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Le Bénin secoué par une tentative de coup d’État déjouée par les autorités

Le 7 décembre 2025, un groupe de militaires a annoncé un coup d’État au Bénin à la télévision d’État. Le gouvernement a déjoué la tentative et arrêté une dizaine de soldats, dont les instigateurs. Photo par HANDOUT / BENIN TV / AFP

Par BN avec AFP

Le dimanche 7 décembre 2025, le Bénin a été le théâtre d’une tentative de coup d’État, rapidement mise en « échec » par les autorités. Tôt dans la matinée, un groupe de militaires s’est présenté à la télévision publique pour annoncer avoir « démis de ses fonctions » le président Patrice Talon. Mais les services du chef de l’État ont assuré avoir gardé le contrôle du pays, confirmant que la situation restait sous contrôle.

Selon des sources militaires et sécuritaires contactées par l’AFP, une douzaine, voire treize militaires, ont été arrêtés dans la journée, parmi lesquels figurent les auteurs présumés de la tentative de putsch. Un militaire précisant que certains des interpellés sont toujours officiellement dans les rangs de l’armée, tandis qu’un autre est déjà radié des effectifs. Le gouvernement a également confirmé que ni le domicile du président, ni le palais présidentiel n’ont été pris par les putschistes.

Cette tentative de renversement du pouvoir intervient dans un contexte régional particulièrement instable, l’Afrique ayant enregistré dix coups d’État depuis 2020, notamment au Mali, au Burkina Faso, au Niger, en Guinée et plus récemment en Guinée-Bissau.

Dimanche après-midi, la zone autour du palais présidentiel de Cotonou restait bouclée par des soldats, certains positionnés sur des chars, tandis que des tirs avaient été entendus en début de journée dans la capitale économique. Malgré ces tensions, la vie quotidienne semblait reprendre peu à peu son cours, avec notamment la célébration de la messe pour certains habitants.

Au cours de leur intervention télévisée, les militaires putschistes, se désignant comme le « Comité militaire pour la refondation » (CMR), avaient proclamé le lieutenant-colonel Pascal Tigri président de leur mouvement. Ils justifiaient leur action par la « dégradation continue de la situation sécuritaire au nord du Bénin », la « négligence envers les soldats tombés au front et leurs familles laissées à leur sort », ainsi que des « promotions injustes au détriment des plus méritants ». Ils dénonçaient également une remise en cause « déguisée des libertés fondamentales » et présentaient plusieurs revendications sociales.

En réponse, le ministre béninois de l’Intérieur, Alassane Seidou, est apparu à la télévision pour rassurer la population : « Les forces armées béninoises, fidèles à leur serment républicain, ont riposté efficacement et ont repris le contrôle de la situation », a-t-il déclaré. L’entourage de Patrice Talon a rapidement assuré que le président était en sécurité et que l’armée contrôlait désormais la ville.

L’Union africaine (UA) a condamné « fermement et sans équivoque » la tentative de coup d’État, appelant « tous les acteurs impliqués à cesser immédiatement toutes actions illégales ». La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a également dénoncé cette « action anticonstitutionnelle » et affirmé son soutien au gouvernement béninois, y compris par « le déploiement de la force régionale en attente ».

Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, doit passer la main en avril 2026 à l’issue de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution. Son dauphin désigné, le ministre des Finances Romuald Wadagni, est largement donné favori pour la présidentielle, le principal parti d’opposition ayant été écarté.

Si Patrice Talon est salué pour ses réussites économiques, ses détracteurs l’accusent d’un virage autoritaire, contrastant avec l’image d’une démocratie dynamique que le Bénin avait longtemps portée.

BN avec AFP

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