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Liban-Israël : premiers pourparlers directs en plus de quarante ans

Photo par RABIH DAHER / AFP

Par Agence France-Presse

Des responsables civils libanais et israéliens ont participé mercredi 3 décembre 2025 à une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, premières discussions directes depuis plus de quarante ans entre les deux pays toujours en état de guerre, a annoncé le gouvernement israélien.

Cette réunion intervient alors qu’Israël menace d’une escalade au Liban, où il continue de viser le Hezbollah malgré un cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, accusant le mouvement pro-iranien de se réarmer.

Les deux délégations dirigées par des civils se sont rencontrées au quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), à Naqoura, près de la frontière avec Israël, en présence de l’émissaire américaine pour le Proche-Orient, Morgan Ortagus, a déclaré à l’AFP une source proche des négociations, dans le cadre d’un mécanisme destiné à superviser le cessez-le-feu.

Jusqu’à présent, des militaires représentaient le Liban et Israël, qui n’ont pas de relations diplomatiques officielles, aux réunions de l’organisme dirigé par les États-Unis et qui comprend également la France et l’ONU.

« La réunion d’aujourd’hui au Liban est une première tentative pour établir les bases d’une relation et d’une coopération économique entre Israël et le Liban », a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian, confirmant la tenue effective de ces premières discussions directes mercredi.

« C’est la première étape pour ouvrir la voie avec le Liban », a-t-elle ajouté.

Désarmement « crucial »

La présidence libanaise a, pour sa part, annoncé mercredi avoir nommé Simon Karam, un ancien diplomate, à la tête de la délégation libanaise aux réunions du mécanisme.

L’ambassade américaine à Beyrouth a salué la participation de M. Karam ainsi que celle du responsable du Conseil de sécurité nationale d’Israël, Uri Resnick, en tant que représentants civils du Liban et d’Israël, parlant d’un « pas important ».

Cela « reflète l’engagement du mécanisme à faciliter les discussions politiques et militaires dans le but d’assurer la sécurité, la stabilité et une paix durable pour toutes les communautés touchées par le conflit », a-t-elle ajouté sur le réseau social X.

La rencontre intervient au lendemain de réunions de Mme Ortagus avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a affirmé sur X que « le désarmement du Hezbollah est crucial pour l’avenir du Liban et la sécurité d’Israël ».

L’émissaire américaine est par la suite attendue au Liban.

En novembre, l’émissaire américain Tom Barrack avait estimé que des négociations directes entre le Liban et Israël pourraient être la clé pour réduire les tensions.

Le président libanais Joseph Aoun s’était déclaré prêt à des négociations avec Israël, brisant un tabou entre les deux pays, toujours en état de guerre.

En 1983, après l’invasion israélienne du Liban, les deux pays avaient mené des contacts directs qui avaient abouti à la signature d’un accord prévoyant l’établissement de relations entre eux, mais celui-ci n’a jamais été ratifié.

« Pas de calme »

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d’une nouvelle campagne militaire contre le Hezbollah au Liban.

« Israël se prépare à une escalade majeure au Liban à la lumière du renforcement militaire en cours du Hezbollah », a affirmé la radio-télévision publique israélienne mercredi.

Il n’y aura « pas de calme » au Liban sans sécurité pour Israël, avait déclaré le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, le 26 novembre.

« Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord (d’Israël), et une pression maximale continuera à être exercée et même s’intensifiera », avait-il dit devant le Parlement israélien, avançant pour preuve « l’élimination », le 23 novembre à Beyrouth, du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabaï.

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré le 28 novembre que son mouvement se réservait « le droit de répondre » en temps voulu à cet assassinat.

© Agence France-Presse

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