Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu samedi 6 décembre 2025 au palais de Carthage les membres de l’équipe dirigée par l’ingénieur Ali Ben Hammoud, chargée de proposer des solutions à la crise environnementale à Gabès.
Cette réunion a porté sur l’examen de mesures « urgentes » pour faire face à une situation qualifiée une nouvelle fois de « catastrophe écologique ».
Selon la présidence, le chef de l’État suit le dossier au quotidien, saluant la mobilisation des habitants de la région, tout en appelant à inscrire les solutions envisagées dans une vision stratégique nationale. Il a aussi donné instruction d’achever, dans les prochains jours, le rapport final qui permettra d’engager les procédures nécessaires au traitement du dossier.
Une urgence annoncée depuis novembre
Cette séquence intervient pourtant un mois après une première annonce officielle. Le 8 novembre 2025, Kaïs Saïed avait déjà reçu Ali Ben Hammoud, ingénieur en pétrochimie, chargé de former une équipe pour élaborer des solutions immédiates à la situation à Gabès.
À l’issue de cette rencontre, le président avait salué le parcours de l’ingénieur et son « sens de responsabilité nationale », ainsi que l’engagement d’autres compétences tunisiennes appelées à contribuer à la résolution du dossier. Ali Ben Hammoud avait alors répondu « sans hésitation » à cet appel.
Un mois plus tard, l’urgence est toujours affirmée, alors que l’élaboration du rapport final est encore en cours.
Corruption et responsabilités pointées
Lors de la réunion de samedi 6 décembre, Kaïs Saïed est revenu sur les causes structurelles de la dégradation environnementale. Il a estimé que la situation n’aurait pas atteint un tel niveau sans les manquements dans la maintenance, l’entretien et le renouvellement des équipements. Il a aussi pointé la corruption et les recrutements anarchiques, faits sur des bases politiques plutôt que scientifiques.
Le président a dénoncé les tentatives passées de cession du Groupe chimique tunisien et d’autres établissements publics. Il a notamment critiqué les appels d’offres revenant systématiquement à la même entreprise, malgré des défaillances techniques répétées après ses interventions.
Ces accusations prolongent le discours de novembre, où Kaïs Saïed avait dénoncé ceux qui, sous couvert de réformes, ont contribué à la dégradation des ressources publiques. Il avait alors évoqué « une guerre de libération nationale » contre les réseaux de corruption et les tentatives de « brader les richesses et les institutions publiques ».
Mobilisation des habitants et droit à un environnement sain
Le chef de l’État a réaffirmé que la situation « ne peut plus durer », rappelant le droit légitime des Tunisiens à un environnement sain, débarrassé de toute forme de pollution. Il a demandé à soutenir le travail de l’équipe chargée du dossier, afin de finaliser rapidement un rapport définitif et lancer les actions concrètes pour traiter la situation à Gabès.
Sur un plan plus politique, il a appelé à faire preuve de « l’esprit du soldat au front », à privilégier l’intérêt supérieur du pays et à déjouer les manœuvres de ceux qui guettent la Tunisie, affirmant qu’elle « ne sera une proie facile pour personne ». En novembre déjà, il avait insisté sur la nécessité d’effacer le sentiment de « hogra », soulignant que la dignité des Tunisiennes et des Tunisiens est un droit fondamental.
R.B.H











4 commentaires
Rationnel
Bon diagnostic, mauvaise stratégie. Le diagnostic est effectivement correct, mais la stratégie doit être ajustée : le langage guerrier ne contribue pas à résoudre les problèmes. Ces problèmes ne sont pas propres à la CPG, on les retrouve dans la plupart des sociétés étatiques. Il s’agit d’un problème de gouvernance et de gestion, et non d’une occupation étrangère dont il faudrait se libérer :
Manquements dans la maintenance, l’entretien et le renouvellement des équipements.
Corruption et recrutements anarchiques, effectués sur des bases politiques plutôt que scientifiques.
Appels d’offres attribués systématiquement aux mêmes entreprises malgré des défaillances techniques répétées.
Nous devons améliorer la gestion et la gouvernance des entreprises publiques. Le programme TEREG de la Banque mondiale en est un bon exemple : il montre que l’amélioration de la gouvernance est une tâche complexe et coûteuse. Le programme TEREG vise à améliorer la gouvernance de la STEG, coûtera plus de 430 millions de dollars (soit 1,261 milliard de dinars) et s’étendra sur cinq ans.
La CPG a 30 000 employes alors que la STEG a 13 000.
Judili58
J’espère que cette commission a écouté la société civile Gabessienne qui connaît le problème dans ses moindres détails.
Mhammed Ben Hassine
Ou est ce monsieur et qu’a-t-il à nous dire sur l’état des lieux où sur se qui compte faire. Un beau silence
Hannibal
Encore un suppositoire sans principe actif.
Belle équipe d’experts, très convaincante ou … pas!
Le cauchemar continue…