Quelques heures avant son arrestation, survenue mardi 2 décembre 2025, Ayachi Hammami avait enregistré une vidéo diffusée immédiatement après la confirmation de son interpellation. Il y déclare : « Si vous regardez cette vidéo, cela signifie que j’ai été arrêté par les autorités de Kaïs Saïed et jeté dans l’une des prisons tunisiennes pour purger une peine de cinq ans ».
Il affirme que sa condamnation, présentée juridiquement comme une affaire d’« appartenance à une organisation terroriste », relève selon lui d’une décision « purement politique prise par Kaïs Saïed et son gouvernement ».
Ayachi Hammami faisait l’objet d’un jugement en appel dans le cadre de l’affaire dite de « complot contre la sûreté de l’État ». La Cour d’appel l’avait condamné à cinq ans de prison (et deux ans de surveillance administrative), contre huit ans en première instance.
L’avocat dénonce dans cet enregistrement une volonté « d’étouffer les voix dissidentes » et accuse le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour faire taire ses opposants : « Depuis quatre ans qu’il exerce un pouvoir individuel absolu, la situation du pays se détériore. »
Dans la vidéo, Ayachi Hammami annonce également son entrée en grève de la faim illimitée dès son arrestation : « Considérez officiellement que j’ai entamé une grève de la faim ouverte depuis la date de mon arrestation et que je ne l’arrêterai qu’à ma libération. »
Il appelle les Tunisiens à « poursuivre la lutte » et à « unir les efforts » pour faire face à ce qu’il qualifie de « tyrannie misérable » et à « la situation lamentable dans laquelle sombre notre pays ».
L’avocat conclut en lançant un appel à l’unité des forces démocratiques, estimant que la cohésion des acteurs sociaux et politiques constitue « la voie naturelle pour mettre fin à l’autoritarisme ».
S.H










