Sous la présidence du gouverneur Imed Boukhris, la Commission régionale de lutte contre les insectes et de suivi de la situation épidémiologique s’est réunie, lundi 1er décembre 2025, pour se pencher sur la prolifération jugée inquiétante des chiens errants et les risques sanitaires qui en découlent.
Une stratégie centrée sur l’abattage massif
Entouré de représentants municipaux, de forces de l’ordre et d’administrations spécialisées, le gouverneur a détaillé la stratégie retenue pour « contrôler » la population canine.
Selon le communiqué officiel du gouvernorat de Tunis, cette stratégie repose avant tout sur la multiplication des opérations de capture et d’abattage, orchestrées avec le concours de toutes les ressources logistiques et humaines disponibles.
Les recommandations adoptées précisent que ces campagnes devront s’étendre aux abords des villes, aux zones touristiques, ainsi qu’aux parcs et jardins publics, avec un suivi rigoureux pour en assurer l’efficacité.
Des alternatives éprouvées, ignorées par les autorités
Des mesures dites « humanitaires », telles que la stérilisation et la vaccination, ont été évoquées. Mais face à l’ampleur des opérations d’abattage envisagées, ces interventions semblent reléguées au second plan, réduites à de simples compléments dans une politique essentiellement axée sur la répression radicale.
L’annonce a rapidement suscité l’émoi parmi les défenseurs des animaux et une partie de la population, qui dénoncent un recours brutal et massif à la violence, préférant de loin des solutions préventives, respectueuses de la vie animale, plutôt que des méthodes létales et spectaculaires.
D’après de nombreuses études, l’abattage massif, même répété, ne représente ni une solution pérenne ni une assurance d’éliminer les risques sanitaires liés aux chiens errants, la rage notamment. Bien au contraire, il tend à créer un cycle sans fin : la population canine disparaît temporairement pour réapparaître rapidement, tandis que les causes profondes restent intactes.
En revanche, les programmes combinant stérilisation, vaccination, relâchement contrôlé, refuges et politique de sensibilisation montrent qu’ils peuvent, sur le long terme, stabiliser — voire réduire — les populations errantes, tout en préservant la santé publique et le bien‑être animal.
Une gestion qui interroge moralement et choque la population
Au‑delà de son inefficacité, cette politique d’abattage soulève une question morale profonde. La mise à mort systématique de chiens errants, souvent sans distinction ni condition, constitue une forme de cruauté institutionnalisée, infligeant souffrance et terreur à des êtres vivants innocents.
Ces animaux, déjà fragilisés par la vie dans les rues, se voient confrontés à une violence brutale, qui choque non seulement les défenseurs des animaux mais aussi une partie de la population, sensible à la dimension éthique de cette gestion. Les cris et la peur de ces chiens, témoins silencieux d’une politique implacable, rappellent à quel point la santé publique ne doit pas se faire au prix de la compassion et de la dignité animale.
N.J











3 commentaires
HatemC
Tunis choisit l’abattage des chiens errants : la brutalité plutôt que la prévention
« On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux », affirmait Gandhi. En conséquence, notre civilisation ne gagnerait-elle pas à accorder des droits aux animaux ?
En réalité, il s’agit d’une politique radicale, expéditive et dépassée, qui traite les chiens errants comme un “problème à éliminer”.
Les alternatives ? Évoquées… puis ignorées
Certes, les autorités ont mentionné la stérilisation, la vaccination ou la sensibilisation.
Mais dans les faits, ces mesures sont reléguées au second plan : elles ne servent qu’à maquiller une stratégie essentiellement basée sur l’extermination.
Pourtant, toutes les données internationales sont claires :
– L’abattage massif ne réduit pas durablement la population canine
– Il ne protège pas réellement contre la rage
– Il crée un cycle sans fin : on tue → la population diminue → elle se reconstitue → on recommence
À l’inverse :
– Stérilisation
– Vaccination
– Relâchement contrôlé, méthode TNR – T = Trap (Capturer) / N = Neuter (Stériliser) / R = Return (Relâcher)
– Refuges
– Programmes éducatifs
…sont les seules méthodes durables, humaines et efficaces…. HC
Michel ERRBAI
J’ai le souvenir…
Quand j’étais enfant et adolescent … Années 60/70…
Il y’avait une fourrière à chiens errants…
Des agents municipaux capturaient ces chiens et ils les ramassaient dans une camionnette aménagée… Il y’avait chenils et traitements appropriés…
Tout fout le camp !
Souvenir souvenir…
.
Citoyen_H
EFFECTIVEMENT,
c’était à l’époque d’une Tunisie « moderne », avec Le grand visionnaire et irremplaçable BOURGUIBA à la tête de l’État.
La cour des miracles, des gardiens d’étables et d’écuries de la maudite troika, ont fait table rase sur tous les acquis de cette Tunisie en question.
Ils nous ont catapulté, cinquante ans en arrière, et encore……….
Ils ont éradiqué toute forme d’espoir d’une Tunisie moderne.
Que Dieu les maudisse pour l’éternité !