faune de circuler et d’exercer ses fonctions vitales dans la chaîne trophique.

Interpellé sur le sort de l’animal, s’il a éventuellement été capturé, M. Ben Dhiaf a affirmé que les autorités compétentes étaient en train de suivre l’affaire, soulignant que l’observation de ces animaux en milieu urbain doit être perçue comme un témoignage vivant de la richesse écologique de la Tunisie, et non comme une menace pour l’homme.

Nous noterons que l’animal observé n’est pas un furet, comme plusieurs internautes l’ont supposé, mais une mangouste ichneumon, également connue sous le nom de mangouste d’Égypte. Présente dans de nombreuses régions de Tunisie, cette espèce est un carnivore diurne, reconnu pour son agilité et son aptitude à s’adapter à différents environnements.

Dotée d’un corps élancé mesurant entre 48 et 60 cm, auquel s’ajoute une longue queue pouvant atteindre 50 cm, la mangouste arbore un pelage gris-brun légèrement moucheté. Son museau allongé, ses membres courts et sa grande vivacité en font une prédatrice efficace.

Elle se nourrit principalement de rongeurs, oiseaux et œufs, reptiles, amphibiens, et parfois d’insectes ou de charognes. L’espèce est également célèbre pour sa capacité à neutraliser certains serpents.

N.J

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