L’Union professionnelle de l’Industrie cinématographique et audiovisuelle (Upica) a exprimé, dimanche 7 décembre 2025, sa profonde inquiétude face à l’absence de mise en application de l’article 61 de la Loi de finances 2026, qui prévoit la création d’un Fonds d’encouragement à l’investissement dans le secteur cinématographique et audiovisuel.
Dans une publication signée son président, Mohamed Ali Ben Hamra, l’organisation rappelle que la création de ce fonds constitue l’un des axes majeurs du projet de réforme structurelle du secteur, élaboré en concertation avec plusieurs experts et députés. Ce projet avait été présenté au ministère des Affaires culturelles dans l’objectif de renforcer la gouvernance du secteur et d’accompagner les efforts de l’État pour sa relance.
Mohamed Ali Ben Hamra souligne que l’article 61, adopté par le Parlement dans le cadre de la Loi de finances 2026, nécessite, pour son activation, la signature d’une convention tripartite entre le ministère des Affaires culturelles, le ministère des Finances et le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI). Or, selon lui, la ministre des Affaires culturelles aurait rejeté la proposition de création du fonds et n’aurait pas réagi aux autres volets du projet de réforme.
L’Upica critique également le fait que l’article 110 — dernier article de la Loi de finances — ne fixe pas de délai maximal pour l’entrée en vigueur des dispositions de l’article 61. Pour l’organisation, cette absence de précision traduit la volonté persistante des autorités de tutelle de marginaliser le CNCI en l’empêchant d’obtenir l’autonomie financière et administrative nécessaire à l’accomplissement de ses missions, dont la mise en œuvre de la politique publique en matière de cinéma et d’image, telle que définie par le décret n°86 de 2011.
L’Union estime que le report de l’application de l’article 61 au-delà du 1er janvier 2026 revient à contrecarrer la volonté des députés qui avaient voté pour la création de ce fonds, convaincus de son rôle crucial dans la modernisation du modèle économique du secteur. Un secteur qui, rappelle l’organisation, souffre depuis les années 1980 d’une « marginalisation systématique » de la part de l’autorité de tutelle.
Mohamed Ali Ben Hamra appelle ainsi à accélérer la mise en œuvre du dispositif législatif adopté et à respecter les engagements pris en faveur de la relance du cinéma et de l’audiovisuel en Tunisie.
S.H











