Khayreddine Debaya, membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), a annoncé jeudi 4 décembre 2025, devant le tribunal de première instance de Gabès, l’appel à une grève générale populaire, décidé « à l’unanimité des citoyennes et citoyens ». « Gabès poursuivra son combat et finira par triompher », a-t-il déclaré en marge d’un rassemblement marqué par une forte mobilisation.
Ce jour-là devait être prononcé le jugement dans une affaire suivie par le chargé du contentieux de l’État, liée aux activités du complexe chimique de Gabès. Contre toute attente, l’audience a été reportée au 25 décembre, officiellement pour permettre l’implication des ministères de l’Environnement, de la Santé et de l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE).

Pour les militants, il s’agit d’un nouvel épisode dans une série de reports qui, selon eux, prolongent « un crime environnemental désormais évident ». « Le complexe est arrivé à sa fin, et aucune tentative de réanimation ne pourra le sauver », a lancé Khayreddine Debaya, dénonçant une stratégie de temporisation qui entretient la crise.
Le report a suscité une vive réaction parmi les habitants. Une manifestation s’est rapidement formée devant le tribunal, réunissant des citoyens, des militants écologistes et des organisations civiles. Tous ont dénoncé une décision perçue comme un moyen de gagner du temps, alors que la situation environnementale et sanitaire continue de se détériorer.
Les manifestants rappellent que les demandes de traitement sérieux du dossier du complexe chimique sont anciennes, mais que les autorités continuent, selon eux, à éviter toute mesure décisive malgré les risques croissants pour la population.
Depuis le 9 septembre 2025, Gabès fait face à une crise environnementale et sanitaire d’une gravité inédite. Des fuites chimiques et gazeuses provenant des unités polluantes du Groupe chimique tunisien se multiplient, provoquant des vagues successives d’intoxications.
Les chiffres avancés par les organisations locales sont alarmants :
- Plus de 17 incidents d’étouffement collectif ont été documentés en moins de trois mois ;
- Plusieurs autres cas ne sont pas comptabilisés ;
- Le lundi 1er décembre, plus de soixante personnes ont été touchées ;
- Le mercredi 3 décembre, plus de cinquante nouveaux cas ont été signalés.
Pour les habitants, ces fuites répétées constituent non seulement une atteinte directe à leur santé et leur sécurité, mais aussi une violation des lois nationales et des normes internationales relatives à la protection de l’environnement. Ils dénoncent une « crime complet » dont ils estiment que l’État tarde à reconnaître l’ampleur et la responsabilité.
S.H












Commentaire
zaghouan2040
Le dossier de Gabes constitue l’épreuve de vérité pour ce régime infantile irresponsable et profondément amoral
Il faut bien comprendre que l’équipe désignée est strictement incapable de proposer quoi que ce soit
En cela elle reflète de manière fidèle l’incroyable débilité de ce régime
L’équipe présidentielle déploie en réalité davantage d’efforts pour contrer et réprimer la mobilisation civile que pour établir un diagnostic sérieux et proposer des réponses sérieuses à une urgence absolue mettant en danger des milliers de vie
Aucune étude synthétise les impacts sanitaires environnementaux socio-politiques
Aucune étude sérieuse de risques
Aucun plan d’implantation des parties prenantes
Aucune étude technique sur les causes racines véritables des rejets
RIEN
Rien que des plans opérationnels de répression de la foule d’encerclement d’arrestations brutales d’intimidations de toutes sortes et de provocations
Toute l’incompétence et le cynisme du régime se cristalline dans l’affaire de Gabès
Je prie Dieu tout puissant pour que le sang ne coule pas parce que c’est ce que cette dictature atroce n’hésitera pas à provoquer