La télévision nationale tunisienne lance son tout nouveau programme « Tounes Al Ahliya », présenté comme une émission destinée à éclairer le public sur le modèle économique et social des entreprises communautaires, le projet phare du président Kaïs Saïed.
Le concept promet une exploration sérieuse des principes fondateurs de ces structures, du cadre juridique à la redistribution des richesses dans les régions. Pour son épisode inaugural, l’invité d’honneur était, tel qu’annoncé par la télévision publique, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Mais l’ambition pédagogique du programme a rapidement été éclipsée par les réactions des internautes. Dans la section commentaires sur la page de la Wataniya, le lancement s’est transformé en véritable séance de stand-up collectif. Certains s’étonnent de l’absence de pause musicale : « Il n’y a pas de pause musicale ? », ironise un internaute. D’autres réclament un retour aux programmes cultes : « Diffusez Sbouii, il nous fait rire, c’est mieux pour nous. »

Le sarcasme prend une couleur politique lorsqu’il renvoie aux précédentes époques de propagande télévisuelle : « Avec le soutien du Livre vert : partenaires et non salariés, la terre à celui qui la cultive et la maison à celui qui y habite », ou encore « Al Banafsajiya est devenue Al Ahliya », clin d’œil aux pratiques de la télévision publique sous Zine El Abidine Ben Ali.

Pour certains, l’émission frôle la caricature : « S’il vous plaît, donnez-nous l’horaire du programme ‘Directives du Leader’ », tandis que d’autres félicitent la chaîne pour sa créativité : « Félicitations à la Télévision nationale pour avoir produit une autre œuvre comique. »

Ainsi, « Tounes Al Ahliya » a atteint un objectif inattendu : proposer aux Tunisiens un spectacle éducatif qui se lit surtout comme une farce sociale, entre commentaires ironiques, rappels des vieilles pratiques de propagande, et clins d’œil aux anciens programmes.
Le projet présidentiel des entreprises citoyennes se retrouve paradoxalement mis en scène dans un théâtre de moqueries et de souvenirs d’un temps où la télévision publique instruisait, mais surtout obéissait.
N.J











2 commentaires
Khaled Abidi
C’est malheureux,ces gens qui se prennent pour des rigolos ne sont en fait que des bouffons, ils n’ont rien à faire que de se moquer de choses qu’ils incapables de comprendre et d’ailleurs ces commentaires sont des preuves incontestables, pauvre Tunisie
Mhammed Ben Hassine
Bizarre
Chacun chante sa propre LEILA
Ou est le mal