Le député et président de la commission de la législation, Yesser Gourari, est revenu, mercredi 3 décembre 2025, sur le dossier sensible de l’augmentation des salaires et des pensions de retraite dans le cadre du projet de Loi de finances 2026. Interrogé au micro de Lilia Housseini dans l’émission Yahdouthou Fi Tounes sur la Radio nationale, il a exposé les divergences entre la position du gouvernement et celle des députés.
Gouvernement vs députés : un bras de fer sur le taux d’augmentation
Selon le député, le gouvernement propose une augmentation de 3,8% des salaires et pensions, un taux calculé sur la base des données chiffrées fournies par le ministère des Finances. Les députés, quant à eux, avaient présenté une proposition de hausse minimale de 7%. « Ce taux dépasse d’un point de pourcentage l’inflation annoncée, qui ne reflète pas l’inflation réelle », a-t-il précisé.
Lors de la plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), la proposition de 7% n’a pas été adoptée. Cependant, le Conseil national des districts et régions a décidé de réintroduire l’article après son rejet en plénière, ouvrant la voie à un nouveau débat sur ce point.
Yesser Gourari a jugé le taux de 3,8% « très faible » et « non compatible avec le pouvoir d’achat des Tunisiens dans un contexte de forte inflation et de hausse des prix ». Il a également affirmé que son bloc parlementaire défendra le retour de l’article 50 relatif à l’impôt sur la fortune et militeront pour la réintroduction de l’augmentation de 7% des salaires et pensions.
Le député a enfin rappelé l’engagement de la ministre des Finances, Mechket Slama Khaldi, à présenter un nouveau texte pour l’article 50, en se basant sur les dispositions de l’article 112, afin de concilier les positions divergentes et assurer un encadrement fiscal adapté.
Une première dans le PLF 2026 : l’augmentation inscrite dès le projet de loi
Ce débat intervient dans un contexte économique tendu, où la protection du pouvoir d’achat des citoyens doit être conciliée avec les contraintes budgétaires de l’État. Pour la première fois, le projet de Loi de finances 2026 a inscrit l’augmentation des salaires directement dans le texte de loi, sans en préciser le taux. Habituellement, cette hausse est fixée après plusieurs rounds de négociation sociale entre le gouvernement, l’Utica et l’UGTT. Cette nouveauté marque un changement notable dans le processus budgétaire tunisien.
Les prochaines négociations entre l’ARP et le Conseil national des districts et régions seront déterminantes pour l’issue de ce dossier.
I.N.












