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Balance des paiements : la Tunisie ramène son déficit courant à 1,6% du PIB en 2024

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié récemment son rapport Balance des paiements et position extérieure globale de la Tunisie pour 2024. Il en ressort un tableau contrasté mais marqué par une amélioration notable du déficit courant, qui s’est établi à -2,58 milliards de dinars, soit –1,6% du PIB, contre -3,48 milliards de dinars et –2,3% une année auparavant.

Une année 2024 marquée par un environnement international instable

Selon le rapport, les paiements extérieurs de la Tunisie ont évolué dans une conjoncture mondiale « ardue », dominée par la montée des incertitudes géopolitiques, les tensions commerciales et la fragmentation des chaînes de valeur. L’activité de la Zone euro, principal partenaire commercial du pays, est demeurée faible en raison des difficultés structurelles de son industrie et de l’instabilité politique dans plusieurs grandes économies européennes.

Malgré ce contexte, l’atténuation progressive des pressions inflationnistes mondiales — grâce aux politiques monétaires restrictives et au repli des prix des produits de base — a contribué à amortir une partie de ces chocs.

Sur le plan domestique, l’économie nationale a enregistré une reprise modérée de 1,5% en 2024, contre 0,4% en 2023. Cette croissance a été freinée par la faiblesse persistante de la demande européenne, affectant plusieurs filières manufacturières exportatrices, ainsi que par une nouvelle contraction des industries extractives. À l’inverse, le secteur agricole a rebondi de manière spectaculaire, affichant +8,8% après -16,1% en 2023, principalement grâce à l’envolée des exportations d’huile d’olive qui ont frôlé les cinq milliards de dinars.

Les recettes touristiques et les transferts des Tunisiens résidents à l’étranger ont, quant à eux, augmenté de manière soutenue, renforçant le niveau des avoirs en devises.

Un déficit courant en amélioration malgré un commerce extérieur sous pression

La contraction du déficit courant (-1,6% du PIB contre -2,3% en 2023 et -8,8% en 2022) s’explique principalement par plusieurs évolutions favorables.

D’une part, l’excédent de la balance des services s’est renforcé pour atteindre +22,72 milliards de dinars, contre +21,22 milliards de dinars en 2023, porté par des recettes touristiques en hausse de 9,8%. D’autre part, la balance des revenus primaire et secondaire s’est elle aussi nettement améliorée : +5,12 milliards de dinars contre +3,4 milliards de dinars une année auparavant, soutenue par la progression de 12,7% des revenus du travail.

En revanche, le déficit de la balance des biens (FOB/FOB) s’est creusé, passant de -28,1 milliards de dinars en 2023 à -30,42 milliards de dinars en 2024. Dans la même lignée, la balance commerciale (FOB/CAF), analysée selon l’approche statistique des flux physiques, a affiché un déficit élargi de 10,9% — soit 1,86 milliards de dinars supplémentaires — pour atteindre 18,9 milliards de dinars. Les importations ont progressé de 2,3%, alors que les exportations sont restées quasi-stables, entraînant un recul du taux de couverture à 76,6% (-1,8 point).

Le rapport souligne toutefois une légère amélioration du ratio de couverture du déficit commercial (FOB-FOB) par les recettes touristiques et les revenus du travail, passé à 57,7% en 2024, contre 56% en 2023.

Commerce extérieur : forte performance de l’huile d’olive, recul de l’énergie et du phosphate

L’examen détaillé de la balance commerciale par groupes de produits montre plusieurs tendances marquantes.

La balance alimentaire a dégagé un excédent spectaculaire de 1,40 milliards de dinars, renversant le déficit de -211 millions de dinars (MD) enregistré en 2023. Cette évolution est attribuée à la forte hausse des exportations d’huile d’olive, dont la valeur a progressé de 27,4%, combinée à une baisse de 18,1% des importations céréalières.

À l’opposé, le déficit énergétique s’est aggravé de 1,20 milliard de dinars, atteignant 10,87 milliards de dinars, en raison d’une baisse des ressources nationales (-16%) alors même que les cours internationaux de l’énergie étaient orientés à la baisse. Les importations énergétiques ont, elles, augmenté de 9,1%.

Les matières premières et demi-produits ainsi que les biens d’équipement ont également vu leurs déficits s’élargir, respectivement à 7,1 milliards de dinars (+735 MD) et 2 milliards de dinars (+61 MD). La balance des biens de consommation a pour sa part basculé dans le rouge avec un déficit de 391 MD, contre un excédent de 1,08 milliards de dinars en 2023.

Aux prix constants, les échanges commerciaux font apparaître une baisse plus marquée des exportations (-4,8%) par rapport aux importations (-0,1%). Les termes de l’échange se sont toutefois améliorés de 2,6%, grâce à une dynamique plus favorable des prix à l’exportation.

Par secteurs, les exportations des industries manufacturières ont légèrement reculé de 1% (contre +11,7% en 2023), en raison notamment de la chute des ventes dans les textiles, habillements et cuirs (-4,8%) et les autres industries manufacturières (-3,6%). Les industries mécaniques et électriques ont progressé de 1,2%, mais loin des +15,9% enregistrés l’année précédente.

Les industries extractives ont fortement reculé (-10,5%), principalement en raison de la chute de 26,3% des exportations de produits miniers, phosphates et dérivés. Le secteur de l’énergie a stagné (+0,5%) : les ventes de pétrole brut ont plongé de -18,1%, compensées par une hausse de 33,8% des exportations de produits raffinés.

En revanche, les exportations agricoles et agroalimentaires ont affiché une hausse remarquable de 14,6%, tirée par les expéditions d’huile d’olive qui ont atteint 4,86 milliards de dinars, grâce à un effet prix particulièrement favorable (+29% en euro), malgré un recul des volumes exportés (-1,4%). Les ventes de dattes ont également progressé de 20,3%.

D’après rapport

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