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À Tunis, une nouvelle marche pour les libertés – L’opposition n’est pas un crime !

Par Myriam Ben Zineb

La marche contre l’injustice et pour les libertés a débuté en début d’après-midi, ce samedi 6 décembre 2025, au centre-ville de Tunis. À l’appel de la société civile, de partis et de plusieurs composantes politiques, des centaines de personnes convergent actuellement vers l’avenue Habib-Bourguiba pour dénoncer ce qu’elles décrivent comme une répression politique « sans précédent » dans le pays.
Le slogan choisi pour ce rassemblement – « L’opposition n’est pas un crime » – donne le ton d’une mobilisation qui se veut large, unitaire et résolument pacifique.

Une foule plurielle, des slogans clairs

Sur l’avenue, l’ambiance rappelle les grandes mobilisations des dernières semaines : des citoyens de tous âges, des militants de différentes tendances, des avocats, des étudiants, des familles de détenus politiques.
Les manifestants scandent « L’État policier, c’est fini ! », « Nous voulons les libertés ! », « À bas la dictature ! » ou encore « Libérez la Tunisie ! ». Plusieurs pancartes portent les visages de figures actuellement détenues, parmi lesquelles Ahmed Néjib Chebbi ou Ahmed Souab, mais aussi d’activistes et de militants des droits humains, brandies comme symboles d’une opposition bâillonnée.

La présence de nombreux jeunes est particulièrement visible. Un sentiment d’unité traverse la foule, comme si la diversité des sensibilités politiques s’effaçait, le temps d’une marche, derrière une revendication commune : la défense des libertés fondamentales.

Un contexte marqué par de nouvelles arrestations

Cette mobilisation survient dans un climat politique lourd. Les dernières semaines ont été rythmées par des arrestations, poursuites et restrictions visant des opposants ou des voix critiques.
Les détentions récentes de Chaïma Issa, de Ayachi Hammami et d’Ahmed Néjib Chebbi, interpellés après les condamnations définitives dans l’affaire dite de « complot », ont ravivé les inquiétudes.
Dans le communiqué qui a précédé l’appel à manifester, les organisations signataires affirment que la “thèse du complot” est devenue un instrument de diabolisation, un outil permettant de neutraliser les adversaires politiques et d’asseoir un pouvoir « individuel et autoritaire ». Elles estiment que cette stratégie s’installe alors que les autorités ne parviennent plus à répondre aux crises sociale, économique, environnementale et politique qui traversent le pays.

Une marche comme acte de résistance

Pour ses initiateurs, la mobilisation d’aujourd’hui constitue un acte de résistance civile et démocratique face à « une situation sombre imposée par la peur ».
Ils dénoncent une volonté de criminaliser l’action politique d’opposition et appellent à défendre, par la présence dans la rue, le droit de manifester, de s’exprimer et de contester.

Un rendez-vous pour la liberté

La marche se poursuit à l’heure où nous écrivons. Les organisateurs affirment vouloir maintenir une mobilisation pacifique, inclusive et ouverte à « toutes celles et ceux qui aspirent à une Tunisie de justice, de liberté et de dignité ».
« Soyez au rendez-vous de la liberté », concluaient-ils dans leur appel. Un message que les manifestants, cet après-midi, semblent avoir pleinement investi.

M.B.Z

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