Des vidéos massivement relayées sur les réseaux sociaux, dont celle publiée par Khayreddine Debaya, membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) à Gabès, montrent ce mercredi 3 décembre 2025 des scènes d’agitation devant le collège Ben Attia, où de nouveaux cas d’asphyxie ont été enregistrés. Les ambulances se succèdent, tandis que des habitants signalent des étouffements jusque dans les maisons et dans plusieurs quartiers de la ville.
Retour sur les incidents de la veille
La veille, le membre de la LTDH à Gabès, Ahmed Chabli, avait alerté sur des épisodes similaires survenus dans plusieurs établissements scolaires du centre-ville.
Il avait indiqué que de nombreux élèves avaient été transportés vers le service des urgences de l’hôpital régional, une structure totalement débordée par l’afflux des cas.
Plusieurs parents avaient refusé de faire admettre leurs enfants, dénonçant un traitement jugé indigne par certains membres du personnel médical.
Services hospitaliers débordés et colère d’une population à bout
Ahmed Chabli avait également pointé la prise en charge défaillante et la pénurie criante de moyens, décrivant des services hospitaliers « en état de dénuement ».
L’incident avait suscité une vive indignation parmi les habitants, excédés par la répétition des émanations toxiques et par l’incapacité des autorités sanitaires à répondre efficacement.
Selon lui, les gaz nocifs atteignaient rarement le centre-ville et restaient généralement cantonnés aux abords du Groupe chimique. La violence inhabituelle des vents aurait cette fois favorisé leur dispersion jusque dans les quartiers centraux.
Filmer devient risqué : arrestations et confiscations
Revenant sur les événements ayant suivi les incidents, Ahmed Chabli avait expliqué qu’un blogueur ayant filmé des scènes d’évacuation avait été arrêté avant d’être relâché. Toute personne surprise en train de filmer se verrait, selon lui, confisquer son téléphone, une enquête étant aussitôt ouverte.
La nouvelle vidéo de Khayreddine Debaya semble confirmer la tension persistante autour de ces épisodes d’asphyxie, filmés malgré la pression policière et la crainte de confiscation.
M.B.Z












