Heure de Tunis :
Plus de prévisions: Meteo 25 jours Paris
Light
Dark

Abir Moussi face à la justice : deux audiences, deux reports

Par Myriam Ben Zineb

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a connu hier une nouvelle journée judiciaire dense, marquée par le report de deux audiences. La chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis a en effet décidé de reporter l’examen de l’affaire dite du « Bureau d’ordre », dans laquelle elle comparaît aux côtés de la dirigeante du parti Mariem Sassi. Une nouvelle date a été fixée au 12 décembre 2025, sous réserve de confirmation officielle par le greffe.

Report du procès du Bureau d’ordre

L’audience devait porter sur un dossier ouvert depuis octobre 2023, lorsque le doyen des juges d’instruction avait ordonné la mise en détention d’Abir Moussi pour une série d’accusations lourdes, dont l’une fondée sur l’article 72 du Code pénal relatif à l’attentat visant à changer la forme de l’État, crime passible de la peine capitale.

Elle fait également l’objet de poursuites pour entrave à la liberté du travail et collecte de données personnelles sans autorisation.

Une première clôture d’instruction avait écarté la qualification criminelle, mais la Cour de cassation, en juin 2024, avait annulé cette décision et ordonné un réexamen du dossier. À l’issue de cette nouvelle phase, la charge de « complot visant à changer la forme de l’État » a été confirmée, replaçant l’affaire devant la chambre criminelle.

Lors de l’audience d’hier, plusieurs avocats se sont présentés pour rappeler la nécessité de garantir le droit à la défense, dans un climat judiciaire déjà compliqué par le boycott décidé par certaines structures professionnelles.

Un second procès renvoyé au 30 décembre : la plainte de l’Isie

Après ce premier renvoi, Abir Moussi a été entendue par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Tunis dans le cadre d’une autre affaire : une plainte déposée par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) concernant des propos tenus lors d’une conférence de presse du PDL en décembre 2022.

Le jugement de première instance avait retenu une peine de deux ans de prison, que la présidente du PDL conteste désormais.

Au cours de l’audience, la défense avait soulevé un point central : le magistrat en charge du dossier avait siégé au sein d’une structure régionale de l’Isie, partie plaignante dans l’affaire. Estimant que cette situation remettait en question l’impartialité de la procédure, Abir Moussi avait demandé sa récusation.

L’examen du dossier a été reporté au 30 décembre 2025.

Des procédures parallèles qui alimentent les interrogations

L’avocat Nafaâ Laribi avait souligné que la simultanéité des deux audiences, désormais renvoyées à des dates proches, illustre la complexité et l’enchevêtrement des dossiers visant la présidente du PDL.

Selon lui, ces conditions posent de véritables questions sur les garanties d’un procès équitable ainsi que sur le respect du droit de la défense, des préoccupations régulièrement soulevées par les avocats du parti.

M.B.Z

Subscribe to Our Newsletter

Keep in touch with our news & offers