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Manifestation contre l’abattage massif des chiens errants

Par Myriam Ben Zineb

Une manifestation s’est tenue, dans la matinée du samedi 6 décembre 2025, aux abords de l’Assemblée des représentants du peuple au Bardo. Plusieurs associations de défense des animaux y ont protesté contre la stratégie nationale actuellement privilégiée par les autorités, qui repose largement sur l’abattage massif des chiens errants. Les manifestants ont appelé à l’abandon de cette approche jugée « cruelle, inefficace et moralement inacceptable », au profit de solutions alternatives basées sur la stérilisation, la vaccination et la gestion durable des populations canines.

Une stratégie officielle centrée sur l’élimination

Le rassemblement survient quelques jours après la réunion, le lundi 1er décembre 2025, de la Commission régionale de lutte contre les insectes et de suivi de la situation épidémiologique, présidée par le gouverneur de Tunis, Imed Boukhris. Face à une prolifération préoccupante des chiens errants et aux risques sanitaires associés, notamment la rage, la commission a arrêté une stratégie centrée sur la capture et l’abattage à grande échelle.

Selon le communiqué officiel du gouvernorat, cette politique mobilisera les ressources logistiques et humaines de plusieurs administrations, avec des opérations ciblant les abords des villes, les zones touristiques, ainsi que les parcs et jardins publics. Les campagnes devront être suivies de près afin d’en garantir « l’efficacité ».

Des alternatives ignorées par les autorités

Pour les défenseurs des animaux, cette orientation constitue un retour en arrière. Les mesures dites « humanitaires », telles que la stérilisation et la vaccination, bien qu’évoquées, apparaissent reléguées au second plan. Ils rappellent qu’un tel recours massif à l’abattage, au-delà de sa brutalité, n’a jamais permis de contrôler durablement les populations errantes. De nombreuses études montrent que ces éliminations créent un vide écologique rapidement comblé par de nouveaux animaux, perpétuant un cycle sans fin sans résoudre les causes profondes du phénomène.

À l’inverse, les programmes combinant stérilisation, vaccination, relâchement contrôlé, création de refuges et campagnes de sensibilisation ont démontré leur efficacité dans plusieurs pays, en stabilisant ou en réduisant durablement les populations canines tout en assurant une meilleure protection sanitaire.

Une gestion qui interroge moralement

La dimension morale occupe également une place centrale dans la contestation. Les associations dénoncent une « cruauté institutionnalisée », soulignant la souffrance qu’implique la mise à mort systématique de chiens, souvent sans distinction d’état de santé ou de comportement. Une partie de la population partage ce sentiment, choquée par l’idée que la gestion sanitaire puisse passer par des méthodes létales plutôt que par des solutions préventives, éthiques et durables.

Les manifestants appellent les autorités à revoir profondément la stratégie nationale et à engager un dialogue réel avec les organisations spécialisées. Ils plaident pour une politique modernisée, conforme aux standards internationaux de gestion des animaux errants et conciliant santé publique, responsabilité institutionnelle et respect de la vie animale.

M.B.Z

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